Documentaire sur grand écran fait escale en Tunisie avec la réalisatrice Kaouther Ben Hania, le Centre Simone de Beauvoir met à l’honneur la comédienne Emmanuelle Riva, Éclairages se construit autour du travail du chef opérateur. Ces rendez-vous ponctuent une sélection qui fait la part belle à la musique, qu’elle soit lyrique ou populaire.



Joie de danser et chanter

« Mon souhait est de rendre hommage à tous les chanteurs qui ont influencé ma vie ». Poussières d’amour de Werner Schroeter regorge de moments d’émotion intense, avec notamment la diva Anita Cerquetti, formidablement humaine et vulnérable, dont la voix nous emporte loin. Disparu récemment, Pierre Barouh, le plus Brésilien des Français, filme son amour de la samba, « comme un amoureux qui n’osant pas parler à celle qu’il aime, en parlerait à tous ceux qu’il rencontre. » Saravah, également le nom de son label, est un voyage unique dans le Brésil musical des années 60. La musique et le chant rendent heureux. Une évidence que filme avec bonheur Marie-Claude Treilhou.

Les Métamorphoses du chœur suit une chorale d’amateurs, unis par le plaisir partagé de répéter et chanter ensemble.


Redécouvertes

Entre l’essai et le journal filmé, Frédéric Mitterrand est l’auteur d’un film à la beauté envoûtante, Lettres d’amour en Somalie (1981). Une confession intime et pudique à l’ombre de Duras, que berce la musique mélancolique de Jean Wiener, sur un amour passé et la souffrance ressentie, dite par la voix inimitable de son auteur. C’est également une voix à nulle autre pareille, celle d’Arletty, qui raconte Paris la belle. Le charme de ce court métrage des années 50 des frères Prévert opère toujours. Nostalgie quand tu nous tiens.


Documentaire sur grand écran : Kaouther Ben Hania, une cinéaste culottée
Mardi 4 avril à 19h et 21h

En deux films, coup sur coup, la cinéaste tunisienne pose un regard mordant sur les relations hommes-femmes dans son pays. Du fait divers comme un conte, à la chronique familiale comme un récit d’initiation.
Avec Le Challat de Tunis, Kaouther Ben Hania avait su d’emblée brouiller les cartes du film avec malice : fait divers ou rumeur ? Fiction ou documentaire ? Enquête ou montage burlesque ?
Une manière très personnelle d’apporter sa contribution à la révolution tunisienne. Dans un genre très différent, Zaineb n’aime pas la neige poursuit ce travail de décryptage d’une société profondément sexiste où des femmes et des filles doivent inventer au jour le jour, dans l’intimité familiale, leur « libération ».
Annick Peigné-Giuly présidente de Documentaire sur grand écran

Le Challat de Tunis de Kaouther Ben Hania
Tun.-Fr.-Can.-Qa.-Emi. Ar. Un. vostf 2014 coup. 1h30 (cin. num.)
Zaineb n'aime pas la neige de Kaouther Ben Hania
Tunise-France doc. vostf 2016 coul. 1h36 (cin. num.)
Séance suivie d'un débat avec la réalisatrice


Éclairages : Qui regarde qui?
Jeudi 13 avril à 18h30

Un spécialiste, chercheur, critique, historien…examine chaque mois une question au prisme des représentations qu’en propose le cinéma documentaire, à l’occasion d’un séminaire de découverte et de recherche ouvert à tous. Pour évoquer l’opération très physique qui consiste à tourner un film documentaire, Renaud Personnaz, directeur de la photographie, proposera un certain nombre de variations autour de la question du regard au cinéma. Encore plus qu’en fiction, déterminer qui voit et qui est vu représente le point de départ nécessaire du travail de tout réalisateur de documentaire, qu’il soit ou non le filmeur de son film. En s’appuyant sur des extraits de films très variés, les participants seront invités à envisager certaines des innombrables possibilités de vision qui s’offrent au cinéaste comme au spectateur.
Avec Renaud Personnaz, directeur de la photographie


Centre audiovisuel Simone de de Beauvoir
Mardi 11 avril à 21h

Tous les deux mois, le Centre Simone de Beauvoir présente des films issus de son fonds de documentaires internationaux sur les droits, les luttes, l’art et la création des femmes et des LGBTQI. Emmanuelle Riva se raconte avec une vivacité et un enthousiasme contagieux. La seule force de son éloquence, soutenue par quelques photos et des entretiens, fait ressurgir une vie dédiée à la passion du métier de comédienne. Son goût pour le métier lui est venu toute jeune avec le plaisir des mots et du jeu (« Je quittais terre quand je lisais pour la classe »). Emmanuelle Riva décrit cet état de stupeur qui propulse hors de soi et se remémore ses débuts au théâtre et ses rôles au cinéma.
Séance suivie d'un débat avec la réalisatrice Michelle Porte


100% doc est une des nombreuses manifestations initiées ou soutenues par la Scam pour promouvoir le documentaire.
Entrée libre dans la limite des places disponibles
Renseignements et inscription : www.forumdesimages.fr/

Une programmation annuelle : Forum des images / La Scam
En partenariat avec Documentaire sur grand écran / Centre audiovisuel Simone de Beauvoir / L'humanité / Télérama / LCP-Assemblée Nationale