Nombre d’entre nous qui avons fait profession d’ausculter le réel entendons peut-être mieux que d'autres la détresse, la colère, la désillusion. J’entends monter un vent mauvais, la tentation de laisser aux autres et au sort le soin de décider.

Abstention, vote blanc.

« Moi je ne pourrai jamais voter pour untel, moi on ne me refera pas le coup de 2002, moi je vais m’abstenir au second tour… ».

À l’heure du scrutin, ne faut-il pas remplacer ce « moi, je » par un « nous, nous » ?

Ne faut-il pas renoncer au « je » narcissique et penser collectif ?

L’abstention menace de fait la culture partagée, métissée, celle qui nous anime, que nous aimons, que nous défendons à travers nos œuvres.
Banaliser le rejet de l’autre, nier les valeurs intrinsèques des arts et de la culture va à l’encontre de ce que nous croyons.

S’il n’est pas du rôle d’une société d’auteurs de prendre parti dans une élection nationale, il y a des silences complices qui pourraient devenir coupables.

Le 7 mai, s’il vous plaît, ne nous trompons pas de bulletin, votons Emmanuel Macron !

Anne Georget, présidente de la Scam