09 mar. 2017

Forum des images, à Paris

La Guyane, où Christine Taubira est née, est la source de son engagement politique. Militante indépendantiste jusqu’à l’élection de François Mitterrand en 1981, elle fonde et dirige en 1993 le parti Walwari et siège à l’assemblée nationale durant vingt ans comme députée de Guyane. Son nom reste attaché à la loi qui reconnaît comme crimes contre l’humanité la traite négrière transatlantique et l’esclavage. Ministre de la Justice dans le gouvernement de François Hollande, Christiane Taubira met en œuvre une importante réforme pénale, fait voter une loi contre le harcèlement sexuel et supprime les tribunaux correctionnels pour mineurs. A l’Assemblée et dans le pays une vive controverse accompagne l’élaboration et le vote de la loi sur le mariage homosexuel que Christiane Taubira qualifie elle-même de « réforme de civilisation ».

Dans un entretien avec Annick Cojean publié dans Le Monde, Christiane Taubira parle de la découverte pendant ses études à Paris, quand elle avait vingt ans, de « l’infini du monde dans les librairies et les bibliothèques ». L’amour de la lecture, de l’écriture, de la parole n’étonne pas : quel autre personnage politique contemporain possède son éloquence, sa rhétorique ? Le livre, l’éducation, la culture (on sait son amour de la chanson et du jazz) : Christiane Taubira a grandi et vécu sur ces territoires intimes, ils ont donné un sens et des mots à ses engagements publics.