En cette fin d »année, inspirons-nous de cette programmation qui s »illustre de récits de grève, de documentaires sur le théâtre et de journaux filmés. Une sélection de films qui met également en lumière le versant documentaire de certains cinéastes, plus connus pour leurs fictions.



Osons dire « non »

« Non je rentrerai pas là-dedans, j'mettrai plus les pieds dans cette tôle ! » Un jour de juin 1968, alors que le travail reprend après une longue grève, une ouvrière pleure et crie sa colère. Fasciné, un peu amoureux, Hervé Leroux part presque 30 ans après à la recherche de cette jeune femme qui dit « non » (Reprise). Les grèves les plus suivies en France depuis Mai 68 ont été celles de novembre 1995, contre le plan Juppé sur les retraites et la Sécurité sociale. Deux jeunes réalisateurs ont filmé les discussions entre cheminots de la gare d'Austerlitz lors des assemblées générales dans un documentaire précieux, Chemins de traverse.


Allons au théâtre

« Sur les places on vibre, on est libre, on est bien », dit Steve, un gars de banlieue qui désire être acteur et fréquente en cachette le cours Simon. Alice Diop a filmé le parcours difficile de ce colosse au regarde timide, fan de Gabin et de Ventura (La Mort de Danton). Autre lieu, autre milieu, mais même amour du théâtre et même plaisir du jeu : Frederick Wiseman, pour son premier documentaire hors des États-Unis, filme la Comédie française.


Tenons notre journal

« J'ai simplement envie de filmer mon quotidien », dit le cinéaste Joseph Morder. De Mémoires d'un juif tropical (1986) à J'aimerais partager le printemps avec quelqu'un (2007), le cinéaste garde trace de la vie qui passe, dans des films qui ressemblent à des journaux intimes. Benoît Jacquot, Orson Welles ou Solveig Anspach sont connus pour leurs œuvres de fiction. Ce sont leurs documentaires que 100% doc met à l'honneur, et une curiosité : Retour à Kotelnich, unique et passionnant documentaire réalisé en Russie par l'écrivain Emmanuel Carrère.


Documentaire sur grand écran : Patric Chiha dans les lumières de la nuit

mardi 6 décembre à 19h et 20h30
Les Messieurs de Patric Chiha – France | doc | 2005 – 52' | couleur | cin. num.
Brothers of the Night de Patric Chiha – Autriche | doc | 2016 – 1h28 | couleur | cin. num.
Avant-première suivie d'un débat avec le réalisateur.
Des Messieurs aux Brothers of the Night, Patric Chiha poursuit son immersion dans les marges sombres de la société. Des peintres en psychiatrie, des jeunes prostituées qu'il pare d'une esthétique flamboyante.
Les référence à Querelle est là, au début de Brothers of the Night. Le cinéma de Fassbinder borde celui de Chiha. Qu'ils soient sublimés par la lumière et le jeu, comme ces « frères de la nuit », jeunes Roms bulgares venus gagner leur vie en se prostituant, ou qu'ils se racontent à travers leur art, comme ces pensionnaires de la maison des artistes d'un hôpital psychiatrique, les personnages de Patric Chiha se trouvent saisis dans l'artifice d'une forme qui approche au plus près leur vérité même. Une vérité éblouissante de beauté sauvage.


Éclairages : Le documentaire d'animation

Jeudi 8 décembre à 18h30
Un spécialiste, chercheur, critique, historien… examine chaque mois une question au prisme des représentations qu'en propose le cinéma documentaire, à l'occasion d'un séminaire de découverte et de recherche ouvert à tous. Ce mois-ci, une rencontre spéciale Carrefour du cinéma d'animation.
L'animation et le documentaire… Aux puristes, les deux genres peuvent apparaître contradictoires dans le rapport paradoxal qu'ils entretiennent avec la réalité. Pourtant, la technique de l'animation (une création pure) sait magistralement restituer le réel, et nous en donne souvent une vision plus incisive des images filmées traditionnelles. L'image animée permet de transmettre des émotions et des sensations, de donner à voir le réel du psychisme et de la mémoire, de visualiser la pensée et l'abstraction.
Avec Federico Rossin, critique et programmateur.
Entrée libre dans la limite des places disponibles.


Centre audiovisuel Simone de Beauvoir : Jacqueline Kalimunda

mardi 13 décembre à 21h
Tous les deux mois, le Centre Simone de Beauvoir présente des films issus de son fonds de documentaires internationaux sur les droits, les luttes, l'art et la création des femmes et des LGBTQI.
Auteure, réalisatrice et productrice, la franco-rwandaise Jacqueline Kalimunda, née à Kigali, a développé et réalisé de nombreux projets. D'Histoire de tresses en 2002 à Burning Down en 2012, elle questionne les notions liées à la cruauté, à la « fatalité » de la violence et à sa répétition. Avec Floris et De l'amour au Rwanda, Jacqueline parle « d'amour au Rwanda car c'est la possibilité de raconter des histoires proches des gens, poétiques et amusantes tout en posant une question fondamentale : comment s'aime-t-on après un génocide? »
En présence de Jacqueline Kalimunda, réalisatrice.


Renseignements et inscription sur le site du Forum des images

100% doc est une des nombreuses manifestations initiées ou soutenues par la Scam pour promouvoir le documentaire.

Une programmation annuelle : Forum des images / La Scam
En partenariat avec Copie Privée / Documentaire Sur Grand Écran / Centre audiovisuel Simone de Beauvoir
L’humanité / Télérama / Lcp-Assemblée Nationale / Sofilm.