Documentaire sur grand écran se penche sur la banlieue et son histoire, en compagnie des cinéastes Dominique Cabrera et Alice Diop qui l’ont filmée, tandis que l’Éclairage du mois explore le creux des villes. Au gré des séances, on retrouve aussi la trace de Mes petites amoureuses et quelques chers disparus pour un hommage joyeux.



Pour saluer Roland Topor

Les yeux fermés, simulant l’hypnose, dans un petit sujet qui lui est consacré, Roland Topor dit d’une voix monocorde « J’ai fait trop de choses… J’ai écrit, j’ai dessiné, j’ai mangé, chanté… J’ai fait l’acteur… ». 20 ans après sa mort, son grand rire et son esprit farceur manquent dans le décor, mais l’artiste et son oeuvre protéiforme sont partout salués à l’occasion de cet anniversaire. Retrouvons-le en interview dans Topor et la chanson, et donnant son avis sur les hommes en fourrure pour le magazine Dim Dam Dom !


Le tour de France de Pierre Etaix

Disparu depuis peu, Pierre Etaix fait lui aussi partie des artistes de génie : humoriste, dessinateur, comédien, clown, il a débuté auprès de Jacques Tati, comme gagman puis assistant, avant de passer lui-même à la réalisation. Son univers comique et poétique se retrouve dans ses films de fiction, mais il est aussi l’auteur d’un documentaire méconnu dont l’accueil sévère a sonné le glas de sa carrière de cinéaste. Suivant la tournée estivale du « Grand Podium » d’Europe 1 à l’été 69, il brosse dans Pays de Cocagne un tableau féroce des français en vacances. Loin des pavés, la plage.


Toutes les femmes s'appellent Sylvia

Sylvia Kristel, que l’on confond volontiers avec la sulfureuse Emmanuelle qu’elle a incarnée à l’écran, fait dans un superbe portrait le récit de son arrivée à Paris, qui devait décider de sa vie. Dans Un tournage à la campagne, composé des rushes de tournage du film de Jean Renoir, c’est Sylvia Bataille que l’on ne se lasse pas de voir et revoir jouer, rire et faire de la balançoire. Déambulation à la recherche d’une femme, Dans la ville de Sylvia invite à découvrir le cinéma singulier de José Luis Guérin, aux confins du documentaire.


Documentaire sur grand écran: Il était quatre fois la banlieue
Mardi 7 mars à 19h et 21h

La banlieue a une histoire. Quatre documentaires en témoignent. Ceux de Dominique Cabrera qui donnent un visage aux banlieusards de la fin du XXe siècle. Un autre d’Alice Diop, qui donne la parole à ceux de 2016.

A l’occasion de la sortie d’un coffret DVD consacré aux films de Dominique Cabrera tournés dans cette zone « au ban » de la capitale, ces documentaires rappellent que la banlieue ne fait pas que l’actualité. Elle et ses habitants font aussi Histoire. En 1981, le premier film de Dominique Cabrera imprime une banlieue autogestionnaire, s’ensuivent les films d’une banlieue «ordinaire », celle de la misère matérielle mais aussi de la beauté humaine. Le film de la jeune cinéaste Alice Diop est dans cette lignée.

Annick Peigné-Giuly, présidente de Documentaire sur grand écran

Soirée en présence de Dominique Cabrera (réalisatrice) et Viviane Aquilli (productrice)
J'ai droit à la parole
de Dominique Cabrera
France doc. 1981 coul. 30min (cin. num.)
Chronique d'une banlieue ordinaire
de Dominique Cabrera
France doc. 1992 coul. et n&b 56min (cin. num.)

Soirée en présence de Dominique Cabrera et Alice Diop
Vers la tendresse d'Alice Diop
France doc. 2015 coul. 39min (cin. num.)
Une poste à la courneuve de Dominique Cabrera

France doc. 1994 coul. 54 min (cin. num.)


Éclairages
Espèces d'espaces, filmer le creux des villes
Jeudi 9 mars à 18h30

Un spécialiste, chercheur, critique, historien…examine chaque mois une question au prisme des représentations qu’en propose le cinéma documentaire, à l’occasion d’un séminaire de découverte et de recherche ouvert à tous.

Il n’y a pas un espace mais « plein de petits bouts d’espaces », écrit Georges Perec dans « Espèces d’espaces » en 1974. « De montages en montages certains de ces espaces deviennent Paris, d’autres, plus modestement, ma cuisine. Mais tous ces espaces se construisent par la perception que j’en ai. Alors comment traduire ce montage permanent ? Où s’arrête l’espace d’un film ? Si filmer c’est autant remplir un espace, créer un lieu, que s’arrêter sur ces milliers d’espaces quotidiens qui remplissent nos jours, comment filmer le creux des villes ? » (Émilie Houssa)

Par Emilie Houssa, docteure en histoire et historienne de l'art
Entrée libre dans la limite des places disponibles
Renseignements et inscription: www.forumdesimages.fr


Festival du réel 39ème édition

Le Forum des images accueille pour la 4e année consécutive, certaines des séances du Cinéma du réel


100% doc est une des nombreuses manifestations initiées ou soutenues par la Scam pour promouvoir le documentaire.

Une programmation annuelle : Forum des images / La Scam
En partenariat avec Copie Privée / Documentaire Sur Grand Écran / Centre audiovisuel Simone de Beauvoir
L’humanité / Télérama / Sofilm / Lcp-Assemblée Nationale