« Le jour tombe, la nuit se lève », un programme sonore proposé par Karine Le Bail à écouter collectivement dans le cadre du FIDMarseille, le Festival International de Cinéma qui se déroule du 10 au 16 juillet.



Casque sur les oreilles, au coucher du soleil, venez (re)découvrir des pépites mythiques de l’histoire de la radio, dénichées dans les archives de l’Ina. Construite cette année sur le thème Le jour tombe, la nuit se lève – programme réalisé par Karine Le Bail – la Nuit de la radio s’installe sur la place d’Armes du Mucem pour une nouvelle immersion sonore.

La nuit fait un pas. Les choses de l’ombre vont vivre.
Victor Hugo

« Il n’y a plus de nuit », s’alarment les astronomes : la voûte céleste, vaincue par la clarté artificielle des villes, se dérobe toujours plus à nos yeux.
« Il n’y a plus de nuit », disent les sans-sommeil, comme les appelait affectueusement Macha Béranger : la radio qui s’invitait dans les demeures, au creux de la nuit, a déserté les ondes.
D’une nuit, l’autre, entre effacement et disparition, voici peut-être remise en jeu une certaine manière de voir le monde – celle où le jour, perdant l’avantage, laisse la nuit renverser l’ordre des choses et ouvrir un espace pour l’indistinct, l’indéterminé, le possible.
Longtemps, je me suis promenée dans les archives sonores pour écouter le jour tomber, et la nuit se lever. Ici, Duras est intervieweuse de rêves, Cendrars, compositeur nocturne d’une symphonie des bruits du monde, et Bachelard, spécialiste en « valeurs inconscientes ». On y rencontre un ciel étoilé, une vierge de minuit, un chanteur insomniaque, une médium, ses fantômes, et bientôt la « lumière tremblée de l’aube ».
Là, s’entr’ouvrent des alcôves radiophoniques où des voix se parlent et se répondent à travers de longs silences – on a moins peur du silence, la nuit.
Karine Le Bail

Un événement La Scam* en partenariat avec l’Ina, le FIDMarseille, le Mucem et France Culture.

Entrée gratuite
Immersion sonore à 21 h
Durée de l’écoute : 1h14
Des casques vous seront prêtés en échange d’une pièce d’identité (obligatoire)
Mucem, Fort Saint-Jean, place d’Armes
Accès : entrée Panier (parvis de l’église Saint-Laurent, esplanade de la Tourette) à 10 min à pied du métro Vieux-Port
Accessible aux personnes à mobilité réduite


Le programme de l’édition 2018 a été conçu par Karine Le Bail

Historienne, chercheuse au CNRS et enseignante à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Karine Le Bail s’intéresse aux formes d’engagement des professions artistiques au XXe siècle dans une perspective d’histoire socioculturelle, publiant notamment La musique au pas. Être musicien sous l’Occupation (« Prix de la Critique » 2016), Pierre Schaeffer, les constructions impatientes (CNRS Éditions, 2012), Jean-Louis Barrault, une vie sur scène (Flammarion, 2010). Son long compagnonnage avec les mondes de l’art et de la radio – elle a produit durant plus de vingt ans sur France Musique l’émission d’archives sonores et musicales Les Greniers de la mémoire – a nourri une pensée originale sur le son et l’écoute qui aboutit en 2018 à la création de « Saisir le son / On Sound », pôle de recherche et de création pluridisciplinaire sous l’égide du CNRS.
Elle est membre du Conseil d’administration de la Scam, au titre du Collège sonore.

Avec le concours de

Annie Lauzzana, documentaliste INA
Frédéric Fiard, monteur/mixeur
Benoît Delbecq, musique du générique

Plusieurs écoutes collectives