communiqué commun ADDOC – GROUPE 25 IMAGES – SCAM – SPI – SRF – USPA

Alors même qu’elle entame la négociation de l’avenant à son Contrat d’Objectifs et de Moyens (COM) avec l’Etat afin de prendre en compte la nouvelle donne budgétaire imposée par la loi de finances 2013, France Télévisions décide brutalement et unilatéralement l’arrêt de toutes les cases de diffusion d’œuvres audiovisuelles et cinématographiques de seconde partie de soirée sur France 3 du lundi au jeudi.

Au moment où la représentation nationale s’apprête à porter la redevance à 131 € par an, le groupe public n’hésite pas à supprimer, en l’absence de tout dialogue avec les auteurs et les producteurs, deux cases hebdomadaires de documentaires de création, et une case hebdomadaire de diffusion de films de longs métrages cinématographiques. Rien de moins !

Ces cases de seconde partie de soirée sont essentielles dans la diversité de l’offre du groupe France Télévisions et pour la création. Entre les premières parties de soirée, qui se doivent d’être très fédératrices, et les troisièmes parties de soirée sans moyen financier, c’est notamment dans cet espace que la création parvient aujourd’hui à s’exprimer et à se renouveler.
C’est également là que France 3 a effectué avec succès un travail de fond sur l’éditorialisation du cinéma, élément essentiel de l’accord trouvé avec les organisations professionnelles en 2007, et modifié il y a quelques mois. Ce travail est aujourd’hui mis en cause.
Quelques semaines après des attaques répétées sur les investissements dans la création, c’est maintenant l’exposition des œuvres qui est visée.
Ce ne sont pas les promesses vagues sur le redéploiement de la case du lundi soir qui pourront calmer la montée de la colère du monde de la création et modifier l’impression désastreuse provoquée par les décisions du Président de France Télévisions.
Rémy Pflimlin persiste et signe. La création ne fait pas partie de ses priorités. Sa volonté de ne pas renégocier l’accord documentaire qui arrive à expiration en fin d’année en témoigne également.
Cette prise de position augure mal du résultat des discussions qui démarrent sur le Contrat d’Objectifs et de Moyens entre l’Etat et le groupe public.
France Télévisions doit prendre ses responsabilités et répondre à la demande de préservation de ses investissements dans la création pris fin octobre par le Président de la République et la ministre de la Culture et de la Communication, dans le cadre d’un projet qui offrira aux téléspectateurs une programmation ambitieuse, diversifiée et distinctive de celle des concurrents privés.