Les obsèques de Jean-Marie Drot ont eu lieu le vendredi 2 octobre au cimetière du Père-Lachaise. Ses cendres reposeront sur l’Île de Ios, en Grèce, qu’il affectionnait tant.

Un film de René Gardies et Raymond Achilli – 2014 – 34′ – Hepta Films – Collection auteurs de télévision.
Extrait de l’édition DVD « Hommage à Joseph Delteil » filmé par Jean-Marie Drot pour la collection Les Yeux et la mémoire

C’est avec une immense tristesse que les auteurs, les administrateurs et les collaborateurs de la Scam ont appris le décès de Jean-Marie Drot, auteur-réalisateur, écrivain, membre fondateur de la Scam.

Les arts et la culture étaient le cœur palpitant de sa vie. Près de 200 films de Jean-Marie Drot, notamment ses séries documentaires Les heures chaudes de Montparnasse et Journal de voyage, constituent un patrimoine audiovisuel inestimable sur les grands artistes du XXe siècle : Brassaï, Chagall, Delteil, Duchamp, Giacometti, Kahnweiler, Malraux, Seghers, Zadkine…

Conseiller culturel auprès de l’Ambassade de France en Grèce et directeur de l’Institut français d’Athènes (1982-1984), puis directeur de l’Académie de France à Rome (Villa Médicis, 1984-1994), Président de la Scam (1995-1999), dans chacune de ses fonctions, il n’a cessé d’œuvrer pour le droit d’auteur et le partage culturel, remède aux maux des nations et des peuples. Sa colère contre les hommes politiques qui ne prenaient pas le sujet au sérieux n’a jamais faibli.

On ne peut pas évoquer Jean-Marie Drot sans parler de ce combat permanent qu’il résumait ainsi :

« Aucun des prétendants au trône, qu’il soit de gauche ou de droite, ne propose rien de sérieux pour définir clairement les responsabilités de l’État dans l’organisation et le financement du partage culturel au XXIe siècle.
Rien sur l’urgence de la réforme d’un service public audiovisuel qui, à quelques exceptions près, a renoncé à la plupart de ses missions et sombré dans une imitation médiocre de TF1, qu’accompagne une recherche systématique de l’audience et de la manne publicitaire.
Rien sur la précarité des intermittents.
Rien sur le formatage généralisé des émissions.
Rien sur la diffusion de plus en plus tardive des auteurs qui refusent l’insignifiance.
Rien sur la disparition scandaleuse des séries musicales, littéraires, artistiques, scientifiques, etc. Bref, rien qu’une soumission au dieu unique : le fric. Il nous faut continuer à nous battre car au cours de sa dernière intervention publique, devant l’Assemblée nationale, le 12 mai 1976, André Malraux a dit : « La meilleure loi sur les libertés serait peu de chose, si elle ne se rendait pas maîtresse du plus puissant instrument de liberté et d’asservissement qui ait été conçu par l’homme : la télévision ».

Sa magnifique carrière de documentariste, sa passion pour l’art, son amour des cultures haïtiennes et grecques, son indéfectible militantisme pour le droit d’auteur, son combat pour une télévision de service public exigeante méritent notre infinie reconnaissance et inspirent notre combat.

contact presse > Astrid Lockhart – 01 56 69 64 05 – 06 73 84 98 27 astrid.lockhart@scam.fr

> Lien vers son anthologie (la liste de ses cing oeuvres préférées dans sa filmographie)
> Lien vers l’article d’Antoine Perraud : Jean-Marie Drot (1929 – 2015)
> Lien vers le communiqué de la Ministre de la Culture (24 septembre 2015)