CULTURE ET POLITIQUE : JEUX D’INFLUENCES ? La 3e édition d’AUTEURDEVUE s’est tenue au Forum des images, le 14 octobre, en présence de nombreuses personnalités du monde de la culture.

En France, depuis François 1er, la culture est un marqueur de l’action publique. Ce lien s’est prolongé dans l’histoire contemporaine durant laquelle les présidents de la République ont toujours pris la culture sous leur aile protectrice. Mais, pour de nombreux intervenants, le constat est aujourd’hui unanime pour dire que le président de la République manifeste une indifférence regrettable pour l’enjeu de société que représente la culture, « art du vivre ensemble ».

Alors qu’Andreï Makine constatait que « L’homme est réduit à sa seule valeur marchande », qu’Euzhan Palcy expliquait les difficultés de plus en plus grandes des créateurs pour mener à bien leurs projets, tous les intervenants déploraient, comme l’avait prédit Hannah Arendt avec inquiétude, le glissement de la culture vers le divertissement.
« Seul le documentaire peut relayer la complexité du monde » a rappelé Dror Moreh, l’auteur de The Gatekeepers.

La puissance publique doit continuer à être un acteur majeur du développement de l’accès à la culture. Catherine Clément propose de lancer un appel à la réhabilitation du budget de la Culture dès 2015, faute de quoi, l’un des marqueurs principaux de la vie politique française lui fera cruellement défaut. A l’heure de l’après Rapport Lescure, alors que, comme l’a rappelé Maxime Lombardini, « L’eau, l’électricité et l’accès Internet sont dans tous les foyers », le financement de la création et la valeur des œuvres sont deux questions
cruciales.

En conclusion de cette journée :
> La Scam dénonce la baisse du budget de la culture et de la communication.
> La Scam demande l’augmentation de la contribution à l’audiovisuel public de 3 euros par an pendant 3 ans (hors inflation).
> La Scam demande la prise en compte par la puissance publique de la responsabilité des distributeurs sur internet en matière de circulation des œuvres et de leur financement.
> La Scam souhaite une clarification de la politique gouvernementale et un agenda législatif clair
pour :
       – Le contrat d’édition numérique
        – La prise en compte des préconisations du rapport Lescure
        – La mise en place de la taxe sur les objets connectés
        – Le transfert de l’Hadopi au CSA…

Au-delà de la France, une politique européenne ambitieuse pour la culture doit être mise en place à tous les niveaux : régulation de la circulation des œuvres, fiscalité, gestion des droits… La Scam pense opportune la convocation de nouveaux États généraux de la culture à l’heure du numérique.

> télécharger « Brisons le Tabou, acte 2 » adressé aux Parlementaires (pdf)

Un montage vidéo de la journée sera publié sur le site de la Scam vendredi 18 septembre.

Contact presse > Astrid Lockhart : 01 56 69 64 05 – 06 73 84 98 27 – astrid.lockhart@scam.fr