Une journée consacrée aux derniers « rêves » réalisés avec l’aide à la création de la Scam



Depuis plus de dix ans, la Scam aide les auteurs à écrire, concevoir et réaliser leurs projets en attribuant des bourses d’aide à la création. Chaque année, les Etats généraux du documentaire sont l’occasion de découvrir une sélection des derniers films « Brouillon d’un rêve ».

à 10 h
* L’Energie de Pierre Bonnard

de Yann Kassile
2005 – 55’ – Autoproduction
Par un récit et une série d’analyses en forme de stimulation pour l’œil et l’esprit, le film se compose en 18 chapitres thématiques, sous la forme d’une lettre d’un narrateur à un jeune ami, qui rendent compte de l’énergie et de l’exigence qui habitaient Bonnard, de ce pouvoir, dont son œuvre est doué, d’intensifier la vie par l’art. Cette forme permet, sur le mode de la communication privilégiée et intime, « une transmission ». Ce qu’il s’agit de transmettre est bien l’énergie de Bonnard.

à 11 h 30
* Closing your eyes
de Robin Hunzinger
2006- 53’ – Real productions.
Trois villes palestiniennes, trois processus d’étouffement. Naplouse la révoltée, vivante et bruyante. Hébron la résignée, vide et silencieuse. Qalqilyah qui se meurt.

à 14 h 30
* Les messieurs

de Patrick Chiha
2005 – 52’ – Kinoko Films
A la Maison des Artistes de l’hôpital psychiatrique de Gugging, près de Vienne en Autriche, quatorze peintres vivent et travaillent. L’écriture, souvent au centre de leurs œuvres, inspire ce film qui rend compte de leur rapport singulier et émouvant à la folie, à l’art et à l’Autriche, marqué par le souvenir et construit dans l’isolement.

à 16 h
* Les âmes errantes

de Boris Lojkine
2005 – 84’- 4 à 4 Productions
De champs de bataille oubliés en cimetières de « soldats inconnus », deux anciens combattants vietnamiens cherchent les corps de leurs camarades disparus pour les rendre à leurs familles. Dans un présent parfois indifférent aux fantômes de l’histoire, ils rencontrent une femme encore hantée, Madame Tiêp, la veuve de leur camarade Lulu.

à 18 h
* Régis Jauffret, l’ange du Bizarre

de Dominique Lucie Brard
2005 – 42’ – produit par Philippe Avril pour Unlimited
« L’ange du Bizarre est le génie qui préside aux contre-temps de l’humanité et sa fonction est d’amener ces accidents bizarres qui étonnent continuellement les sceptiques. » Edgar Allan Poe traduit par Charles Baudelaire. Régis Jauffret raconte des histoires. Elles sont des contre-temps, des accidents bizarres, inscrites en éclats à l’intérieur d’une existence ou d’une société qui fait violence par son silence. Ses livres sont des lieux de batailles. Aucune métaphore de l’écrivain à sa table de travail. Régis marche sans cesse, il arpente une scène de théâtre dans le noir et la ville, la nuit. Son oeuvre romanesque est comme un grand navire qui s’éloigne d’une terre et en aborde une autre. Régis plonge, éveillé, dans son rêve d’écrivain. Il y rencontre Amandine et lui parle. Il est, dans sa course ou dans son rêve, poursuivi par une image et une voix du passé. Ensemble, nous interrogeons ses histoires.

à 21 h
* Belzec

de Guillaume Moscovitz
2005 – 108’– VLR Productions.
Belzec est aujourd’hui un village polonais à la frontière avec l’Ukraine. C’est là, au bout de la rue principale à cinq cents mètres de la gare, que fut construit le premier des trois camps d’extermination avec ceux de Sobibor et de Treblinka, de l’Aktion Reinhard, le plan nazi d’extermination des Juifs d’Europe Centrale. Sa destruction intégrale dans les premiers mois de l’année 1943 témoigne de la volonté nazie d’effacer les traces de la destruction des juifs d’Europe. Le meurtre de masse industrialisé du peuple juif par les Nazis ne s’est pas arrêté aux meurtres des vies, il a continué avec la destruction des cadavres de ceux qui avaient été exterminés : effacement des corps, des noms et des lieux. Ce qu’on appelle aujourd’hui le négationnisme était déjà au principe même du meurtre nazi. Sur les six cent mille Juifs qui furent assassinés à Belzec, seules quatre personnes survécurent. Les habitants du village sont aujourd’hui les seuls témoins du camp d’extermination. En filmant les séquelles de cet effacement, le cinéaste montre la violence de notre présent.

Les 5 premiers films sont ponctués par
* Qu’est ce que vivre
de Christine Spianti et Christophe d’Hallivillée
2005 – Studio de Sculpture Sociale
Série 1. 18’ – 14 vidéo-chants d’habitants de St Ouen et de Paris 18ème
Série 5. 40’ – 25 vidéo-chants d’africains de Paris.

Informations : Jean-Pierre Mast au 01 56 69 58 40