Le Prix Anna Politkovskaïa, doté depuis 2016 par la Scam, sera remis samedi 18 mars à un film issu de la compétition documentaire. La réalisatrice Brigitte Chevet représentera la Scam au sein du jury.

Fidèle depuis 1979 à ses combats pour lutter contre toutes formes de discrimination, le Festival International de Films de Femmes de Créteil assume son double héritage envers le féminisme et l’action culturelle, en plaçant l’interrogation sur l’image et les modes de représentations au centre de ses réflexions. Avec près de 150 films qui défendent avec talent le regard des femmes sur leur société, le festival témoigne des engagements artistiques, politiques et sociaux de ces réalisatrices dans le monde.

« Cette année la compétition nous entraîne, motion et émotion mêlées, dans des eaux tumultueuses. Les réalisatrices découvertes nous apportent des nouvelles du monde, celles qui ne franchissent pas toujours les murs d’interdits mais se faufilent dans les failles. Avec elles, nous ne laisserons pas plus longtemps les images brûler nos rétines et retrouverons la vue.
En faisant le choix de l’intelligence, de la connaissance.
En rendant hommage à Dorothy Arzner, pionnière américaine réussissant la transition du muet au parlant, révélant Katherine Hepburn, avec Danielle Darrieux, immense actrice française, passant de la comédie musicale au drame, du théâtre aux premières séries tv, avec Yannick Bellon, cinéaste engagée dans sa génération, mais aussi productrice et distributrice, nous inscrivons dans l’histoire de notre festival celles qui ont contribué à repeupler autrement nos imaginaires.
Et si nous aimons saluer nos aînées, héroïnes turbulentes du cinéma classique, nous sommes depuis toujours en éveil et tournées vers l’horizon où apparaissent les démarches de jeunes réalisatrices poussées par une houle différente. Elles sont présentes en compétition et dans la section Liberté(s) de voir qui mettra à l’honneur les photographes et les directrices de la photo. Leurs regards construisent d’autres visions du monde.
Certaines, comme Nathalie Magnan, nous embarquent très loin, sans retour possible, tandis que Nathalie Richard, à travers son autoportrait, nous entraîne dans la confusion des genres. »
Jackie Buet


Liberté(s) de voir

Après l’Environnement (Turbulences) en 2015 et la Musique (Itinérances Musicales) en 2016, le Festival consacre cette année sa section parallèle à la photographie. Avec 9 longs métrages (dont Les Yatzkan d’Anna-Célia Kendall, Étoile de la Scam 2016), 8 courts métrages et 1 colloque, jeudi 16 mars, sur la fabrique du regard en présence de nombreuses réalisatrices, directrices de la photographie et photographes.