La Scam déplore l’interdiction de diffusion du film « L’Homme qui répare les femmes : la colère d’Hippocrate » de Thierry Michel, Colette Braeckman et Christine Pireaux, qui rend hommage au combat du Docteur Mukwege en faveur des femmes violées.  

L’interdiction de diffusion au Congo de « L’Homme qui répare les femmes » est contraire à la liberté d’expression de ses créateurs ainsi qu’au droit également inaliénable des congolais de participer à une vie culturelle démocratique.

La  Scam demande que les discussions qui permettront une large diffusion de ce film magistral reprennent avec le gouvernement congolais au plus vite, en accord avec tous ses auteurs, et avec l’aide des différents pays et institutions internationales concernées.

La Scam qui regroupe plus de 37.000 auteurs de documentaires et journalistes, déplore l’interdiction actuelle de diffusion, en République démocratique du Congo (RDC), du film « L’Homme qui répare les femmes : la colère d’Hippocrate » de Thierry Michel, Colette Braeckman et Christine Pireaux. Ce film rend hommage au combat du Docteur Mukwege en faveur des 30.000 victimes de violences sexuelles liées au conflit de l’Est de la RDC qu’il a soignées et pour lequel il a reçu le Prix Sakharov en 2014.

L’interdiction de diffusion au Congo de « L’Homme qui répare les femmes » est contraire à la liberté d’expression de ses créateurs ainsi qu’au droit également inaliénable des congolais de participer à une vie culturelle démocratique. Ces droits sont établis par l’article 27 de la Convention universelle des droits de l’homme qui stipule :
« Article 27 1. Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent.

Chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l’auteur. » La RDC est juridiquement tenue par cette convention.

Si des personnes estiment que le film les préjudicie injustement des recours normaux existent, dans un état de droit la censure préalable ne peut s’y substituer.

La Scam souligne que M. Kobler, chef de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), estime lui-même que l’interdiction de ce documentaire, « L’Homme qui répare les femmes », est « une atteinte inadmissible à la liberté d’expression, rappelant que La liberté d’expression est garantie par la Constitution congolaise et les lois internationales » et « M. Kobler demande donc instamment aux autorités congolaises de revenir sur leur décision ».

La vague mondiale de réaction politiques et professionnelles s’alarmant de cette interdiction devrait suffire à faire comprendre au Gouvernement congolais qu’il est essentiel pour sa crédibilité  interne et externe qu’il accepte que se réalise un travail nécessaire de mémoire pour rétablir l’honneur des femmes concernées et plus encore pour protéger toutes les femmes de nouvelles exactions.

Censurer le film aurait l’effet de cautionner une interprétation erronée du film, contraire aux intentions de ses auteurs  qui veut y voir une « volonté manifeste de nuire » à l’armée congolaise et de « salir » son image. En effet, la communauté internationale et le peuple congolais déduiront d’un maintien de l’interdiction qu’il s’agit avant tout de protéger des fautifs puissants au mépris des femmes violées et de leurs familles.

contact presse > Astrid Lockhart : 01 56 69 64 05 – 06 73 84 98 27 – astrid.lockhart@scam.fr