cycle « L’inquiétante étrangeté de l’être »
à 11h
* L’ÂME SŒUR
de Freddy M. Murer
Suisse, 1985, 35mm, couleur, 120’
Léopard d’Or Festival International de Locarno 1985
Avec : Jorg Odermatt, Rolf Illig, Dorothea Moritz, Tilli Breidenbach, Thomas Nock
Un adolescent que l’on nomme « le Bouebe » et sa soeur Belli vivent avec leurs parents dans une ferme isolée quelque part dans les Alpes. Le Bouebe, né sourd-muet, ne va pas en classe. Belli a quitte l’école pour aider ses parents aux durs travaux de la ferme mais elle voudrait devenir institutrice. Entre les deux enfants s’installe une grande tendresse. Belli apprend à son frère à lire, à écrire et à compter. Tous deux, isolés du monde, vivent dans leurs rêves. Dans un moment de révolte, le Bouebe décide d’aller vivre dans la montagne aride. « L’Ame soeur est une oeuvre étrange et envoûtante, un film à nul autre pareil, sans doute le meilleur jamais réalisé par le cinéaste suisse Fredi Melchior Murer. »
Le Monde – Jacques Mandelbaum
à 14h
* ROMEK, MON FILS (MOJ SYN ROMEK)
de Marcin Solarz
Pologne, 2002, Beta SP, couleur, 23’
« Romek, j’ai mal à la jambe ! Romek, j’ai soif ! Romek, arrange-moi mon oreiller ! Romek, Romek ! ». Romek vient chaque fois qu’elle l’appelle, lui apporte de l’eau, lui arrange son oreiller, lui masse la jambe. Puis il l’aide à s’asseoir, ou à s’allonger, ou l’installe dans son fauteuil roulant. Le jour, il lui prépare à manger, le soir il vient la border dans son lit. Il va lui chercher un prêtre et prie avec eux. Il est plein d’amour, de tendresse et de patience pour sa vieille mère handicapée, dont il assure entièrement la charge.
* BELOVY (LES BELOV)de Victor Kossakovski
Russie, 1992, Beta SP, 58’
Dans un petit village russe, Mikhaïl vit pauvrement avec sa sœur Anna. Mikhaïl passe les journées à boire, à injurier sa sœur et à prétendre résoudre la misère du monde par des théories philosophiques. Anna, veuve par deux fois, soigne les animaux de la ferme avec un amour maternel. Kossakovski a passé plusieurs mois en compagnie de l’étrange couple avant de tourner. Quand il commence à les filmer, Mikhaïl et Anna ne se cachent plus derrière aucun masque. Le réalisateur nous conduit sans cesse du rire aux larmes et des larmes aux rires, en compagnie du frère et de la sœur et de leurs animaux domestiques.
à 18h
* MESHES OF THE AFTERNOON
de Maya Deren et Alexander Hammid
Etats-Unis, 1943, 16mm, N&B, 14’
Dans ce premier essai, Maya Deren et Alexander Hammid ont cherché à rendre, grâce à une certaine fluidité filmique, la transcription de leurs fantasmes respectifs à travers une progression formelle qui rappelait l’analogie visuelle des rêves. « C’est le travail de Deren le plus influent. Deren, jouant le rôle principal, est prisonnière d’un rêve sans fin, qui dans la scène finale s’étend à la réalité. Elle fait l’expérience d’une série d’images et d’actions symboliques, un couteau tombe et réapparaît dans l’escalier, dans le lit, dans sa main ; une clé est laissée tombée, elle dévale les escaliers, est passée de main à main dans un dîner, sort de sa bouche et devient un instrument de suicide. D’autres événements se déroulent pour indiquer l’état de rêve. Teiji Ito a composé la bande musicale à partir d’une musique japonaise en 1959. » Cherel Ito, « Films of Maya Deren »
* DU VERBE AIMER
de Mary Jimenez
Belgique, 1984, 16 mm, couleur et N&B, 85’
La première histoire d’amour, la plus importante sans doute est celle de la relation à la mère. Quand cette histoire est ratée, l’enfant dans sa douleur peut se déconstruire jusqu’à la folie.
Le film de Mary Jimenez est le récit de cette souffrance, récit qui opère un double travail de deuil puisque la mère tant aimée, à l’amour inaccessible, a disparu dans un accident. La cinéaste remonte à l’enfance, aux racines du malheur, à ses efforts désespérés pour être acceptée, digne d’amour, à son sentiment permanent d’échec. L’incompréhension est si forte qu’à l’âge de 12 ans, sur l’initiative de sa mère, elle commence une psychanalyse musclée – ponctuée d’électrochocs – qui durera 12 ans. Le désir de cinéma la sauvera, l’aidera à traverser la mer pour entreprendre des études en Belgique.
Du verbe Aimer est son septième film, un retour aux sources qui est une psychothérapie aux accents bouleversants, véritable mise à nu, demande d’amour qui transcende le fantôme de l’absence pour devenir œuvre de cinéma, où Mary Jimenez révèle toute la singularité de son talent.
à 21h 00
* MAD IN POLEN, PORTRAIT DE STEPHANE MANDELBAUM
de Stéphane Collin
France, 2000, Beta SP, couleur, 90’
Beez-Namur, janvier 1987 Le corps du peintre et dessinateur Stéphane Mandelbaum est retrouvé assassiné, caché dans une anfractuosité rocheuse. Il avait 25 ans. Il laissait derrière lui une oeuvre picturale d’une force incomparable. Une oeuvre fascinante traversée par des angoisses fondatrices : les Origines, le Sexe et la Mort. Bruxelles, juillet 2000 Sous la forme d’un puzzle subjectif, le réalisateur tente de reconstituer le parcours du peintre, fréquente les lieux où il a été, rencontre sa famille, ses amis, ceux qui restent…