L’Afrique noire en miroir



11h >

* TOUKI-BOUKI
de Djibril Diop Mambety (SENEGAL)
Sénégal, 1973, 35 mm, couleur, 110’

“ Il y a du “ Pierrot le fou ” dans ce film du Sénégalais Djibril Diop Mambety : du rouge sang et du bleu mer. De l’agresse, du rythme… et une moto à cornes, celle du héros, Mory, qui voit son troupeau décimé à l’abattoir. Avec sa Triumph Bonneville ainsi décorée, il parcourt Dakar et sa région. La rage au cœur. Les yeux fixés sur “ L’ancerville ”, paquebot blanc en partance pour la France et sur Anta, sa bien-aimée. Tous les deux rêvent de Dakar-Paris, aventures autrement plus folles que le Paris-Dakar. Mais ce n’est pas dans le sable qu’ils s’enliseront mais dans leurs rêves. Film plein d’étincelles. Formidablement réjouissant. ”
Le Canard Enchaîné

14h >

*ASIENTOS
de François Woukoache (SENEGAL)
Belgique / Sénégal, 1995, 35mm, couleur, 52’
Grand Prix du Festival international du Film d’Amiens 1995

“ Cent ans se sont écoulés depuis qu’a pris fin la déportation d’Africains vers le Nouveau Monde. Le cinéma fête ses cent ans. Faire un film sur la traite des Noirs, c’est se confronter à l’absence d’images (il n’y a pas d’images d’archives, ni de témoins vivants). (…) Le film raconte l’histoire d’un jeune Africain traumatisé par la violence qu’il perçoit dans le monde. Pour échapper à cette violence, il se réfugie dans son imaginaire et se trouve confronté à un pan de l’Histoire du peuple noir : la traite.
C’est un voyage imaginaire à travers l’imaginaire, à travers la mémoire. Voyage au cœur de la douleur et la souffrance, voyage au cœur de l’horreur. Questionner inlassablement les lieux vides. Lieux vides et remplis de mémoire… ”.

François Woukoache

suivi de

* ON L’APPELAIT “ LA VENUS HOTTENTOTE ”
de Zola Maseko (AFRIQUE DU SUD)
Afrique du Sud, 1998, Beta SP, couleur, 53’

En 1810, Sara Baartman, jeune adolescente sud-africaine du peuple Khoi est enlevée par un Afrikaner et emmenée à Londres où elle est exhibée comme une “ Bête de foire ” dans les cirques, les musées, les bars et les universités. A Londres, elle fait sensation et est surnommée avec ironie et perversion “ la Vénus Hottentote ”.
Ses exhibitions firent fureur dans les milieux progressistes anglais, nourrissant le débat sur l’abolition de l’esclavage.

18h >

* EN ATTENDANT LE BONHEUR (HEREMAKONO) de Abderrahmane Sissako (MAURITANIE)
Mauritanie, 2002, 35mm, couleur, 95’
Etalon de Yennenga au FESPACO, 2003

A Nouadhibou, village de pêcheurs sur la côte mauritanienne, Abdallah, un jeune malien de 17 ans, attend auprès de sa mère son départ vers l’Europe.
Dans ce lieu d’exil et de fragiles espoirs, le jeune homme qui ne comprend pas la langue essaie de déchiffrer l’univers qui l’entoure : Nana une sensuelle jeune femme qui cherche à le séduire, Makan qui rêve de l’Europe, Maata un ancien pêcheur reconverti en électricien et son apprenti disciple Khatra. C’est lui, l’enfant espiègle qui enseigne à Abdallah la langue locale pour que ce dernier rompe le silence auquel il est condamné. Ces communautés se croisent et se décroisent sous nos yeux, le regard rivé vers l’horizon, en attendant un hypothétique bonheur…

20h30 >

* BUUD YAM de Gaston Kaboré (BURKINA FASO)
Burkina Faso, 1997, 35mm, couleur, 97’
Avec : Serge Yanogo (Wend Kuuni), Amssatou Maiga (Pughneere), Séverine Oueddouda (Somkieta)
Etalon de Yennenga FESPACO, 1997

En ce début du XIXe siècle, au bord du fleuve Niger, Wend Kuuni ou « Don de Dieu », jeune homme d’une vingtaine d’années, beau et fort, adopté par Tinga, il y a douze ans, va devoir se lancer à la recherche d’un guérisseur pour sauver sa sœur. Car Pughneere, fille de Tinga, âgée de dix-sept ans et qui voue une affection et une amitié exceptionnelles à son frère adoptif, est frappée d’un mal inconnu. Pour le village, Wend Kuuni est encore considéré comme un étranger et pire encore comme un être maudit qui porte malheur à sa famille adoptive. Au cours de son périple qui représente, en dehors de sa quête originelle, une possibilité de reconnaissance et d’intégration dans la communauté où il a été recueilli, Wend Kuuni se trouvera dans des situations difficiles dont il devra se sortir seul. Il en retirera un certain enrichissement personnel.