Cycle L’Afrique noire en miroir



11h > Séance présentée par Elisabeth Lequeret, journaliste, collaboratrice aux Cahiers du Cinéma, auteur de Le cinéma africain, un continent à la
recherche de son propre regard, Ed. Cahiers du Cinéma 2003.

*AFRIQUE 50
de René Vautier (AOF)
France, 1950, 16 mm, N&B, 20’

Afrique 50 devait être un film de commande. Mais René Vautier filme ce qu’il voit et non pas “ la vie réelle dans les villages d’Afrique occidentale française ” telle que la conçoit le gouverneur du Soudan. Le film fut saisi et c’est illégalement qu’il fut récupéré et projeté devenant ainsi le premier film anticolonialiste français.
suivi de

* LES STATUES MEURENT AUSSI
d’Alain Resnais et Chris Marker
France, 1953, 16 mm, N&B, 30’

L’art africain, révélation de la culture de ce continent, est devenu objet de musée. Les danses religieuses deviennent un spectacle. L’art nègre meurt de ne plus être spirituel ou ancré dans le social pour ne devenir qu’un achat à bas prix.

suivi de

* LAMB
de Paulin Vieyra (FRANCE)
Sénégal, 1963, 16mm, couleur, 18’(copie unique en mauvais état)

La lutte traditionnelle qui se dénomme “ Lamb ” en ouolof et qui rappelle la lutte gréco-romaine, est un sport national très prisé au Sénégal. Elle a des règles particulières et très strictes.

14h

* NGOR, L’ESPRIT DES LIEUX
de Samba Félix N’Diaye (SENEGAL)
Sénégal, 1994, 35mm, couleur, 91’

L’urbanisation de Dakar, de la fin de la seconde guerre mondiale à l’indépendance du pays en 1960, a complètement déstructuré les anciens quartiers de la ville. L’agglomération galopante a digéré peu à peu tous les quartiers traditionnels (Médina, Ouakam, Yoff…) dont la population était majoritairement « Lébou ». Les « Lébou », fondateurs de la ville de Dakar et propriétaires terriens de la presqu’île du Cap vert, ont été les premières victimes de cet urbanisme. Ngor est actuellement le seul village rescapé qui a su résister et s’opposer au tracé des urbanistes, grâce à une organisation sociale stable et l’emplacement de son site imprenable à l’extrême ouest de la presqu’île. L’esprit des lieux est une chronique qui nous plonge dans le quotidien et l’intimité des habitants de Ngor, pour nous révéler quelques secrets de cette résistance acharnée.

18h > Séance suivie d’un débat en présence de Moussa Touré, avec la participation
du GAMS (Groupe Femmes pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles)

* NOUS SOMMES NOMBREUSES
de Moussa Touré (SENEGAL)
Congo / Sénégal, 2003, Beta SP, couleur, 59’

De 1993 à 1999, le Congo Brazza a connu des guerres à répétition. De tous les effets négatifs engendrés, un des plus importants, et peut-être un des moins connus, est la violence sexuelle à l’égard des femmes. Le film donne la parole à ces femmes violées. Elles nous racontent leur histoire, parfois dans le silence. Nous sommes nombreuses, c’est aussi le portrait d’une de ces femmes, Lydie, violée à deux reprises pendant la guerre de 1998 et qui a eu deux jumeaux. Malgré les difficultés, Lydie reste pleine de compassion pour ses agresseurs et elle a su développer des ressources de courage à l’image des femmes du continent.

suivi de

* DEPOSEZ LES LAMES
de Anne-Laure Folly (TOGO)
Togo, 1999, Beta SP, 26’

Chaque année, deux millions de fillettes sont excisées dans le monde. Le Sénégal vient de voter une loi punissant lourdement cette pratique grâce à la lutte que mènent depuis plus de 20 ans les femmes sénégalaises.

21h > INEDIT
Séance suivie d’un débat en présence des comédiens : Eriq Ebouaney et Nadège Beausson-Diagne et du co-réalisateur Didier Florent Ouénangaré (sous réserve)


* LE SILENCE DE LA FORET

de Didier Florent Ouénangaré et Bassek ba Kobhio (REP. CENTRAFRICAINE)
République centrafricaine / Cameroun / Gabon, 2003, 35 mm, couleur, 93’
avec : Eriq Ebouaney, Sonia Zembourou, Nadège Beausson-Diagne

Gonaba est inspecteur de l’enseignement primaire. C’est un homme pétri d’idéal et qu’indigne le comportement de la nouvelle classe post-coloniale à la tête du pays. Au cours de la fête donnée par le préfet à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance, il rencontre la belle Simone. C’est le coup de foudre, et Simone décide de suivre Gonaba dans sa tournée d’inspection à l’intérieur du pays. A Bilolo, Gonaba rencontre Manga, un pygmée sans cesse maltraité par son maître. Il décide de le libérer et de l’accompagner dans sa tribu, à laquelle il veut apporter l’éducation et, grâce à elle, l’émancipation. Manga, quant à lui, n’a qu’une idée en tête : devenir soldat. Aussi, lorsqu’il comprend que Gonaba veut le ramener au village, il s’enfuit en l’abandonnant dans la jungle. Blessé, l’inspecteur est recueilli par les pygmées et soigné par la jeune Kali. Gonaba découvre peu à peu la vie et les traditions de la tribu. Son désir sincère de scolariser le village ne tarde pas à se heurter à une réalité qu’il n’avait pas soupçonnée.