Les auteurs de la Scam attendent que les États membres posent les termes d’un nouveau pacte de confiance dans la culture européenne à l’ère du numérique.

La Scam félicite le ministère de la Culture et de la Communication pour la réussite du Forum européen de la culture au Palais de Chaillot et se réjouit, qu’à cette occasion, le Président de la République soit venu manifester son soutien aux créateurs. A la veille d’un scrutin important, il était en effet nécessaire de réveiller l’ambition culturelle de l’Union européenne, et d’en faire un enjeu d’avenir.

Les chiffres rappellent combien la culture pèse dans l’économie européenne : 4,5 % du PIB, 3,8 % de l’emploi. Elle est donc un instrument de croissance et de développement, un atout économique majeur pour les États membres.

La culture est « l’âme de l’Europe » comme l’a justement souligné Martin Schulz, président du Parlement européen. Elle est un lien fédérateur entre ses peuples car « l’art nous apprend la liberté dès le plus jeune âge » comme l’a évoqué Julie Bertuccelli. Il n’est jamais inutile de le rappeler quand partout dans l’Union, certaines idéologies populistes jouent la division ou l’exclusion. Il n’est jamais non plus inutile de le rappeler pour imaginer une Europe qui dépassera l’union économique pour se trouver un avenir social et culturel commun.

Unanimement, au sein de l’Europe et au-delà de ses frontières, tous les créateurs ont souligné l’extrême importance du respect du droit d’auteur et la nécessité de sa sauvegarde. On n’a jamais vu qu’un affaiblissement du droit d’auteur améliore la situation des auteurs, celle de la création, ni même celle de l’offre culturelle aux publics. Le rôle du droit d’auteur est central : il rétribue l’auteur, il permet le financement des œuvres, il structure les filières de la création, il enrichit l’offre culturelle et favorise sa diversité. C’est pourquoi les auteurs s’inquiètent des desseins obscurs de la Commission européenne à son égard.

La culture n’est pas opposée au « numérique », comme on se plaît à le dire souvent. Elle est indissociable du « numérique ». Ceux qui les opposent artificiellement poursuivent des buts idéologiques ou économiques qui divisent et ne servent ni l’Europe, ni les européens.

Internet a eu pour effet d’attiser les distorsions juridiques existant entre les pays de l’Union. Et c’est le rôle des institutions européennes d’y remédier. Il faut réouvrir la directive SMA et la directive sur le commerce électronique pour rééquilibrer les responsabilités entre les différents acteurs de la culture, et donner un souffle nouveau à la création européenne dans l’univers numérique.

Enfin et surtout, comme la Scam le demande, il est urgent d’harmoniser la fiscalité des États membres. C’est ce chantier crucial qui attend les nouveaux représentants européens. Les disparités dont jouent des acteurs mondiaux freinent l’innovation et la transition numérique. L’optimisation fiscale fait craindre à raison un asservissement de l’économie européenne.

Dans la suite du Forum de Chaillot, les auteurs de la Scam attendent que les États membres posent les termes d’un nouveau pacte de confiance dans la culture européenne à l’ère du numérique.
C’est pourquoi la Scam soutient également l’Appel des créateurs pour une nouvelle Europe de la culture, lancé vendredi dernier à Chaillot par Peter Brook, Costa-Gavras, Jean-Michel Jarre, Blanca Li et Macha Makeïeff.
Et de souhaiter, avec François Hollande, qu’il y ait un ministre de la Culture dans chacun des États membres.

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