hommage

Dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 février, à l’âge de 86 ans, lors d’un voyage au Niger.
Auteur, réalisateur, explorateur, ethnographe, attaché au Musée de l’Homme, directeur de la Cinémathèque française de 1987 à 1991, il fut le chef de file du cinéma
ethnographique.
Il avait reçu le prix Scam pour l’ensemble de son œuvre en 1995.

Hommage à Jean Rouch
Dans la cosmogonie Dogon, le Renard joue un rôle essentiel, c’est un Directeur de recherche au CNRS qui nous en informe. On ne peut donc que croire ses informations d’autant que le Directeur se double d’un ingénieur des Ponts et Chaussées, ancien Président de la Cinémathèque Française : Jean Rouch.
L’ensemble de son œuvre, imposante depuis 1947, année où il a commencé de nous montrer ses films, a été couronnée par la Scam en 1995, année du Centenaire du Cinématographe.
Pour les Dogons, le Renard est le Maître du Désordre, celui par qui le scandale originel est arrivé.
Nombreux sont ceux, à commencer peut-être par les Dogons eux-mêmes, qui forts de ce rôle du Renard Dogon lui ont comparé Jean Rouch. Maître du désordre, Jean Rouch l’a été dans le cinéma français où quasiment seul il trouvera que « la meilleure façon de faire des films c’est de ne pas en vivre, de les tourner pour le seul plaisir » (Louis Marcorelles).
C’est pourtant cette règle-là – celle du seul plaisir – qui ordonnera le cinéma de Jean Rouch des Maîtres fous à Madame l’eau, lui donnant cette liberté radicale aussi bien dans l’utilisation des moyens techniques – image et son – que dans la construction dramaturgique de ses films de fiction qui sont toujours un va et vient entre le documentaire et la fiction.
Cette liberté toujours en pratique c’est Jean Rouch : le Renard des Dogons, celui de notre Roman Fondateur aussi : le Renard dans le poulailler cinématographique qui se bat toujours contre Ysengrin en mettant la joie et le rire – appris reconnaissait-il en Afrique – de son côté.
Guy Seligmann

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