Chaque année dans le monde, la journée du 20 juin est dédiée aux réfugiés. Les chiffres officiels sont glaçants : ils sont plus de quarante millions sur les chemins de l’exil. Certains trouvent un abri précaire dans des pays voisins, ou dans des camps administrés par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. D’autres parviennent jusqu’à nos portes. C’est le cas de Rithy Panh qui, rescapé des Khmers rouges, est arrivé en France à dix-sept ans. Devenu cinéaste, il se consacre depuis vingt-cinq ans à un travail de mémoire.

Après-midi camps de réfugiés, hier et aujourd’hui

14 h
* Le temps perdu

de Pierre Schoeller
2014, 48’, VF, vidéo, ARTE Reportage.
Lors d’un tournage de dix jours, au Kurdistan irakien, dans le camp de Kawergosk accueillant depuis trois mois des réfugiés syriens, Pierre Schoeller a choisi de partager son regard et ses caméras avec les familles du camp.

15 h
* Let my people go

de Régis Wargnier
2014, 48’, VF, vidéo, ARTE Reportage.
Immergé dans le camp de Beldangi, au Népal, Régis Wargnier s’est attaché à suivre le destin de Dhan, de sa femme Wangchuk et de leurs filles Shreejana et Sandhiya. Une famille de réfugiés bhoutanais qui a choisi de s’exiler aux États-Unis.

16 h 30
* Site 2

de Rithy Panh
1989, 90’, VOST , Beta SP Production JBA / Ina / La Sept- ARTE.
Dix ans après y avoir trouvé refuge, Rithy Panh retourne dans les camps de Mairut, en Thaïlande, filmer la vie quotidienne de réfugiés en sursis. Ceux qu’il retrouve, minés par l’insécurité et la peur d’être oubliés, attendent depuis des années un possible retour au Cambodge.

18 h
Table ronde avec Rithy Panh, Régis Wargnier et Pierre Schoeller
, en présence de Philippe Leclerc, représentant du UNHCR en France

Soirée Hommage à Rithy Panh

20 h 30
L’image manquante

de Rithy Panh
2013, 95’, VF, DCP, CDP-Bophana-ARTE France.
Prix Un Certain Regard au festival de Cannes 2013.
Nominé à l’Oscar du Meilleur film en langue étrangère 2014.

Rithy Panh fait revivre son enfance et sa famille détruite par les Khmers rouges sans qu’il en reste aucune image. Par la magie du cinéma, l’épure du commentaire, le talent d’un sculpteur, il parvient à évoquer, à la première personne, avec une émotion puissante et toujours contenue, les souffrances vécues jour après jour, la douleur du survivant, l’amour pour ceux qu’on a perdus.
Contrepoint des images de propagande filmées par le régime, ses minuscules poupées d’argile, animées d’une étonnante humanité, restituent toute l’inhumanité des quatre années de terreur.

22 h
Rencontre avec Rithy Panh — conversation avec Christian Boltanski,présentée par Serge Toubiana

« Depuis des années, je cherche une image qui manque. Une photographie prise entre 1975 et 1979 par les Khmers rouges, quand ils dirigeaient le Cambodge. À elle seule, bien sûr, une image ne prouve pas le crime de masse ; mais elle donne à penser ; à méditer. À bâtir l’histoire. Je l’ai cherchée en vain dans les archives, dans les papiers, dans les campagnes de mon pays.
Maintenant je sais : cette image doit manquer ; alors je la fabrique. Ce que je vous donne aujourd’hui n’est pas une image, ou la quête
d’une seule image, mais l’image d’une quête : celle que permet le cinéma ». Rithy Panh

Réservation sur le site de Cinémathèque française : http://www.cinematheque.fr/fr