un parcours cinématographique et un jeu d’écoute proposés par Son et Image et Les Ecrans du Documentaires



La dramaturgie musicale et sonore par ses accents, ses rythmes, ses silences, ses harmoniques ses dissonances, ses contrepoints et désynchronisations éloigne du naturalisme, du réalisme, mettant en jeu, en scène, en crise, en question, la représentation. Pourtant, la « musique de film » est restée très longtemps seconde, « musique d’accompagnement », d’« illustration » prédestinée à créer un climat et les affects qu’ils suscitent. Au service de… Pensée à part, après coup, sur et à partir des images, en dehors du processus de création du film. Il ne manque évidemment pas de magnifiques exceptions de « cinéastes musiciens » ou de rencontres de cinéastes avec la musique particulièrement magiques. Comme d’univers musicaux cultissimes, inséparables de leurs représentations visuelles.
On ne se souvient pas d’ASCENSEUR POUR L’ÉCHAFAUD de Louis Malle sans la musique de Miles Davis, des films de Fellini sans celles de Nino Rota. Des cinéastes comme Bruno Monsaingeon, Chantal Akerman, Charlotte Zwerin ou Edna Politi ont approché la quintessence de « l’esprit de la musique » avec une intelligence et une sensibilité aiguë.
Pour cette première édition, nous avons souhaité esquisser quelques premières approches sur les rapports entretenus entre cinéastes et musiciens dans des expériences partagées, des apprivoisements réciproques, des préoccupations parallèles, des allers retours entre imbrications d’univers, « nourrissages réciproques ».
Les années 60 et 70 ont suscité avec free cinéma et free musique le même désir de bousculer hiérarchies et formes, d’araser les certitudes pour défricher de nouveaux territoires, de nouvelles sensations où s’aventurer.
Quelles rencontres improvisées de recherches, d’échanges, d’expériences et d’écoutes réciproques ont-elles, peuvent-elles susciter : quelques propositions de Pascale Ferran, Nicolas Humbert et Werner Penzel, Frédéric Mainçon vers lesquelles se projeter, dans lesquelles s’immerger…
Nous poursuivrons le parcours SUBSTANCES TURBULENCES, FAIRE ÉCOUTER LE FILM, un deuxième volet avec Nicolas Klotz et Helena Klotz les résonances d’un travail en cours autour du processus du film LA QUESTION HUMAINE son écriture et ses musiques.
D’autres champs d’explorations nous attendent…

Didier Husson,
directeur artistique

15h00
> Jalsaghar (Le salon de musique)
de SATYAJIT RAY – 1H40 – 1958
MUSIQUE DE USTAD VILLAYET KHAN

17h00 : Parcours Nicolas Klotz