Un an déjà et plus de 13 000 spectateurs ! La Cinémathèque du documentaire poursuit donc sa programmation dans l »écrin de la BPI avec notamment un passionant duo de cinéastes : Alain Cavalier et Ross McElwee et des rendez-vous captivants.



Édito

Un an déjà. Un an et 350 films documentaires diffusés devant plus de 13 000 spectateurs. Une année de célébration du cinéma documentaire sous toutes ses formes, des films des premiers temps aux projets en cours de réalisation, une île aux trésors pour curieux et cinéphiles de tous bords. Une année de rencontres et de débats aussi, avec les cinéastes, les producteurs, les critiques, avec tous ceux qui font et qui aiment ce cinéma qui plus que jamais interroge notre société et nous-mêmes.

Riches de cette première année de programmation, nous entamons l'hiver 2019 avec un passionnant duo de cinéastes, le Français Alain Cavalier et l'Américain Ross McElwee, deux maîtres de l'art du portrait et de l'autoportrait, adeptes du cinéma à la première personne.

Le thème du portrait/autoportrait irrigue la saison, on le retrouve dans les séances « Du court, toujours », programmées en partenariat avec la Fémis et l'Agence du court métrage. On le retrouve aussi dans un cinéma parisien partenaire, le Beau Regard, qui accueille à partir de janvier un rendez-vous hebdomadaire autour du cinéma documentaire.

Les rendez-vous réguliers se poursuivent dans toute leur diversité, thématique, géographique, chronologique… L'institut du cinéma suédois et Malavida Films présentent en avant-première les versions restaurées de deux films du maître suédois Arne Sucksdorff (Trésors du doc) ; Les Rencontres d'Images documentaires fêtent Claude Lanzmann et Artavazd Pelechian ; Geoffrey Lachassagne et Mehran Tamadon apportent des éclairages inédits sur leurs projets en cours ( La fabrique des films).

Du 25 mars au 1er avril, Cinéma du réel joue les prolongations avec la continuation du cycle « Fabriquer le cinéma – Variations autour du making of », consacré aux gestes des cinéastes : une belle collaboration entre le festival et La cinémathèque du documentaire à la Bpi.

Enfin, chaque mercredi après-midi, du 9 janvier au 27 février, le séminaire « Le cinéma en acte », en partenariat avec l'École des hautes études en sciences sociales, aborde l'actualité de la réflexion scientifique sur le cinéma documentaire, dans le cadre d'une « université d'hiver » ouverte à tous.

Christine Carrier

Directrice générale de la Bilbiothèque publique d'information

 


Alain Cavalier, Ross McElwee : auto-portraits

Du 9 janvier au 9 mars

« Auto-portraits » de ces deux cinéastes à l'origine d'une œuvre autobiographique de premier ordre, tout en étant aussi, si ce n'est autant, de brillants portraitistes. Alain Cavalier a en effet consacré un important pan de son œuvre à cette forme cinématographique, des années 1980 à aujourd'hui, des 24 Portraits d'Alain Cavalier(1987-1991) aux Six portraits XL (2017). Mais pour lui, il s'agit du même journal filmé : « journal ouvert » quand il s'agit d'aller à la rencontre, à l'extérieur, « fermé » lorsque le mouvement est intérieur, tourné vers lui-même, et donc plus fondamentalement autobiographique (Le Filmeur, par exemple). Si certains titres de Ross McElwee (Charleen, Space Coast et Something To Do With The Wall) répondent plus nettement au portrait, ses films autobiographiques constituent également un journal de rencontres, où portraits et autoportraits s'agencent remarquablement, dans un mouvement très fluide. »

Arnaud Hée, programmateur du cycle


Fabriquer le cinéma, variations autour du « Making of »

du 25 mars au 1er avril

Le festival Cinéma du réel propose huit variations sur le « Making of », extraites de la programmation « Fabriquer le cinéma » présentée durant le festival (15 au 24 mars). Une façon aussi de prolonger le cycle « Alain Cavalier, Ross McElwee : auto-portraits ».


Les yeux du doc à midi : Le dur métier d'accompagner

La plateforme numérique Les yeux doc diffuse dans les bibliothèques un catalogue de films témoignant de la remarquable diversité des styles et des écritures du cinéma documentaire. Venez les voir sur grand écran à l'heure du déjeuner et retrouvez-les sur vos écrans personnels et dans les 45 bibliothèques françaises qui proposent ce service, notamment le réseau des bibliothèques de la Ville de Paris.

Vendredi 8 février à 12h00

*De guerre lasses

de Laurent Bécue-Renard  

Brouillon d'un rêve et Étoile de la Scam

France – 2003 – 105'

Sedina, Jasmina, Senada, trois jeunes villageoises européennes. Au cours de la guerre de Bosnie (1992-1995), leurs maris et plusieurs dizaines d'hommes de leurs familles ont disparu. Maison, terre, village, pays, ont été emportés dans la tourmente. Quelques années après, elles emménagent avec leurs enfants dans une maison appartenant à l'association Vive Zene à Tuzla (Bosnie). Elles y entreprennent une psychothérapie pour se reconstruire, sortir de la prostration.

Trésors du doc : Arne Sucksdorff

Un dimanche par mois, à 17h00, venez découvrir des films rares ou incontournables de l'histoire du cinéma documentaire. À l'honneur cette saison, Arne Sucksdorff (1917 – 2001) grande figure du cinéma suédois. L'humanisme et l'inventivité d'Arne Sucksdorff dialoguent avec les œuvres de Robert Flaherty, Roberto Rossellini ou encore Georges Rouquier, notamment dans la façon de se situer dans une hybridation entre fiction et documentaire.


La fabrique des films

Ces rendez-vous se présentent sous la forme de doubles séances débutant par la présentation d'un projet en cours par les réalisatrices et réalisateurs et se prolongeant par la projection d'un film précédent.

Brouillon d'un film avec Mehran Tamadon

Une séance de travail autour du film soutenu par l'aide à la création de la Scam. Suivi de la projection d'un précédent film du réalisateur.

Jeudi 28 mars à 18h00 et 20h00

*Mon pire ennemi

de Mehran Tamadon

« Mon dernier film, Iranien, se termine par mon interdiction de retourner en Iran. Avec Mon pire ennemi, je mets en place un dispositif cinématographique, cette fois en France, pour me frayer un chemin de retour en Iran : il s’agit de me prêter au jeu d’un interrogatoire, tel que les autorités iraniennes pourraient me le faire subir. Contrairement au précédent, ce film s’achèvera, je l’espère, par ma liberté de circuler entre mon pays d’origine et le pays où je vis. » (Mehran Tamadon)

*Bassidji

de Mehran Tamadon

Durant près de trois ans, j’ai choisi de pénétrer au cœur du monde des défenseurs les plus extrêmes de la République islamique d'Iran (les bassidjis), afin de mieux comprendre les paradigmes qui les animent. Nous venons du même pays et pourtant, tout nous oppose : Iranien vivant en France, athée et enfant de militants communistes sous le Shah, j’ai tout pour heurter les convictions de ceux qui respectent les dogmes du régime.


Nouvelles écritures : Virtualités avec Ismaël Joffroy Chandoutis

Cinéastes, photographes, journalistes, artistes se sont emparés des technologies de l'information et du web pour réaliser des créations qui apparaissent comme de « nouvelles écritures documentaires ». Grâce au soutien des télévisions, souvent co-productrices, et au courage de producteurs passionés, ces réalisations foisonnent, questionnent et font évoluer les territoires du cinéma. Un mois sur deux, des auteurs viennent présenter leurs créations.

Lundi 11 mars à 20h00

Projection de Swatted de Ismaël Joffroy Chandoutis, qui a reçu le Prix Émergences 2018 

France – 2018 – 20'

Le cyber-harcèlement contamine aussi les communautés de gamers. Quand les trolls pratiquent le swatting, la violence s'invite brutalement, créant le chaos et la confusion entre réel et univers persistants.


Le réseau de la cinémathèque du documentaire

La Cinémathèque du documentaire est constituée d'un réseau de partenaires répartis sur l'ensemble du territoire, avec une trentaine de structures mobilisées afin de proposer aux publics les plus larges une offre diversifiée de documentaires. En voici un aperçu.

Reprises des Étoiles du documentaire de la Scam

Depuis 13 ans, la Scam propose dans le cadre de son festival « les Étoiles du documentaire » une sélection de films documentaires issue de la production audiovisuelle de l'année passée. Sur 400 films reçus, 30 oeuvres sont récompensées.

Certaines de ces « Étoiles » sont proposées en région, à Strasbourg du 7 au 9 février 2019 et à Nantes les 8 et 9 février.

Festival Filmer le travail à Poitiers

Du 8 au 17 février 2019 à Poitiers, le festival Filmer le travail fait la part belle au documentaire à travers différents moments : une compétition internationale de vingt films récents ; l'Algérie à l'honneur à travers une dizaine de films ; une double séance sur les travailleurs précaires au Brésil ; un hommage à André S. Labarthe ; des conférences et tables-rondes sur la thématique de l'utopie et des anticipations.

Retrouver l'ensemble de la programmation sur le site de la Cinémathèque du documentaire.