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L’ édito : Service public
L’année qui s’achève a été celle de la consolidation et d’un commencement d’ouverture vers le futur. L’élargissement, démocratique des modalités de vote à tous les auteurs, a été suivi par la mise en place du nouveau mode de répartition des droits, plus équitable et plus rapide, entré en vigueur le 1er janvier 2006. Il fera l’objet des ajustements nécessaires au fil de son application. Ces réformes ont été accompagnées par la volonté de renforcer l’aide directe apportée à la création et de marquer la reconnaissance due à ceux qui la servent avec exigence et talent. Les premières Étoiles de la Scam, et la dotation qui leur est liée, ont été attribuées le 3 mai après une présélection rigoureuse portant sur plus de 300 œuvres diffusées. Elles prolongent les bourses Brouillon d’un rêve qui contribuent à l’éclosion d’œuvres nouvelles. Les 26 et
27 juin, à l’occasion du 25e anniversaire de la Scam, ces créations de qualité exceptionnelle, ainsi que les Prix annuels de la Scam, sont présentés en continu grâce à un dispositif d’ensemble mis en place avec la complicité voisine du Musée Cernuschi. Cette année a également été celle des questions et des inquiétudes. Elles dépassent largement le cadre de la Scam. Dans le grand chambardement qui bouleverse la communication et la création audiovisuelles sur les plans technologique, artistique, structurel, économique et financier, comment ne pas s’interroger sur le devenir du
Service public de la Télévision et de la Radio ? Quelle place doit-il occuper pour que soit préservé l’équilibre indispensable dans une démocratie ouverte entre les forces de l’argent et celles de l’esprit ? Quelle sera la place réservée à l’imaginaire, à ceux qui créent, si l’on conteste le sens même de leur existence et de leurs droits, reconnus depuis plus de deux siècles ? Alors qu’approchent des échéances politiques majeures, comment lui donner les moyens d’accomplir ses missions au service de l’épanouissement social et culturel dans le respect des uns et des autres ?
Le temps de la désespérance qui révoltait tant Christophe de Ponfilly doit prendre fin. Cela ne peut être que le fruit d’une prise de conscience collective et d’une volonté politique claire si l’on veut que s’amorcent les premiers gestes d’une renaissance. Reviennent en mémoire les mots de Diderot, au plus haut des années fondatrices du monde d’aujourd’hui : « Que plus d’hommes soient éclairés, et que chacun participe selon ses moyens à la Lumière de son siècle ».
Ange Casta,
Président de la Scam