L’édito de Ange Casta : UNE ETAPE FRANCHIE…

La Scam à l’issue de l’Assemblée Générale extraordinaire du 22 mars a donc tourné une page importante de son histoire. Tous les auteurs, où qu’ils se trouvent, en France ou à l’étranger, grâce au vote à distance par correspondance ou par voie électronique, pourront prendre leur part à la vie, aux choix, à l’avenir de la Scam.

C’est le premier fruit d’un travail de plusieurs mois consacré à un ensemble de réformes fondamentales. Il témoigne d’une somme d’énergie considérable déployée par l’ensemble des personnels de la Scam et permet de dresser un premier « rapport d’étape » depuis la rentrée de septembre.

On peut, je crois, le placer sous le signe du renouveau, en marquant la volonté de tirer toutes les conséquences de la crise de croissance qua la Scam devait inévitablement traverser. Nous avons franchi le cap des 20.000 auteurs et des 25.000 œuvres à classer annuellement.

Depuis 20 ans l’environnement a changé, ô combien ! Et il va changer de plus en plus vite. La marchandisation s’est installée dans l’univers des médias et pire dans les esprits. La télévision publique, en particulier, étranglée par le carcan publicitaire, s’épuise dans une course absurde derrière la télévision commerciale, engloutissant ses maigres ressources dans des programmes formatés, privés de sens, oubliant les missions de service public qui fondent son existence.

Les nouvelles générations d’auteurs payent le prix de ces errements. A nous de les comprendre et de les aider.

Il s’agit donc bien, désormais, de reconstruire en sachant que la culture est le seul repère certain dans une société désorientée qui cherche désespérément un horizon.

Là se situent les vraies batailles à mener, dont la Scam doit prendre sa part, où elle peut anticiper, puisque la communauté d’auteurs qu’elle rassemble utilise tous les modes d’expression et de création permis par les technologies de notre temps.

Le Conseil d’Administration du 1er octobre dernier, à ma demande, a défini quatre chantiers de réformes à ouvrir :
* La démocratisation du mode d’expression des auteurs avec l’instauration du vote à distance (par correspondance et voie électronique) qui redonnait aux auteurs un droit fondamental.
C’est fait, depuis le 22 mars.

* L’établissement d’un nouveau mode de répartition des droits d’auteurs, fondé sur l’objectivité, la transparence, l’impartialité, l’équité et une plus grande simplicité. Il doit s’appuyer sur des critères quantifiables et informatisables pour faire face aux 25.000 œuvres à identifier chaque année. Depuis le mois de novembre, un groupe de travail, progressivement élargi, élabore une proposition qui sera présentée le moment venu à l’ensemble des auteurs. Adopté, il entraînera une modification fondamentale des procédures.

* Le renforcement et le développement de la politique culturelle, est largement entamé depuis l’automne dernier. Jean-Marie Drot sui en est le responsable vous en dit plus dans son article (Page 3).

La Scam, tel Janus avec ses deux visages, devra dans un avenir proche, traduire dans ses structures la double réalité qui définit son identité :
1 / Répartition des droits dans le cadre de la Loi,
2 / Action culturelle.

* Ceci qui impliquera naturellement l’adaptation du fonctionnement de l’administration de la Scam aux réalités nouvelles et aux enjeux qui se posent à elle.
Cela suppose une redéfinition claire des rôles, une coordination efficace entre les services, et la capacité de faire vivre une interactivité indispensable pour alimenter un dialogue et rendre les services que les auteurs, dispersés dans l’ensemble du pays, et plus loin encore, sont en droit d’attendre de leur société d’auteurs.

Nous avons entrepris cela, nous essayons de le mener à bien.
Les générations nouvelles devront aller plus loin encore.

Ange Casta
Président</p ></p ></p >