Le documentaire dérange, le documentaire fait peur… tant mieux c’est un signe encourageant pour la démocratie.



« Fahrenheit 9/11 », le film documentaire de Michael Moore vient de recevoir la Palme d’Or du 57e Festival de Cannes.
Plusieurs documentaires étaient présentés cette année à Cannes dans les différentes sections : « 10ème chambre, instants d’audience » de Raymond Depardon, « Cinéastes à tout prix » de Frédéric Sojcher, « Le fantôme de Henri Langlois » de Jacques Richard, « Salvador Allende » de Patricio Guzman, « Mur » de Simone Bitton, « Odya » de Edgar Bartenev, « Ce qu’il reste de nous » de Hugo Latulippe et François Prévost…
La Scam, Société civile des auteurs multimedia, qui regroupe l’ensemble des auteurs de documentaires, est heureuse de voir ce genre, si longtemps négligé, reconnu au Festival de Cannes, confirmant ainsi son succès grandissant auprès du public.
« Fahrenheit 9/11 » de Michael Moore consacre donc la vitalité du documentaire au plan international. Elle s’est manifestée en France par des réussites récentes en salle ou à la télévision : « Microcosmos » de Claude Nuridsany et Marie Perennou, « Etre et avoir » de Nicolas Philibert, « Un coupable idéal » de Jean Xavier de Lestrade (Oscar du meilleur documentaire 2003), « S21 la machine de mort Khmère rouge » de Rithy Panh (Prix Albert Londres 2004), ou encore « L’odyssée de l’espèce ».
Le monde a besoin du regard des auteurs sur le réel, pour l’observer, le déchiffrer, l’interpréter, lui donner du sens. Un regard qui se refuse à utiliser les chemins détournés de la fiction pour approcher le vrai, toucher le cœur et l’esprit.
La Scam, une fois encore, demande à ceux qui ont le pouvoir de décision, de donner véritablement aux auteurs de documentaires les moyens d’exister et de s’exprimer.
La censure dont fait l’objet le film de Michael Moore aux Etats-Unis n’est pas digne de ce grand pays alors que les responsables politiques actuels voudraient donner au monde des leçons de démocratie.
Le documentaire dérange. Le documentaire fait peur parfois. Tant mieux. C’est un signe encourageant pour la liberté.

information presse : Stéphane Joseph 06 82 90 01 93