Tous les ans, la Scam soutient, accompagne et surtout, se reconnaît dans les États généraux du film documentaire



Depuis 20 ans, les enjeux esthétiques politiques et économiques du cinéma documentaire orientent les choix éditoriaux des Etats généraux du film documentaire: séminaires, parcours, rencontres professionnelles, diverses sélections : le documentaire Roumain et Polonais, cinématographies oubliées et découvertes de nouveaux auteurs.
Cette année, à Lussas, la Scam présente trois visages :
Jeudi 20 août, dans le cadre de la journée qui lui est offerte tous les ans, la Scam propose une programmation et un débat sur le thème de l’Argent Roi : les auteurs n’ont pas attendu la débâcle financière de septembre 2008 pour s’interroger et nous interroger. Ils s’engagent, enquêtent, analysent, informent… et accusent.
Vendredi 21 août à 21 heures, sur le thème de l’Ailleurs, les auditeurs, la tête dans les étoiles passeront la Nuit de la Radio avec Kerouac, Cendrars, Desnos… En partenariat avec l’Ina et Radio France.
Vendredi 21 août, entre deux projections, la Scam propose aux jeunes auteurs présents, une formation de base sur le droit d’auteur et les contrats de production, pour les aider à mieux comprendre leur environnement professionnel et les règles qui régissent la protection, la production et l’exploitation d’une œuvre : Qui est auteur ? Quels sont les droits vis-à-vis des producteurs ? Quel contrat signer ? Quel est le rôle de la Scam ?
Un atelier du droit d’auteur animé par Leïla Bénichou, juriste à la Scam.

Edito de Guy Seligmann,
président de la Scam

Demandez le programme !

Face à la « crise » cette année à Lussas, la Scam a choisi de militer : militer pour comprendre, analyser, expliquer. C’est le rôle premier du documentaire, cet outil d’information, d’analyse, de réflexion, de culture enfin tel que le rêvait pour la télévision Rossellini à Rome au début des années 1960 ; outil pédagogique donc politique. Pour analyser la CRISE et réfléchir à ses causes, la Scam a choisi un thème l’ARGENT, c’est Régis Debray (rédacteur en chef de la revue Médium « L’Argent Maître », n°16/17 juillet-décembre 2008) qui nous en a soufflé l’idée. L’Argent-Roi, ce maître adulé, est au cœur des secousses mondiales actuelles.
Venez voir Journal intime des affaires en cours, ce documentaire date de 1996. Denis Robert enquête, Philippe Harel filme. Ils nous montrent, dès cette date, l’ampleur des ravages provoqués en France, notre république, par l’Argent-Roi. La situation a-t-elle évolué depuis cette date ? On peut en douter en regardant dix ans plus tard Delta, oil’s dirty business de Yorgos Avgeropoulos, inédit en France. C’est un documentaire de la télévision publique grecque qui dénonce les ravages causés par les grandes compagnies pétrolières dans le delta du Niger. L’argent y saccage un territoire et les ethnies qui y vivent en sont les victimes. Victimes encore les salariés, ouvriers et cadres de Metaleurop licenciés sans indemnités. L’Argent-Roi mondialisé a laissé à l’abandon un site dont la pollution touche toute la région de Béthune. C’est Jean-Michel Meurice et Christian Dauriac qui ont mené l’enquête en 2003. Venez voir leur documentaire L’éléphant, la fourmi et l’état. Venez voir aussi UBS : le cauchemar américain de Steven Artels et Jean-Daniel Bohnenblust (2008). Cette production de la Télévision Suisse Romande, non diffusée en France, vous fera comprendre comment la royauté de l’argent a provoqué l’effondrement financier d’une des plus importantes banques suisses : subprimes, placements à risques, appât du gain rapide : tout est analysé minutieusement par les deux auteurs. Venez voir enfin Lobbying au-delà de l’enveloppe de Myriam Tonelotto (2003), ce documentaire de la chaîne allemande NDR et Arte démonte les mécanismes de lobbying, cette forme nouvelle présentable et propre de la corruption. Là encore l’argent règne mais en prenant les apparences de la transparence démocratique, c’est notre citoyenneté qui en est la victime. Le lobbying est-il l’état ultime de la démocratie ? Comment une société de gestion collective comme la Scam peut-elle, au royaume de l’argent, continuer à défendre les auteurs qu’elle représente tant nos moyens sont faibles face à ces énormes investissements ? Nous ne disposons que de nos convictions, de notre point de vue idéologique, de notre militance. Est-ce suffisant ? Nous en débattrons après la projection de ce documentaire. Ce cycle L’Argent-Roi a déjà été programmé à Caen. Il le sera aussi à Lille, Brest, Toulouse et Strasbourg dans les mois qui viennent faisant ainsi mieux connaître la Scam.
L’année prochaine, nous reprendrons les projections des films « Brouillon d’un rêve », cette autre manière de militer puisqu’elle permet à des auteurs de continuer à réaliser des documentaires, cette boîte à outils pour comprendre le monde.

Guy Seligmann
Président de la Scam

Information : Direction de l’action culturelle au 01 56 69 58 80