La Scam parraine pour la quatrième année consécutive la Soirée Grands Reporters, moment fort du Prix Bayeux. Au cœur des échanges cette année : l’Ukraine.

Dans un contexte géopolitique brûlant, marqué par la réapparition de la guerre sur le sol européen, à un petit millier de kilomètres de la frontière française, le Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre confirme sa nécessité d’exister. Plus utile que jamais, pour nous aider à comprendre, décrypter les conflits contemporains.

Les rendez-vous de la Scam

Soirée Grands reporters : L’Ukraine, épicentre d’une autre longue guerre en Europe ?
Vendredi 7 octobre à 21h – Pavillon – Place Gauquelin-Despallières

Boutcha, Irpin, Marioupol, les atrocités de la guerre en Ukraine ont été documentées en temps réel. Présence massive de journalistes sur place, multiplicité des médias, technologie numérique de l’immédiateté et des réseaux sociaux, tout a été quadrillé. Mais comme dans toutes les guerres, la communication des belligérants brouille la réalité.
Aussi nombreux soient les reporters sur le terrain, de quels moyens disposent-ils pour délivrer l’information la plus juste qui soit ? Comment couvrir le retour d’une guerre d’artillerie en Europe ? Quelles interprétations en tirer ? Comment couvrir un possible enlisement dans la durée ?
Si les premières semaines ont frappé d’effroi une opinion publique mobilisée, l’usure du temps qui passe et la familiarisation de l’horreur qui se répète ont émoussé l’intérêt des citoyens. Comment interpeller les consciences fatiguées par la répétition des événements ? Comment mettre en corrélation l’histoire qui se joue et le journalisme qui raconte ?
Les historiens ont beau établir les parallèles avec l’Autriche de 1938, de Neville Chamberlain et Edouard Daladier allant négocier la paix avec Adolf Hitler comme l’ont fait Ursula Von der Leyen et Emmanuel Macron avec Vladimir Poutine, Polonais et Moldaves manifester leurs craintes d’un conflit susceptible de s’étendre à leurs frontières, la crise de l’énergie prendre chaque jour un aspect plus crucial, c’est comme si personne n’y croyait vraiment.
Alors qu’aucune situation ne peut se calquer sur une autre, doit-on vraiment craindre une répétition de l’histoire à partir du moment où des pays européens arment l’Ukraine et qu’un nouvel ordre mondial opposant les démocraties à des régimes se configure à la moindre tension géopolitique ? Un embrasement à l’échelle de l’Europe est-il possible ? Et sous quelles formes ? Le pouvoir russe veut-il vraiment une nouvelle union soviétique ? Que sera demain ? Le début ou la fin ?

Préparée et animée par Éric Valmir, avec les correspondants de guerre qui couvrent ce conflit, des journalistes ukrainiens et russes, et des duplex depuis Kiev, Moscou et le Donbass pour tenter d’éclairer les zones d’ombres d’un conflit aux multiples grilles de lecture : Natalia Antelava (Coda Story), Ksenia Bolchakova (Grand Reporter), Patrick Chauvel (Photojournaliste), Zoïa Svetova (Novaya Gazeta), Denis Kataev (Dojd TV), Guillaume Herbaut (Photojournaliste), Maurine Mercier (correspondante radio en Ukraine), Etienne Monin (correspondant Radio France), Remy Ourdan (Grand Reporter), Elena Volochine (France 24), Benoit Vitkine (en duplex de Moscou).
Une soirée parrainée par la Scam.

Remise des Prix Bayeux 2022
Samedi 9 octobre à 18h30 – Pavillon – Place Gauquelin-Despallières

Présentée par Nicolas Poincaré.
Cette année, la Scam sera représentée au sein du jury du Prix international de journalisme par Jennifer Deschamps et Didier Dahan, membres de la commission des journalistes. Ce jury est présidé par le photoreporter allemand Thomas Dworzak.

Exposition  – Albert Londres et l’image
Du 3 octobre au 13 novembre 2022 – Hôtel du Doyen

Pour célébrer les 90 ans de la mort d’Albert Londres, le travail photographique de cette légende du journalisme sera pour la première fois dévoilé.

C’est un peu comme une révélation qu’on avait en fait sous les yeux depuis bien longtemps. Le journaliste Albert Londres (1884-1932), connu pour son art du récit, son engagement contre l’injustice et les violences les plus diverses, à l’encontre des « fous », des prostitués, des bagnards, des noirs traités en esclaves… était aussi photographe.
Plus de 800 clichés retrouvés à ce jour, pris aussi bien à titre professionnel qu’en amateur. La plupart des grandes enquêtes qu’il entreprit à travers le monde possèdent ainsi leurs images. Parfois, elles furent publiées à la une des grands journaux de l’époque. Beaucoup d’autres seront visibles pour la première fois à Bayeux. Londres affirmait que « le métier de journaliste n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie ».
En ces temps de suspicion massive à l’encontre de l’information, cette exposition invite à un voyage aux origines du journalisme contemporain. Elle vise à montrer qu’en plein essor de la presse, aux yeux du reporter Albert Londres, l’image comme le mot avaient déjà ce même objectif, cette même ambition de servir la vérité.