La Scam, qui remettra son Prix International parmi les films en compétition, sera représentée au sein du jury par Stefano Savona et Rémi Lainé animera le débat « Regards sous influences »



* Edito de Jean-Xavier de Lestrade

Sur la place d’un village, à des kilomètres de la grande ville, un écran de cinéma est dressé.
A Brest, dans la tempête, la radio se raconte. A Bayeux, le reporter de guerre retrouve autour d’un film, ou d’une exposition photo, ses confrères revenus des fronts de la violence.
A Saint-Malo, à Toulouse, le romancier rencontre le lycéen…
Ce petit miracle tient souvent et, en bonne part, aux ressources issues de la copie privée. La main dans la main avec la politique de la ville, de la région, de l’Etat et le choix des auteurs.
Chaque année, la Scam consacre environ 20 % de son budget culturel aux festivals.
Mais rien n’est jamais acquis.
Ces derniers temps, le principe-même de ce droit d’auteur subit les assauts répétés de certains politiques et des industriels fabricants ou importateurs de supports et de la communauté européenne. Nous devons tout faire pour préserver cet outil protecteur des droits et garant de la liberté des créateurs qui est en sursis.
En accompagnant leurs œuvres et en allant à la rencontre du public, dans un monde où l’immatériel devient la règle, les auteurs donnent sa vraie place à la création : échanges parlés, regards croisés. Mains tendues aux créateurs étrangers, confrontation de générations, réflexion sur les transformations des espaces médiatiques et les grands défis professionnels de l’avenir.
Face au monde de la consommation, l’auteur affirme ainsi sa liberté d’écrire, de filmer, de dire. Il affirme la place de la connaissance, d’un point de vue personnel.
L’auteur inverse les priorités. Priorité au regard. Priorité à l’écoute. Priorité à la lecture.
Les grandes émissions littéraires, artistiques, musicales et scientifiques, ont disparu des écrans de télévision. La Scam soutient l’écriture de films rares, elle est activement présente dans toutes les rencontres qui continuent à mettre la culture à portée de tous.
Notre pratique culturelle est un vrai contrepouvoir.
Tout simplement parce que soutenir la création, sa diversité et la diffusion des œuvres les plus originales dans les espaces de partage démocratiques, se dresser contre le confort d’un isolement élitaire, c’est donner des armes intellectuelles à tous ceux qui veulent agir sur le monde.
Nous, les 30 000 auteurs de la Scam, affirmons que la culture doit être au centre du débat démocratique.
Elle permet à chacun de se réinventer et de choisir son destin.

Jean-Xavier de Lestrade
Président de la Scam
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> Jeudi 29 mars à 18h30Regards sous influences
En se confrontant au monde, le réalisateur dévoile inévitablement par son regard et son écriture une part de son héritage culturel, de ses clichés et de ses attentes. Comment influent-ils sur le comportement de ceux qui se trouvent de l’autre côté de la caméra ?
Quel pouvoir le sujet filmé a-t-il devant une image prédéterminée de lui ? Enfin, comment le spectateur appréhende-t-il cette double altérité et en devient-il acteur à son tour ?
Une rencontre animée par Rémi Lainé (auteur-réalisateur et membre du conseil d’administration de la Scam).
Avec Michel K. Zongo, Juan Manuel Sepúlveda, Jean-Frédéric De Hasque, cinéastes présents au festival ; Magali Jauffret (journaliste et critique L’Humanité) et Jérôme Baron (directeur artistique, Festival des Trois Continents – sous-réserve).

> Mercredi 4 avril, le palmarès sera repris à la Scam : 01 56 69 58 82 / culture@scam.fr  
Programme à partir du 2 avril sur www.scam.fr et www.cinemadureel.org

> Lire le programme complet sur le site officiel du Cinéma du Réel