Un après-midi de rencontres consacrées au grand écrivain-reporter Joseph Kessel et à ses héritiers spirituels, au cours duquel la Scam remettra son prix littéraire 2018 à Marc Dugain.



14h15 : Libérez-les tous !

« Un journaliste turc emprisonné, c’est ma liberté d’expression que l’on bâillonne ! » est le slogan de l’action menée par la Scam, le Prix Albert-Londres, Reporters Sans Frontières et le collectif « Informer n’est pas un délit ».
Rencontre avec Aslı Erdoğan, physicienne de formation, journaliste et grande plume des Lettres turques, elle est connue pour son écriture libre, à fleur de peau et son engagement sans faille contre la dictature, la torture, l’oppression des Kurdes, les violences faites aux femmes… En liberté conditionnelle, exilée en Allemagne, elle encourt la prison à perpétuité. Son tout premier roman reparaît aujourd’hui, L’Homme coquillage (Actes Sud), livre fondateur, qui annonce les grands thèmes de son œuvre.
Avec en préambule, la lecture du texte d’Ahmet Atlan, Je ne verrai plus jamais le monde.
En présence de :
Annick Cojean, présidente du prix Albert Londres, qui a assisté au procès des journalistes de Cumhuriyet,
Pierre Haski, parrain d’Ahmet Atlan, récemment condamné à perpétuité.
et animée par le grand reporter Olivier Weber.


15h00 : Remise du Prix Joseph Kessel de la Scam

à Marc Dugain pour « Ils vont tuer Robert Kennedy », Gallimard.
Le jury présidé par Olivier Weber était composé de Tahar Ben Jelloun, Annick Cojean, Colette Fellous, Pierre Haski, Michèle Kahn, Gilles Lapouge, Michel Le Bris, Benoît Peeters, Patrick Rambaud, Guy Seligmann et Jean-Pierre Perrin (lauréat 2017).


15h45 : « Filles du feu »

Projection du film documentaire de Stéphane Breton (Quark Productions, Arte France Cinéma / 2017 / 80’)
Persécutés par des ennemis implacables – l’État islamique, l’armée turque et les troupes du régime de Bachar Al-Assad –, les Kurdes de Syrie se sont soulevés, les femmes ayant pris les armes comme les hommes. Durant sept mois, Stéphane Breton a filmé le quotidien de ces femmes qui ont tout abandonné pour rejoindre la guérilla kurde en Syrie. Un documentaire en immersion, un film de guerre sans combat, parce que faire la guerre c’est aussi attendre.


17h15  : Aux côtés des Kurdes

Le plus grand peuple au monde sans nation, principalement disséminé sur quatre pays : la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie. En première ligne de la lutte contre Daech, les Kurdes sont aujourd’hui lâchés par la communauté internationale tandis que le président turc envahit la région kurde d’Afrine en Syrie, dans l’indifférence générale.
Rencontre en présence de :
Antoine Agoudjian, photographe,
Stéphane Breton, auteur-réalisateur,
Azad Ziya Eren, poète et romancier turc d’origine kurde et arménienne,
Jean-Pierre Perrin, Prix Joseph Kessel 2017 pour Le Djihad contre le rêve d’Alexandre (Seuil, 2017),
Olivier Weber, grand reporter.


18H30 : Résilience

Projection des photographies d’Antoine Agoudjian.
Parti sur les traces de la mémoire arménienne, il a parcouru l’Anatolie, le Haut-Kaghabach et tout le Moyen Orient. En avril 2017 il se rend sur la ligne de front à Mossoul, puis dans le chaos Syrien en 2018. «Montrer la souffrance des autres peuples, c’est évoquer celle dont je suis l’héritier, reconstituer ce puzzle image par image. Car tous les lieux que j’ai sillonnés depuis trente années en portent la trace. Retrouvant tous les thèmes appartenant tragiquement à mon héritage mémoriel, accompagnant durant un mois les militaires irakiens sur la ligne de front. J’ai aussi et surtout photographié les conséquences de cette guerre sur la population prise en otage dans ces combats ».

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