Fallait-il que la rédaction du Monde présente des excuses à ses lecteurs après la publication d’un dessin de Xavier Gorce le 20 janvier dernier ?
Des excuses qui prennent l’allure d’une reddition éditoriale face à la dictature anonyme des réseaux sociaux. Au lieu d’assumer, d’expliquer son propre choix, elle fait machine arrière toute, dès que la horde des réseaux se met à aboyer.
On est entré dans une ère nouvelle où l’on évite par anticipation de froisser la sensibilité de telle ou tel au prétexte qu’« on ne peut pas comprendre » la douleur ressentie. Et c’est la crainte de blesser qui entrave désormais les choix éditoriaux et mène directement à l’autocensure.
Pourquoi nous sommes-nous rassemblés par centaines de milliers dans les rues après l’attentat sanglant contre Charlie Hebdo si nous devons aujourd’hui nous excuser, au risque de nous autocensurer, comme a malheureusement décidé de le faire le New-York Times depuis juin 2019 ?
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