
27 juin 2023
Le Prix Christophe de Ponfilly 2023 est attribué à Sorj Chalandon
Sorj Chalandon, c’est une signature indissociable de la guerre d’Irlande : la signature d’un journaliste qui a opiniâtrement couvert ce conflit sanglant et fratricide au cœur de l’Europe, malgré l’indifférence, malgré la lassitude des citoyens… En lui remettant aujourd’hui le Prix Christophe de Ponfilly de la Scam, le jury salue son exceptionnel parcours et tous ses reportages qui ont marqué l’histoire du journalisme.

Il fut le premier journaliste occidental à rendre compte des exactions du régime syrien avec le massacre de Hama en 1982. Et l’un des premiers témoins, marqué à jamais, des massacres des populations palestiniennes de Sabra et Chatila. Il a poursuivi son travail journalistique à travers une œuvre littéraire fortement imprégnée du réel. Son expérience et sa passion pour l’information, sa recherche perpétuelle de la vérité des faits, sont plus que jamais une inspiration pour les journalistes d’aujourd’hui.
Créé en 2014, à l’instigation de la commission journaliste de la Scam*, le prix Christophe de Ponfilly est doté de 8000 €. Il couronne pour l’ensemble de son travail un ou une journaliste dont il salue le courage, le sens moral et la ténacité.
Jeune journaliste, Sorj Chalandon participe à la création de Libération au début des années 1970, auquel il collabore de 1973 à 2007. Chroniqueur judiciaire, grand reporter, rédacteur en chef adjoint du quotidien, il a couvert de nombreux conflits au Liban, au Tchad ou en Irak. Il est également l’auteur de reportages sur l’Irlande du Nord et sur le procès de Klaus Barbie, qui lui ont valu le Prix Albert Londres 1988. Il est actuellement journaliste au Canard enchaîné auteur de la rubrique « La Boîte aux images » qui chronique les écrans du réel.
Ecrivain, il a publié dix romans aux éditions Grasset. Une promesse obtient le Prix Médicis en 2006. En 2008, son roman Mon traître (Prix Joseph Kessel de la Scam) s’inspire de son amitié avec Denis Donaldson, membre de l’IRA et du Sinn Féin et agent du MI5. Trois ans plus tard, l’histoire est racontée du point de vue du « traître » dans Retour à Killybegs qui obtiendra le prix du roman de l’Académie française en 2011. Sorj Chalandon apparaît en dernière partie du documentaire Sans blessures apparentes, de Jean-Paul Mari (2010) – tiré de l’ouvrage éponyme publié chez Robert Laffont – consacré aux « damnés de la guerre», ainsi qu’aux séquelles psycho-émotionnelles qui en résultent. Son dernier roman, L’Enragé, paraîtra en août 2023, aux éditions Grasset.
Sorj Chalandon rejoint le palmarès des précédentes lauréates et lauréats : Patricia Tourancheau, Sammy Ketz, Claude Guibal, Philippe Rochot, Florence Aubenas, Charles Enderlin, Marie-Monique Robin, Denis Robert et Daniel Grandclément.
* Nathalie Sapena (présidente de la commission), Patricio Arana, Olivier Da Lage, Didier Dahan, Christian Dauriac, Jennifer Deschamps, Emilie Gillet, Eric Lagneau, Cédric Lang-Roth, Thierry Ledoux, Jean-Michel Mazerolle, Laurence Neuer, Sophie Piard, Marie-Pierre Samitier, Violaine Vermot-Gaud.
Contact presse : cristina.campodonico@scam.fr