De plus en plus présent sur le grand écran, de plus en plus reconnu par la critique et aimé du public, le cinéma documentaire méritait une reconnaissance dans l’écrin de Cannes. Chose faite au 68e Festival de Cannes où L’OEil d’or, créé par la Scam avec la complicité du festival et en partenariat avec l’Ina, sera décerné par un jury indépendant parmi tous les documentaires présentés, toutes sections confondues (Sélection officielle, Un certain regard, Cannes Classics, Quinzaine des réalisateurs, Semaine de la critique, séances spéciales et hors compétition, courts et longs-métrages).

Depuis que des hommes dits préhistoriques ont peint des bisons et des tigres sur les parois de leurs grottes, on sait que raconter des histoires est aussi vital à l’homme que se nourrir. Raconter des histoires est un art et le 7e des arts est celui que nous venons fêter à Cannes.

Le cinéma est né documentaire au sens où les frères Lumière ont immortalisé une réalité. Ce qui s’animait sur des toiles blanches sous-entendait une forme d’objectivité alors que, déjà, un cadrage et une mise en scène attestaient d’un point de vue. Un film,
quel qu’il soit, documentaire ou non, est un regard subjectif posé sur le monde par un auteur.

Des chefs-d’œuvre documentaires jalonnent l’histoire du cinéma. La singularité de l’écriture documentaire est de parler autrement au spectateur, de l’interpeller différemment. On parle du dernier film de fiction DE tel ou tel cinéaste à la notoriété plus ou moins établie, mais on évoque souvent un documentaire SUR tel ou tel sujet. Pourtant, si le sujet retient une attention, c’est bel et bien grâce au talent de l’auteur qui s’en empare.

C’est la singularité de ce regard documentaire mais aussi sa richesse, sa diversité, son originalité que L’OEil d’or entend valoriser dorénavant. Le documentaire, présent à Cannes depuis longtemps, est discret même si honoré de deux Palmes d’or (Le Monde du silence de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle, en 1956 puis Fahrenheit 9/11 de Michael Moore, en 2004).

Cent vingt ans après la naissance du cinéma, soixante-huit ans après la naissance du Festival de Cannes, il est heureux que le plus grand festival de cinéma au monde donne un coup de projecteur sur le documentaire. Merci à Thierry Frémaux pour sa complicité dans
la réalisation de ce projet.

L’OEil d’or s’installe donc dans le paysage de Cannes pour éclairer le documentaire avec l’ambition qu’il soit davantage (re)connu par la critique, davantage programmé dans les festivals, à commencer par les différentes sélections de Cannes, mieux diffusé en salle (et à la télévision) afin d’être mieux connu du public.

Julie Bertuccelli, Auteure, réalisatrice, présidente de la Scam

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