« On connaît très mal un écrivain par un seul de ses livres : les harmoniques de l »œuvre nous échappent. » Marguerite Yourcenar, En pèlerin et en étranger. C’est donc pour mieux approcher un écrivain, appréhender son univers, (re)découvrir son talent que, chaque année, en décembre, le Prix Marguerite Yourcenar met en lumière un auteur ou une autrice pour l’ensemble de son œuvre.



Après Pierre Michon (2015), Hélène Cixous (2016), Annie Ernaux (2017), Jean Echenoz (2018) et Pascal Quignard l’an dernier, le Prix Marguerite Yourcenar 2020 est remis à Marie NDiaye pour l’ensemble de son œuvre.

« Il y a de la magie dans l’œuvre de Marie NDiaye, le réel vacille parfois et à force de l’observer, on
y découvre des cercles invisibles qui vont nous mener peu à peu au cœur des choses, au cœur de ce qu’on ne savait pas regarder, ou de ce qu’on avait regardé distraitement. Des fantômes peuvent alors apparaître, des êtres somnambules, des personnages comme issus de contes anciens ou de mythes, mais aussi
des couleurs, des paysages, des noms étranges, des ambiances, des faits-divers. C’est cela la voix singulière de Marie NDiaye dans le paysage littéraire contemporain. Une voix apparemment calme, sereine, patiente, tranquille qui va pourtant bousculer tout ce qu’elle touche (d’une phrase qui devient de plus en plus sobre) et le rendre merveilleux, légèrement décalé, toujours secret et profond. La magie comme la littérature est faite pour montrer les facettes moins visibles et moins accessibles du réel. On dirait que c’est à cela que s’est toujours attachée à chercher Marie NDiaye, et depuis son premier livre publié
à dix-huit ans par Jérôme Lindon, aux Éditions de Minuit : « Quant au riche avenir ». Un titre qui ne croyait pas si bien dire, surtout lorsque l’on sait que Marie avait déjà écrit au moins cinq romans depuis ses dix ans et qu’elle était sûre d’en écrire bien d’autres. Aujourd’hui, c’est avec joie que le jury du Prix Marguerite Yourcenar 2020, orchestré par la Scam, a choisi de couronner son œuvre qui aurait été certainement appréciée par Marguerite Yourcenar, ayant toutes deux en commun le goût de la solitude, de la liberté et des grandes aventures du langage ». Colette Fellous


Marie NDiaye
commence à écrire très tôt. Depuis plus de trente ans, son écriture ne cesse de se développer entre œuvre romanesque et théâtrale. Une œuvre qui creuse toujours plus avant le rapport des êtres au monde et questionne avec justesse la filiation, la responsabilité morale et ce que chaque humain se doit à lui-même. Une œuvre forte, composante indispensable de la littérature française que le jury du Prix Yourcenar 2020 honore unanimement avec enthousiasme.

Ce prix, doté de 8.000 euros par la Scam, a été attribué par un jury présidé par Benoît Peeters et composé de Laura Alcoba, Pascal Boille, Catherine Clément, Colette Fellous, Simonetta Greggio, Nedim Gürsel, Isabelle Jarry, Bertrand Leclair et Pascal Ory.


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