Pour remercier toutes celles et ceux qui depuis plus de 20 ans font vivre la Nuit de la radio, la Scam, l’INA et Radio France vous invitent à fêter ce bel anniversaire avec le programme proposé par Leïla Djitli. Une heure et quatorze minutes de pépites sonores à écouter collectivement, casque sur les oreilles.

À l’aube des années 2000, au passage du nouveau millénaire est née la Nuit de la radio de la Scam. Cet événement proposé par la commission sonore a fêté ses 20 ans en 2020. Le thème s’est imposé comme une évidence : avoir 20 ans, le temps des copains, de l’amour, de la guerre aussi, le temps qui passe… « On n’a pas tous les jours 20 ans [nous dit la chanson], ça nous arrive une fois seulement, ce jour-là passe hélas trop vite, c’est pourquoi il faut qu’on en profite… ». Alors Avoir 20 ans, est-ce le plus bel âge de la vie ?

Un âge à deux chiffres, qui arrive si lentement qu’on n’y croyait pas, que nos vingt ans se muaient en trente, quarante et cinquante, mais – comme c’est curieux ! – « on en avait toujours vingt, même si ça se voyait de moins en moins » comme disait Colette. Grâce aux archives, formidable machine à remonter le temps, c’est par une immersion dans la radio des années 1920 jusqu’à nos jours que l’on trouvera peut-être quelques réponses. La parole de jeunes et de moins jeunes, célèbres et anonymes, d’une génération à l’autre, d’une décennie à l’autre jusque dans les années 2000, qui nous racontent leurs 20 ans.

Au fil des archives, on se rend compte qu’il y a des chansons qui marquent leur temps, tout comme les voix, des styles de voix, des intonations, un phrasé, qui donnent à l’instar de la musique, le tempo d’une génération. La voix de la jeunesse retentit de manière singulière pour chaque époque convoquée…

« J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie » écrit Paul Nizan en 1932 dans Aden Arabie.

Je n’ai plus 20 ans depuis longtemps, il y a sûrement de la nostalgie dans mes choix, des rengaines que j’aime, des voix que j’ai cherchées, je ne les ai pas toutes trouvées, d’autres que j’ai découvertes, je vous en propose quelques-unes…

La voix de Pierre Lazareff, si reconnaissable, arrive de loin et prophétise pour les générations 2000 un message inscrit à jamais sur une bande magnétique, attention oracle ! Celle, déterminée, de la résistante Madeleine Riffaud, qui fêta ses 20 ans à Paris le 23 août 1944, jour de la Libération. Quant à Louise Weiss, elle évoque sa jeunesse dans un monde sans hommes, tandis que Léo, le vieil anar, chante « Pour tout bagage on a 20 ans, l’expérience des parents, on se fout du tiers comme du quart… ». La voix chaleureuse du comédien Didier Bezace, disparu l’année dernière, croise celle d’Haydée Alba dans un tango immortel, suivi par les riffs planant d’une tribu qui rentre de l’Île de Wight, le son du répondeur de Sophie Simonot annonce les années 2000… Ainsi les années défilent, on remonte la marche du temps… au fil des ondes… Grandeur et misère de l’état de jeunesse. Alors vous qui avez eu 20 ans, qui avez 20 ans, est-ce le plus bel âge de la vie ?

Merci à toutes celles et ceux qui depuis plus de 20 ans font vivre la Nuit de la Radio de la Scam.

Leïla Djitli

Journaliste, autrice radio, réalisatrice tv et membre de la commission du répertoire sonore de la Scam

Programme des écoutes collectives :

À découvrir : trois capsules sonores extraites du programme

Crédits du programme de la Nuit de la radio 2021 :

Leïla Djitli, Journaliste, autrice radio, réalisatrice tv
Avec le concours de
Gwen Michel, documentaliste INA
Frédéric Fiard, monteur/mixeur
Visuel et design par www.Grabuge.co

La Nuit de la radio

Depuis 2001, les auteurs de la commission des œuvres sonores de la Scam proposent, avec la Nuit de la radio, une expérience unique d’écoute collective, organisée conjointement avec l’Ina et Radio France.

Un programme, réalisé à partir d’archives sonores sur un thème renouvelé chaque année, se découvre casque sur les oreilles, sous les étoiles de l’été. Divulguée à Paris pour sa première écoute, la Nuit de la radio s’inscrit également dans la programmation des prestigieux festivals de l’été que sont le FID à Marseille et les Etats généraux du film documentaire, à Lussas.

Le choix des thématiques permet de puiser librement dans l’histoire de la radio et d’inventer un récit singulier libéré des formats et des contraintes chronologiques.

Depuis sa création, la Nuit de la radio a notamment abordé les rivages de l’Ailleurs (2009), L’Esprit des lieux (2014), la censure (Les Oreilles ont des murs, 2010), l’Afrique (2003), les Plaisirs (2013), les Voix des ondes (2005), le Noir (2008), les lendemains qui chantent (Ça ira mieux demain !, 2012), les Ondes de choc (2015), L’adieu aux larmes (2016), Liberté(s) (2017), Le jour tombe, la nuit se lève (2018), Refaire le monde en 2019…