90 minutes d’extraits sonores concoctés par Christian Clères, à écouter casque sur les oreilles, sur la place de l’Église à Saint-Laurent-sous-Coiron. Avec les voix de Pierre Lazareff, Le Corbusier, Aldous Huxley, René Barjavel, Jean Yanne… Ça ira mieux demain !

Retour vers le futur : tel était le titre d’un film à succès, sorti il y a quelques décennies. D’un certain point de vue, c’était une autre façon de définir la thématique de notre « Nuit de la Radio 2012 », avec – je suis partial, j’en conviens – un réel avantage du côté de la radio. Car, là où le metteur en scène Robert Zemeckis devait se battre avec ce que j’appellerai « l’obligation d’images », la radio, elle, n’a pas ces problèmes, se contentant de donner à rêver, imaginer, envisager…

Je ne vais pas, une fois de plus, rappeler cette définition de la radio, chère à mon cœur et à mes oreilles : « La radio ? Une
sorte de Télévision débarrassée de son parasite image… » Simplement, permettez-moi quelques remarques.
D’abord celle-ci : « Ça ira mieux demain ! », c’est en quelque sorte le cri de ralliement des optimistes de tout poil, ceux qui voient en l’expression « un avenir radieux », un insupportable pléonasme. Contrairement aux pessimistes…

Et si, effectivement, ce n’était pas « forcément » mieux demain ? Sans remonter à l’Antiquité – quand on coupait la tête aux porteurs de mauvaises nouvelles – est-ce vraiment de bonnes nouvelles qu’on attend lorsqu’on écoute la Radio ? Autant de questions que se pose un auditeur de bonne foi (tout comme un téléspectateur, ou un lecteur de presse écrite). C’est devenu un cliché que de dire que les journalistes ne sont pas là pour parler des trains qui arrivent à l’heure mais plutôt de ceux qui sont en retard, ou qui n’arrivent jamais.

Ensuite, deuxième remarque, si ce n’est pas forcément « mieux demain », il ne faut pas en conclure que c’était « mieux avant » : même la radio, avec sa puissance d’évocation, ne peut transformer d’un coup de transistor magique un optimiste en nostalgique…

Enfin, on retire l’impression que tous les grands hommes de médias, lorsqu’ils proclament cette espérance d’un « mieux » à venir, le font surtout d’un point de vue tactique : que ce soit Pierre Crénesse, prophétisant le progrès des cartes perforées ou Jacques Carion, ceux de l’ordinateur.

Alors ? Le bonheur – qui ne serait plus dans le pré – se déplacerait-il vers l’Internet ? C’est sur cette question ouverte que je vous souhaite une bonne écoute de la « Nuit de la Radio 2012 ».

Pierre Bouteiller
Président de la commission des œuvres sonores de la Scam

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Une soirée Scam/Ina avec le soutien de Radio France dans le cadre des États généraux du film documentaire de Lussas

On l’espère toujours : ça ira mieux demain. Hier aussi, on l’espérait. Les archives sonores de l’Ina, sélectionnées pour cette Nuit de la Radio, témoignent des progrès techniques, industriels ou sociaux réalisés depuis un demi-siècle. De la découverte de l’ordinateur à l’inauguration de la Cité Radieuse à Marseille, des progrès de “l’art ménager” à l’accession aux “loisirs pour tous”, de l’accouchement sans douleur aux congés payés, tout a été fait pour que nos vies soient meilleures. Hélas, dans certains domaines (l’environnement, l’énergie…), la procrastination a longtemps été la règle.
Mais, ça va quand même mieux qu’avant ? Et demain ?
Avec les voix de Pierre Lazareff, Le Corbusier, Aldous Huxley, René Barjavel, Jean Yanne…

Programme préparé par Christian Clères, membre de la commission sonore de la Scam.

Navettes gratuites, place de l’Église à Lussas, à 20 h

> voir le programme détaillé (pdf)

> lien vers le site des Etats généraux du documentaire