Le mouvement France Créative publie son 3e panorama sur l’économie des secteurs culturels et créatifs (ICC). Comme pour les précédentes éditions, France Créative s’est appuyée sur le savoir-faire des équipes d’EY pour étudier les arts visuels, la musique, le spectacle vivant, le cinéma, la télévision, la radio, le jeu vidéo, le livre, la presse, la publicité et la communication.



Ce panorama fait apparaître la variété et les transformations d’une économie mosaïque qui connait des situations économiques contrastées selon les 10 secteurs qui la composent, mais rassemble plus de 600 métiers dans 300 000 entreprises et organisations, dans le secteur public comme privé, autour du talent et des compétences de créateurs et de ceux qui les accompagnent.

Quelques faits et chiffres

  • Revenus totaux 2018 : 91,4 Mds€ / Valeur ajoutée 2017 : 47, 5 Mds€ 

  • Féminisation : 43% des actifs sont des femmes en 2015 (30% en 1991) 

  • Territoires : en 2016, 1 450 communes bénéficiaient d’une salle de spectacle ou un festival et 850 accueillaient un musée 

  • Emploi : 1,3 million de personnes ont exercé en 2018 une activité principale ou ponctuelle dans les ICC et 635 700 personnes en retiraient leurs revenus principaux 


Situation économique : entre 2013 et 2018, les évolutions du secteur sont contrastées

– Parmi les bonnes nouvelles, les ICC dans leur ensemble ont connu une croissance de 6,7% entre 2013 et 2018 (soit +1,3%/an, légèrement en dessous de la croissance du pays sur la même période).

– En revanche pour certains secteurs comme la presse (-2,9% sur 2013-2018) et la radio (-6%), la décroissance est significative. Par ailleurs, les modèles économiques restent fragiles, par exemple dans le spectacle musical où les marges nettes moyennes des entreprises privées sont inférieures à 1%.

– L’ensemble du secteur pèse 91,4Mds€ de revenus totaux et sa valeur ajoutée (47,5 Mds€ en 2017) équivaut à 2,3% du PIB, soit un poids comparable à celui de l’industrie agro-alimentaire et 1,9 fois plus important que celui de l’industrie automobile.


Emplois et compétences : des actifs qui restent fragiles, mais plus féminins, plus jeunes, plus divers, et répartis sur l’ensemble du territoire

– Si 1,3 million de personnes ont exercé en 2018 une activité, directe ou indirecte, principale ou ponctuelle, dans un secteur culturel ou créatif, la moitié seulement (635 700 personnes selon le Ministère de la Culture) en retiraient leur revenu principal.

– L’économie de la culture est une économie d’individus, innovants, fragiles et atomisés, avec les créateurs en leur centre, soutenus par une régulation positive en matière de droits d’auteurs.

– Mais elle possède en termes d’emplois des caractéristiques proches de deux secteurs essentiels à l’économie française, le BTP et l’hôtellerie-restauration : les emplois y sont non-délocalisables, répartis sur tout le territoire et ouverts à des jeunes non qualifiés.

– Les professions artistiques et du spectacle rassemblent une part de professionnels de moins de 30 ans plus élevée que la moyenne de la population active (22,6% contre 18,8% en 2018) – L’économie culturelle est devenue plus féminine et plus représentative de la diversité française : 43% des actifs des ICC en 2015 sont des femmes (contre 30% en 1991). Par ailleurs, le film qui représente cette année la France aux Oscars, Les Misérables de Ladj Ly, reflète la mosaïque culturelle française.

– Le territoire français est maillé par des infrastructures culturelles essentielles à la vie des territoires, urbains ou ruraux : en 2016, 1 450 communes bénéficiaient d’une salle de spectacle ou un festival et 850 accueillaient un musée. Le spectacle vivant, les musées ou le patrimoine, par exemple, irriguent une très grande variété d’activités économiques locales, par exemple dans le champ du tourisme.


International : un levier d’attractivité et de rayonnement international pour la France

– Entre 2013 et 2016, les exportations de biens culturels ont augmenté de 16%, soit deux fois plus vite que la moyenne des exportations tous secteurs confondus. Cette tendance est portée en particulier par la publicité, les jeux vidéo ou les arts visuels, qui concentrent environ les deux tiers des exportations et ont fait naître des champions internationaux. Autre illustration, la CISAC soulignait récemment que quatre sociétés d’auteurs nées en France, la SACEM, La SCAM, la SACD et l’ADAGP, sont les leaders mondiaux de la gestion des droits.

– En plus des artistes et des productions qui tournent dans le monde entier, les ICC internationales se sont renforcées par l’implantation de grands musées dans des régions à forte croissance (Louvre à Abu Dhabi, par exemple).

– Par ailleurs, le tourisme culturel joue un rôle clé dans le rayonnement de la France, première destination touristique mondiale. En 2018, 52 millions de touristes ont vécu une activité culturelle lors de leur séjour (+71% vs 2013), comme la visite d’un musée ou un concert lors de leur séjour. Enfin, des événements se tenant dans l’Hexagone ont une portée internationale et aident l’export des ICC françaises, par exemple dans le champ des arts visuels avec la FIAC ou Paris Photo.


Selon Jean-Noël Tronc, directeur général de la Sacem et cofondateur de France Creative : « Pour notre pays, la culture porte ses valeurs et crée de la valeur. Elle contribue à l’attractivité du pays et de ses territoires, ainsi qu’à leur rayonnement international. La dynamique France Créative, entamée en 2013, a été décisive dans la structuration et la prise en compte par l’Etat des filières culturelles ces dernières années. Ainsi, l’Etat a intégré en 2014 la culture parmi les six familles prioritaires à l’export, au côté de la ville durable, de la santé, de l’agro-alimentaire, de la communication et du tourisme. Ensuite, en 2017, la culture est devenue l’un des secteurs que l’AFD finance. Enfin, en septembre 2019, 37 ambassadeurs et ambassadrices se sont vu confier une mission prioritaire sur les industries et secteurs culturels, dans des pays à fort potentiel à l’export. Par ce qu’ils incarnent et reflètent, et grâce à leurs actions de conviction et de pédagogie depuis 2013, les 10 secteurs rassemblés au sein du mouvement France Créative, dans cette formidable aventure collective où secteur public et secteur privé avancent main dans la main, sont à l’avant-garde et au cœur de la structuration annoncée ce jour. »

Marc Lhermitte, associé EY et auteur de l’étude, ajoute : « En dépit de leurs fragilités, les industries culturelles et créatives sont aussi entrepreneuriales et internationales. Economie de prototypes, la culture reste un modèle fondé sur la prise de risque et l’innovation. Les exports de biens culturels croissent deux fois plus vite que les autres secteurs français. À travers sa culture, la France a une capacité d’influence puissante et singulière, que les équipes et les clients d’EY observent partout dans le monde. Une influence directement liée à l’exportation de nos savoir-faire créatifs, à nos marques et à nos valeurs, aux talents et aux réussites de nos créateurs. »  

Télécharger l'étude complète sur le site de France Créative


À propos de France Créative

Créé en 2012, France Créative est le mouvement des acteurs de toutes les filières des secteurs culturels et créatifs ayant fait émerger dans le débat national et européen le poids de l’économie culturelle et créative par la publication de plusieurs panoramas économiques. La réussite de cette initiative, reprise au niveau européen et mondial, et la nécessité de pouvoir disposer d’une plateforme commune pour peser dans le débat national ont conduit les membres de France Créative à se constituer en association loi 1901 afin de devenir un acteur incontournable du monde de la culture, de la création et des industries culturelles et créatives.