La Scam expose « Des orages isolés éclatent sur tout le relief » le portfolio photographique d’Alain Turpault, lauréat du prix.
« Alix », photographies A. Turpault extraites de la série Des orages isolés éclatent sur tout le relief, 1993-2006
Le jury, composé de Gabriel Bauret, Jean-Marie Drot, Françoise Huguier, Peter Knapp, Marc Le Mené et Esther Woerdehoff a attribué cette année le Prix Roger Pic à
Alain Turpault pour sa série photographique intitulée
« Des orages isolés éclatent sur tout le relief », 1993-2006.
Ce travail est exposé à la Scam du 15 novembre 2006 au 31 janvier 2007 avec deux autres portfolios photographiques remarqués par le jury :
– « Les Cinémas populaires »
de Stephan Zaubitzer,
– « Nouvelle scène égyptienne »
de Denis Dailleux, (Agence Vu).
Commencée en 1993, la série « Des orages isolés éclatent sur tout le relief » est restée inachevée pendant plus de dix ans. A travers ce travail au nom poétique, Alain Turpault nous livre les portraits d’hommes et de femmes qui séjournent à l’hôpital de Lectoure jusqu’au dernier moment de leur vie. Certains sont dans un état grabataire, d’autres sont atteints de démence, de troubles psychiatriques ou souffrent de la maladie d’Alzheimer. « Des orages isolés éclatent sur tout le relief » pénètre le monde silencieux de la maladie et de la vieillesse pour nous faire partager l’expérience unique de la rencontre.
Dans un studio aménagé à l’intérieur même de l’hôpital, Alain Turpault plonge son regard dans celui de l’autre, au plus profond de l’humain. Sa démarche est empreinte des mots de Brassaï « Le photographe a le respect de son sujet, respect qui touche presque à la vénération(…) » (Extrait du commentaire de Brassaï accompagnant la photographie à l’exposition « Five french photographers », Moma, New York, 1951) .
Le visage, la pose, la gestuelle surgissent de l’obscurité par l’intervention d’une lumière réduite et orientée. L’emploi du clair-obscur, l’expérience du noir, de la nuit, le rôle central de la lumière évoquent la peinture caravagesque.
Alain Turpault
Né en 1954 à Périgueux, Alain Turpault, passionné de photographie dès son adolescence, considère Henri Cartier-Bresson, William Klein et Jean-Loup Sieff comme ses premières influences. Dans la photographie anglo-saxonne de Julia Margaret Cameron, Lewis Carroll, Clarence John Laughlin, il puise les mondes intérieurs inventés, foisonnants de personnages, de symboles et de poésie. Sa collaboration à Beaux-arts magazine l’initie au travail des plasticiens et influence sa conception de la photographie. Il a publié de nombreux ouvrages dont Le repos des masques, conte africain de Koulsy Lamko (Ed Marval, 1995), Trait pour Trait (Ed. Marval, 1995), Présence et J’irai courir le monde (Ed Du Laquet, 1993). Depuis sept ans, Alain Turpault enseigne l’histoire de la photographie.