L’annonce de l’augmentation de 3 euros de la contribution à l’audiovisuel public (CAP ou ex-redevance) n’est qu’une demi-bonne nouvelle, un tour de passe-passe, une nouvelle ventilation de l’enveloppe budgétaire. Dans le projet de loi de finance 2015 (PLF) dévoilé aujourd’hui, cette augmentation ne profite pas à France Télévisions dont le budget diminue de 0.5 %.

Confronté aux affres de l’équilibre budgétaire, le président de France Télévisions en profite pour annoncer le retour d’une petite dose de publicité sur quatre antennes régionales de France 3, tirant parti d’un trou d’air de la réforme de 2009 qui avait mis fin à la publicité après vingt heures sur France Télévisions.

Au milieu du gué de la réforme de 2009 et sans perspective, la tentation est grande de rebrousser chemin en remettant de la publicité après 20 heures. Le budget de France Télévisions menace d’être déficitaire.  Chaque euro compte, mais ces quelques millions d’euros escomptés du retour de la publicité représentent moins de 1 % du budget de France Télévisions. Ne renonçons pas à une grande idée.

Certes, la suppression de la publicité sur les antennes de France Télévisions a été insuffisamment compensée. Certes la contribution à l’audiovisuel public a baissé de 12 euros en euros constants depuis dix ans (malgré la revalorisation de 4 euros hors inflation en 2013). Mais la suppression de la publicité aux heures de grande écoute ne saurait souffrir aucune exception ; la moindre brèche emporterait rapidement tout le principe.

La contribution à l’audiovisuel public est la ressource naturelle de France Télévisions. Tous les gouvernements ont refusé de prendre à bras le corps le sujet du financement pérenne de l’audiovisuel public; la Scam l’a toujours dit, le groupe public ne pourra pas éternellement faire le grand écart. Les politiques sont aujourd’hui devant leurs responsabilités, notamment sur l’augmentation de la CAP et l’extension de son assiette de perception.

La Scam, farouchement opposée à un retour à la publicité aux heures de grande écoute, est impatiente de connaître l’avis de Fleur Pellerin sur ce ballon d’essai de Rémi Pflimlin.

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