Une ministre au front, un public jeune et enthousiaste, une télévision publique en question.

On entend souvent les responsables et chargés des programmes documentaires de la télévision publique (France Télévisions et ARTE) dire qu’un de leurs objectifs est de « rajeunir leur audience », trouver « de nouvelles formes » de documentaires. Des réponses se trouvaient sans doute à Lussas où se tenaient la semaine dernière les 28es États généraux du documentaire. Un public fervent s’y pressait, quelques milliers de jeunes massés devant les salles où étaient diffusés des films singuliers, décoiffants, bouleversants.

Moment fort et signe de l’importance qu’elle attache au documentaire de création, Audrey Azoulay, ministre de la Culture a consacré un après-midi et une soirée de son emploi du temps pour venir se pencher sur l’avenir du genre. « L’école du documentaire français a une renommée européenne et mondiale exceptionnelle. Elle a un public passionné et fidèle qui parfois reste sur sa soif faute de canaux de diffusion suffisants ». On aurait rêvé que nos interlocuteurs des chaînes historiques soient présents ce jour-là.

Venue pour assister au lancement de Tënk, première plate-forme de diffusion SVOD en Europe entièrement consacrée à la diversité des écritures documentaires, la ministre de la Culture a souligné avec insistance le besoin de documentaire, « un espace de liberté aussi fragile qu’indispensable. Il est profondément ancré dans la société parce qu’il en questionne les mécanismes et les travers, parce qu’il en révèle souvent ce qui est invisible, parce qu’il fait des liens que nous ne voyons pas à l’œil nu. » Et d’annoncer « des moyens supplémentaires à investir dans la création dès 2017 » pour France Télévisions.

La Scam s’en réjouit : c’est une belle opportunité pour consolider la politique documentaire et enfin créer un espace dévolu aux œuvres hors format sur France Télévisions. Pour que trouvent une place sur ses antennes généralistes des œuvres débridées à la narration originale comme celles que la Scam a programmées à Lussas lors de sa journée « Brouillon d’un rêve », des œuvres qui méritent une plus large écoute que celle qui leur est réservée sur des canaux alternatifs ou étrangers*. Et le public est là, jeune, concerné, curieux, gourmand. Un auditoire de rêve.

* At(h)ome d’Elisabeth Leuvrey diffusé par Mediapart, La Colonie d’Amalia Escriva diffusé par LMTV, L’Homme de la meule de Max Hureau diffusé par Vosges Télévision en coproduction avec BIPTV, Belle de nuit – Griselidis Réal, autoportraits de Marie-Eve de Grave diffusé par la RTBF, Bella e perduta de Pietro Marcello et Maurizio Braucci sorti en salles.


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