Dans le cadre de l’Année du documentaire 2023, la Scam, ARTE et le CNC ont le plaisir de vous convier à la deuxième session de la série de rencontres « Le Documentaire : matière à penser ».
Une des grandes tendances qui domine la production documentaire contemporaine, prône les récits et dramaturgies centrés sur un personnage (« character-driven »), particulièrement apte à incarner son réel et vécu dans un film, et qui réfracte les critères politiques, sociaux, culturels d’une réalité spécifique. Les documentaires portés par des personnages sont le produit de l’appétence pour le « storytelling » et son corolaire le désir du scénario documentaire. Tout ceci à condition que l’auteur ou l’autrice se positionne à l’extérieur du monde qu’il ou elle capte, et reste à « sa place ». Or ce n’est jamais possible, le rapport entre un personnage et le documentariste est toujours complexe, multiple et se joue sur différents niveaux. Ce rapport peut évoluer autour, par exemple, du dédoublement, de la projection, de l’identification, ou même d’un refoulé. Les documentaires de personnages portent invariablement une mise en danger de l’auteur ou l’autrice à qui incombe en retour, une grande responsabilité.
11h00 : Introduction par Christian Salmon
11h45 : Dialogue entre Perrine Kervran et Mohamed El Khatib animé par Élodie Font
14h30 : Étude de cas avec Yolande Zauberman et Selim Nassib, accompagnés du monteur Rafael Torres Calderón pour le documentaire La Belle de Gaza
16h30 : Table ronde avec Dominique Cabrera, Pierre Carles, Pauline Horovitz, Sonia Kronlund animée par Élodie Font
Christian Salmon est écrivain et chercheur au CNRS. Il a fondé et animé, de 1993 à 2005, le Parlement international des écrivains et un réseau international de villes refuges en solidarité avec les écrivains persécutés dans leurs pays d’origine. En 2007, son livre « Storytelling, la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits » révèle l’importance des nouveaux usages du récit dans la communication politique, le management et le marketing qu’il décrit comme un « nouvel ordre narratif ». En 2017, il publie un roman, « Le Projet Blumkine », fruit de trente années de recherches.
Perrine Kervran est productrice et animatrice de l’émission « LSD, la série documentaire » sur France Culture. Historienne de formation, elle a travaillé pour RFI et ARTE Radio. Productrice à France Culture depuis 1998, ses documentaires ont été diffusés notamment dans les « Nuits magnétiques » et « Surpris par la nuit ». Longtemps productrice déléguée de « La Fabrique de l’histoire », elle a ensuite coordonné « Une vie, une œuvre », avant de lancer « LSD » en 2016. Productrice d’une « Grande Traversée » consacrée au Vatican en 2015, elle enseigne le reportage à l’université Paris 8.
Mohamed El Khatib développe des projets de fictions documentaires singuliers dans le champ du théâtre, de la littérature et du cinéma. Après « Moi, Corinne Dadat », qui proposait à une femme de ménage et à une danseuse classique de faire un point sur leurs compétences, il a poursuivi son exploration de la classe ouvrière avec la pièce monumentale « Stadium » qui convoque sur scène 58 supporters du Racing Club de Lens. Il obtient le Grand Prix de Littérature dramatique 2016 avec la pièce « Finir en beauté » où il évoque la fin de vie de sa mère. Son texte « C’est la vie », primé par l’Académie française, vient clore ce cycle sur la question du deuil, qui démontre qu’une comédie n’est qu’une tragédie avec un peu de recul… Au cinéma, il aborde la question de l’héritage dans son film « Renault 12 », road-movie entre Orléans et Tanger, puis celle du divorce au travers du regard des enfants dans « La Dispute » en 2022.
La réalisatrice, artiste et cinéaste française Yolande Zauberman commence sa carrière avec un premier documentaire sur l’apartheid en Afrique du Sud, « Classified People » qui remporte entre autres le Grand Prix du Festival de Paris et le Bronze Rosa au Festival de Bergame (Italie). Son deuxième film, « Caste criminelle » (1989), tourné en Inde, est sélectionné aux Festival de Cannes. Trois ans plus tard, elle se tourne vers la fiction avec la sortie de « Moi Ivan, toi Abraham » (1992) qui remporte le Prix de la Jeunesse au Festival de Cannes. En 2011, « Would You Have Sex with an Arab? » est sélectionné au Festival international du film de Venise et, en 2020, son film « M » reçoit de nombreux prix dont le César du meilleur film documentaire.
Rafael Torres Calderón grandit à Mexico, avant de rejoindre la France où il entreprend des études de cinéma à La Fémis, d’où il sort diplômé du département montage, en 2018. Il a notamment collaboré en qualité de chef monteur sur le film « Rodéo » (2022) de Lola Quivoron qui a reçu le prix Coup de cœur Un certain regard au Festival de Cannes 2022.
Journaliste, écrivain et scénariste, Sélim Nassib a collaboré à différents journaux (« Libération », « Le Monde diplomatique », « El Pais »…), et signé plusieurs romans et récits dont « L’Homme assis », « Fou de Beyrouth », « Oum » et « L’Insoumise de Gaza », traduits en plusieurs langues. Coscénariste du long-métrage (en cours de production) de Yolande Zauberman, « La Belle de Gaza », inspiré de l’un de ses livres, il a participé à un film documentaire de la même réalisatrice, « Would You Have Sex with an Arab? », tourné en Israël en 2011. En 2022, il publie « Le Tumulte » aux Éditions de l’Olivier.
Après des études d’animation socio-culturelle et de journalisme à Bordeaux, Pierre Carles travaille comme caméraman d’actualité à France 3 régions. Il réalise ses premiers courts-métrages documentaires pour l’émission belgo-française « Strip-Tease ». Son premier film, « Pas vu pas pris » (1998), est sélectionné par l’ACID à Cannes et au Festival international du film de Locarno. Depuis vingt-cinq ans, il a réalisé et coréalisé une douzaine de longs-métrages, dont « La sociologie est un sport de combat » (2001), « Un berger et deux perchés à l’Élysée » (2018), « Guérilla des FARC » (2023). Il siège au conseil d’administration de la Scam en qualité de représentant du cinéma documentaire.
Pauline Horovitz est diplômée de l’École nationale des chartes et de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. Elle a réalisé une vingtaine de films courts, notamment « Polanski et mon père » (2008) pour la revue « Cut Up » d’ARTE, « Pleure ma fille, tu pisseras moins » (2011) pour la collection Les Gars et les Filles d’ARTE (Étoile de la Scam en 2013), « Des châteaux en Espagne » (2013), sélectionné à l’IDFA en 2013 et montré au Jeu de Paume dans l’exposition collective « Inventer le possible » (2014), ou encore « Peur sur la ville », une web-série documentaire sur les légendes urbaines, pour ARTE Creative. Son dernier film, « Papa s’en va » a été sélectionné dans de nombreux festivals et a été récompensé par les Étoiles de la Scam en 2021.
Normalienne et agrégée de lettres, Sonia Kronlund a collaboré à l’écriture de nombreux scénarios, réalisé des documentaires et dirigé plusieurs collections pour la télévision. Après un bref passage aux « Cahiers du cinéma », elle entre à la radio en 1995 sur France Inter. Elle produit, depuis 2002, l’émission quotidienne de documentaires « Les Pieds sur Terre » sur France Culture. Pour ARTE et France Culture, elle tourne plusieurs films et documentaires sonores sur l’Iran et l’Afghanistan, pays qu’elle parcourt depuis une quinzaine d’années. En 2012, elle publie chez Actes Sud un recueil de récits « Nouvelles du réel ». Son premier long-métrage en tant que réalisatrice, « Nothingwood », a été sélectionné par la Quinzaine des réalisateurs à Cannes et a été récompensé par les Étoiles de La Scam en 2018. Elle vient de terminer un deuxième long-métrage documentaire, « L’Homme aux mille visages » dont la sortie est prévue en 2023.
Née en Algérie, Dominique Cabrera tourne en 1991 ses premiers documentaires : « Rester là-bas », avec des pieds-noirs devenus citoyens algériens, et au Val Fourré à propos de l’histoire d’une tour, « Chronique d’une banlieue ordinaire », suivi en 1992 et 1993 de « Rêves de ville » et « Réjane dans la tour ». En 1995, « Une poste à La Courneuve » explore les rapports entre les agents du service public et ses usagers. « Demain et encore demain – Journal 1995 » ouvre la série des documentaires autobiographiques qu’elle poursuivra avec « Ranger les photos » (2009), « Grandir » (2010) et « Un Mensch » (2023). En 1996, elle a pris l’Algérie contemporaine comme point de départ du long-métrage « L’Autre Côté de la mer » dont le réalisme lyrique s’épanouira dans « Le Lait de la tendresse humaine » en 2000, « Folle embellie » en 2004 et « Corniche Kennedy » en 2017. Avec « Nadia et les Hippopotames », « Ça ne peut pas continuer comme ça », « Le Beau Dimanche », « Notes sur l’appel de Commercy », « Je marche avec #noustoutes » et « Je ne lâcherai pas ta main » en 2022, elle continuera de réaliser des films directement politiques avec une grande liberté de durée et de forme.
Annoncée par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), l’Année du documentaire 2023 a été lancée ce 23 janvier au FIPADOC en présence de Rima Abdul Malak, ministre de la Culture. Cette année du documentaire est destinée à mettre en lumière la richesse et la créativité de ce genre, à valoriser son patrimoine et à accroître sa visibilité auprès du grand public.
Cette Année du documentaire, dont la Cinémathèque du Documentaire est à l’initiative et à laquelle la Scam est associée au nom des auteurs et autrices, va mobiliser l’ensemble des acteurs du secteur et générer une dynamique collective qui se prolongera au-delà de l’année 2023. Elle est l’occasion de célébrer la grande richesse de cette forme d’expression.
Scientifique, historique, animalier, culturel, musical, social ou encore de découverte et de voyage, le documentaire offre un regard unique sur notre monde et notre société.
Depuis plusieurs années, il rencontre un large public grâce à de nombreux succès en salles comme La Panthère des neiges de Marie Amiguet et Vincent Munier ; Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent ou encore Merci Patron ! de François Ruffin ; ainsi qu’à la télévision avec les succès récents de Nous paysans de Fabien Béziat et Agnès Poirier ou Les Damnés de la Commune de Raphaël Meyssan ; ou encore sur les plateformes avec Orelsan –Montre jamais ça à personne de Clément Cotentin et Christophe Offenstein. Ces succès, publics et critiques, montrent la vitalité et la diversité des formats et des sujets abordés par les documentaristes.
Tout au long de l’année, à travers les grands rendez-vous du documentaire dans des festivals de cinéma, dans les salles de cinéma et sur les chaînes de télévision avec des programmations spéciales, sur les plateformes de vidéo à la demande, des tables rondes, des masterclass de réalisatrices et réalisateurs internationalement reconnus et les talents de la nouvelle génération, l’Année du documentaire 2023 a l’ambition de faire rayonner le genre auprès du public.
Un appel à labellisation a été lancé pour recenser les manifestations, événements ou toutes initiatives qui mettent en valeur le documentaire. Un site internet, anneedudoc23.org, va regrouper l’ensemble des événements, projections et projets, et va s’enrichir tout au long de l’année.
Les acteurs du documentaire sont pleinement engagés dans cette « Année du documentaire 2023 » pour poursuivre la valorisation des œuvres et l’accompagnement des auteurs et autrices à la rencontre du public sur le territoire.
Cette Année du documentaire sera également l’occasion pour le CNC d’engager des réflexions et des réformes – en lien étroit avec les professionnels – sur les soutiens publics pour répondre aux enjeux d’écriture, de financement et de diffusion du documentaire.
« Le documentaire, vecteur de responsabilité.
Un documentaire est un pur constat, il nécessite un œil particulier, avec lui on ne peut pas tricher. Lorsque je réalise un documentaire je m’efface au maximum pour aller chercher quelque chose qu’on ne va pas me donner immédiatement. Le rapport à la distance est très important. On est témoin, lorsqu’on filme, et on doit rester au bon endroit. Un documentaire qui atteint son but ne doit pas être didactique, ni prendre position, c’est au spectateur de se faire son idée. »Sandrine Bonnaire, réalisatrice
« Grâce au documentaire, je ne vieillis pas, je grandis.
Plus qu’un artiste, je me définis comme un témoin au service d’un intérêt. En tant que photographe ou comme réalisateur de film, je suis un passeur. L’image est pour moi le meilleur médium pour transmettre l’information et l’émotion. Et le documentaire ajoute une autre dimension : la force des paroles et l’incarnation de la multitude des chemins de vie. Avec tous ces témoignages du monde entier, j’ai pris conscience de ce que ce travail apporte à ma vie personnelle. Grâce au documentaire, je ne vieillis pas, je grandis. »Yann Arthus-Bertrand, réalisateur
« La France est depuis l’invention du cinéma un pays où le documentaire a toutes ses lettres de noblesse. Dans un monde où les points de rupture s’exacerbent et où les images deviennent des enjeux de vérité et de démocratie, il apporte une diversité de regards d’auteurs absolument salutaire et indispensable. Il faut qu’ils soient soutenus et vus, c’est l’une des missions du CNC et la raison pour laquelle nous voulions lui donner un maximum de visibilité à travers l’Année du documentaire ! »
Dominique Boutonnat, Président du CNC
« Le cinéma est né documentaire. Filmer le réel, c’était en effet le premier geste du cinéma, avec le train entrant en gare de la Ciotat, avec les opérateurs des Frères Lumières lancés à travers le monde pour archiver faits et gestes, garder mémoire, et faire découvrir la marche du monde.
Pour reprendre une image de Thierry Garrel, un de ses grands défenseurs à la télévision, le documentaire a été colonisé par la fiction. A la table du cinéma, le documentaire avait sa place mais tout au bout : on mettait une rallonge, excentré. Eh oui on pensait qu’il était une péninsule du cinéma, alors qu’on comprend enfin que c’est un continent tout entier !
Ce miroir aux brillantes facettes, cet art majeur et protéiforme, méritait qu’un coup de projecteur l’illumine, qu’on lui rende hommage et qu’on le célèbre toute une année ! Vive ce regard libre et singulier des cinéastes qui, explorant le passé, prenant le pouls du présent et réfléchissant à l’avenir, sont aux prises avec la réalité du monde, l’observent, l’analysent, l’éprouvent, le critiquent, et l’interrogent avec compassion et colère, humour et amour, pour mieux le comprendre et pourquoi pas l’améliorer. »
Julie Bertuccelli, réalisatrice et présidente de La Cinémathèque du Documentaire
« Un comédien du jury de L’Œil d’or, chargé de décerner le Prix du documentaire au Festival de Cannes lâchait cette perle au sortir d’une projection : « Une mauvaise fiction, on s’emmerde. Un documentaire, même mauvais, il y a toujours quelque chose à en tirer. » J’y ai entendu quelque chose d’un hommage à la force du réel, sans nulle autre pareille. Elle imprègne notre genre phare du cinéma. Le documentaire, c’est la réalité augmentée par le regard d’une autrice, d’un auteur. Un regard assumé, subjectif, singulier. Chacune et chacun peut à son tour y trouver matière à penser : la connaissance, l’émotion, la révolte, la compassion… autant dire l’humanité. Que cette année s’ouvre sous le signe du documentaire est un signe fort qui se décline en enjeux politiques, économiques, culturels. Un vœu pour 2023 et bien au-delà : que cette force nous mobilise et nous nourrisse. »
Rémi Lainé, réalisateur et président de la Scam
La Scam, l’Acid, Addoc, la SRF et la Boucle documentaire saluent l’adoption par le conseil d’administration du CNC de l’extension du bénéfice de l’aide à la conception aux auteurs du cinéma documentaire.
Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), réuni en conseil d’administration le 4 octobre dernier, a en effet adopté une délibération – publiée au journal officiel du 7 octobre 2022 – qui étend le dispositif de l’« aide à la conception » au cinéma documentaire. Celle-ci permet désormais d’aider, à hauteur de 10.000 €, l’auteur ou l’autrice d’une œuvre cinématographique documentaire sortie l’année précédente, afin qu’il ou elle développe un nouveau projet cinématographique de tout genre (documentaire, fiction, animation).
Le ou la cinéaste doit satisfaire les critères suivants :
Les organisations signataires se sont battues de longue date pour que le dispositif, jusqu’ici réservé aux seuls cinémas de fiction et d’animation, bénéficie également au cinéma documentaire.
Cette action résolue et collective auprès du CNC a donc porté ses fruits : cette réforme et son extension au genre documentaire restaurent enfin l’équité entre les genres cinématographiques et entre les auteurs et autrices, mettant fin à une réelle marginalisation de fait.
La Scam, l’Acid, Addoc, la SRF et la Boucle documentaire remercient les équipes du CNC pour le travail accompli au service de l’équité.
Les organisations informeront prochainement leurs membres des modalités d’obtention de cette aide.
Scam : astrid lockhart – astrid.lockhart@scam.fr
Acid : Pauline Ginot – dg@lacid.org
Addoc : Sylvie Boskowitz – courrier@addoc.net
SRF : Chloé Folens – cfolens@la-srf.fr
La Boucle documentaire : laboucledocumentaire@gmail.com
Créé en 2014, à l’instigation de la commission journaliste de la Scam*, le prix Christophe de Ponfilly est doté de 8000 €. Il couronne un ou une journaliste dont il salue le courage, le sens moral et la ténacité pour l’ensemble de son travail.
Pendant trente ans, de 1985 à 2015, Patricia Tourancheau a suivi l’actualité policière et les faits-divers à la rédaction du quotidien Libération. Acharnée et intuitive, toujours sur le qui-vive dans la veine de Weegee, émule de Frédéric Pottecher, elle s’est imposée par la fiabilité de ses informations, quelques scoops retentissants et sa façon bien à elle d’en rendre compte dans le texte, en jouant du jargon des policiers et des voyous. Poursuivant son parcours en journaliste indépendante à l’Obs et au site Les Jours, elle s’est spécialisée ces dernières années dans les récits au long cours. En parallèle, elle a participé à des documentaires consacrés à de grandes épopées criminelles et notamment elle a co-réalisé les séries Grégory et Les femmes et l’assassin, sur Guy Georges, produites pour Netflix. Elle est également autrice de plusieurs livres dont Les Postiches (Fayard, 2004), Guy Georges : la traque (Fayard, 2010) – adapté au cinéma sous le titre L’Affaire SK1-, Le 36, histoires de poulets, d’indics et de tueurs en série (Le Seuil 2017); Grégory, la machination familiale (Le Seuil, 2018); Le Magot (Le Seuil 2019). Son dernier ouvrage Le grêlé, le tueur était un flic est paru en mars 2022 aux éditions du Seuil.
Le jury salue ici un parcours professionnel exemplaire. Il souhaite ainsi mettre sous les projecteurs, le fait-divers, les « chiens écrasés » comme on qualifie ces p’tites histoires ou ces grands drames qui confinent à l’universel … et passionnent le plus grand nombre. Un genre journalistique populaire très prisé et parfois injustement considéré, qui a vu éclore de grandes signatures.
Patricia Tourancheau rejoint ainsi cette année le très beau palmarès, composé des précédents lauréats et lauréates : Sammy Ketz ; Claude Guibal ; Philippe Rochot ; Florence Aubenas ; Charles Enderlin ; Marie-Monique Robin ; Denis Robert et Daniel Grandclément.
*Nathalie Sapena (présidente de la commission) ; Patricio Arana ; Jean-Pierre Canet ; Olivier Da Lage ; Didier Dahan ; Emilie Gillet ; Eric Lagneau ; Cédric Lang-Roth ; Thierry Ledoux ; Jean-Michel Mazerolle ; Laurence Neuer ; Sophie Piard ; Marie-Pierre Samitier ; Violaine Vermot-Gaud.
Le Groupe M6 et la Scam annoncent ce jour avoir signé un nouvel accord global relatif à l’utilisation des œuvres du répertoire de la Scam sur l’ensemble des chaînes et des services associés au Groupe M6. Cet accord, qui entre en vigueur au 1er janvier 2022, a été conclu pour une durée de 5 ans.
Il a pour ambition de valoriser l’exploitation du répertoire de la Scam sur les services du Groupe M6 en garantissant une juste rémunération pour les auteurs et autrices, les réalisateurs et réalisatrices membres de la Scam. Il intègre les nouveaux modes d’exploitation et de commercialisation développés par le Groupe M6 sur ses différents services notamment digitaux.
À travers cet accord, le Groupe M6 témoigne de son attachement à la création audiovisuelle et soutient tous les acteurs qui la représentent.
À propos de la Scam
La Scam, organisme de gestion collective des droits générés par les auteurs et autrices du réel, rassemble 50 000 membres qui explorent toutes les formes du genre documentaire : audiovisuel, radio, littérature, journalisme, traduction, photographie, dessin, écritures et formes émergentes. Elle les représente auprès des pouvoirs publics, des diffuseurs, des distributeurs, des plateformes (vidéo, podcast), des producteurs et des éditeurs. Elle négocie en leur nom, collecte et répartit leurs droits d’auteur (plus de 112 millions d’euros en 2020). Elle défend leurs intérêts et mène une action culturelle en France et à l’international pour la promotion de leurs œuvres. Elle organise des rencontres professionnelles, propose des bourses d’écriture et des prix et assure le financement de manifestations et organismes dédiés.
Contact presse : Astrid Lockhart – astrid.lockhart@scam.fr
À propos du Groupe M6
Créé en 1987 autour de la chaîne M6, le Groupe M6 est un groupe plurimédia puissant, offrant une large gamme de programmes, de produits et de services. Télévision (13 chaînes dont M6, 2ème chaine privée de France), radio (3 stations dont RTL, 1ère radio privée de France) mais aussi production et acquisition de contenus, digital, e‐commerce, cinéma, musique, spectacles… Fort de ses marques et de ses contenus, le Groupe M6 a progressivement étendu ses activités à travers des diversifications ciblées et des offres innovantes telles que 6play plateforme digitale lancée en 2013 et Salto lancée en 2020. Son objectif : développer la complémentarité de ses marques afin de répondre aux attentes de ses différents publics et à leurs nouveaux modes de consommation. Plus d’informations : groupem6.fr
Contact presse : Paul Mennesson – paul.mennesson@m6.fr
La lettre de mission confiée à Pierre Sirinelli et signée par Roselyne Bachelot-Narquin le 10 avril 2022 va permettre aux auteurs de poursuivre les négociations interprofessionnelles, engagées avec les éditeurs en juillet 2021 dans le cadre du Plan Auteurs lancé par la ministre, sur « la transparence et l’équilibre des relations » entre les deux parties.
Lors d’une première phase de négociations, organisations d’auteurs et représentants du Syndicat national de l’édition (SNE) sont parvenus le 15 février 2022 à 5 points d’accord susceptibles d’améliorer la transparence des informations fournies aux auteurs, ainsi qu’à l’établissement d’une « clause de poursuite », centrée sur la question de la rémunération.
Le 16 mars 2022, jour prévu pour la signature de cet accord, le Conseil d’administration du SNE a suspendu sa réponse, laissant les organisations d’auteurs dans une intolérable position d’incertitude et de flou. Dans une lettre ouverte parue dans Le Monde le 3 avril dernier , les deux co-présidents du Conseil permanent des écrivains (CPE)[1] ont manifesté leur indignation, leur sentiment de gâchis et en ont appelé aux pouvoirs publics pour débloquer la situation.
Les auteurs ont été entendus : la nouvelle lettre de mission confiée à Pierre Sirinelli oblige les deux parties, « dans le format qui a prévalu jusqu’à présent », à parachever le projet d’accord et à discuter du sujet de la rémunération des auteurs (notamment de livres jeunesse), dans le contexte d’une précarisation croissante déjà abondamment documentée.
Le CPE exprime sa satisfaction que la ministre de la Culture et son équipe aient souligné que ce sujet était « aujourd’hui à l’agenda politique » et qu’aucun responsable ne pouvait l’ignorer.
Le CPE sera présent au sein du collège auteurs à la table des négociations et fera tout pour défendre l’intérêt des auteurs, dans un cadre qu’il espère le plus constructif possible.
Contact Presse : presidence@conseilpermanentdesecrivains.org
[1] Membres du Conseil Permanent des Ecrivains : ADAGP, ATLF, Cose-Calcre, EAT, Maison de Poésie, Pen Club, SACEM, SAIF, SAJ, SCAM, SELF, SGDL, SNAC, UNPI, Union des Poètes, UPP.
Grâce à l’action menée avec d’autres organisations représentant les artistes-auteurs, la Scam a obtenu des pouvoirs publics une série de mesures permettant une amélioration de l’accès aux droits sociaux des artistes-auteurs, tout particulièrement sur le dispositif de régularisation des cotisations prescrites.
Voici un focus sur les principales avancées présentées par la Délégation aux politiques professionnelles et sociales des auteurs (ministère de la Culture), le 11 février dernier.
Régularisation des cotisations prescrites pour les auteurs et autrices n’ayant pas cotisé pour leur retraite de base par le passé : une nouvelle circulaire devrait reconduire, jusqu’en 2025, ce dispositif tout en l’améliorant. L’essentiel de nos demandes a reçu un écho favorable auprès des pouvoirs publics :
Nous vous informerons des futurs développements concernant les modalités d’accès à ces nouveaux dispositifs.
A noter également que l’Urssaf Limousin a intégré dans sa feuille de route la mise à disposition des certificats de précompte aux auteurs et autrices à partir de septembre 2022.
Un nouveau dispositif d’exonération des cotisations et contributions de sécurité sociale est mis en place au titre de 2021 et prendra en compte l’ampleur de la perte de revenus entre 2021 et 2019, par tranches de revenus.
De manière exceptionnelle, et afin d’aider les auteurs et autrices à faire face aux conséquences de la crise sanitaire, celles et ceux qui sont éligibles à une exonération de cotisations sociales Covid 2 pourront bénéficier sous certaines conditions de la validation gratuite de trimestres pour les années 2020 et 2021. Un décret est attendu au printemps pour fixer les contours de cette mesure.
Cinéma mythique du quartier latin, véritable institution au sein du monde culturel parisien, le cinéma La Clef est menacé d’expulsion imminente.
Mis en vente par son propriétaire, le comité social et économique (CSE) de la Caisse d’Épargne d’Île-de-France, en septembre 2019, le collectif La Clef Revival s’oppose, après plusieurs années de bataille judiciaire et d’occupation pacifique, au rachat des locaux par le groupe SOS, association française spécialisée dans l’entrepreneuriat social et première entreprise sociale en Europe.
Le collectif, qui défend un cinéma associatif et une programmation indépendante et éclectique a, depuis deux ans, mis en place de nombreuses initiatives : séances à prix libre tous les soirs, ateliers pour les enfants, laboratoire photo, création du Studio 34 (lieu de création et de production audiovisuelle), partenariats à l’éducation à l’image avec les centres de loisirs de la Ville de Paris, accompagnement aux premiers films, cycles cinéma universitaire, LGBT…, une fourmilière d’initiatives et toute la richesse d’un lieu ouvert, animé par des jeunes et des bénévoles.
Malgré un fonds de dotation Cinéma Revival lancé en octobre 2020 en vue de poursuivre l’activité qui a récolté plus de 100 000 euros de dons de particuliers, malgré la mobilisation des voisins, cinéphiles, amoureux, professionnels du cinéma, en dépit du soutien de politiques (dont Carine Rolland, adjointe à la maire de Paris en charge de la culture et le député LFI Éric Coquerel), le cinéma devra fermer ses portes ce soir.
Face aux menaces de disparition de La Clef, les auteurs et autrices de la Scam manifestent leur soutien inconditionnel à ce lieu unique, véritable laboratoire artistique.
Ils en appellent à la ministre de la Culture pour qu’elle obtienne un engagement clair et ferme du repreneur qui dit vouloir poursuivre l’activité irremplaçable de ce cinéma tourné vers l’avenir.
Astrid Lockhart – 06 73 84 98 27 – astrid.lockhart@scam.fr