L’évolution de l’intelligence artificielle (IA) a pris un tournant décisif. Elle offre de nouveaux outils de création dont le potentiel est très prometteur. Cette évolution stimulante pour les acteurs de la création doit respecter leurs droits.

Or, le domaine encore balbutiant du développement de l’IA crée de nombreuses incertitudes juridiques. Les opinions divergent sur la possible application aux IA génératives de l’exception de fouille de textes et de données, telle que prévue par la directive européenne du 17 avril 2019 transposée dans le code de la propriété intellectuelle (CPI). Cette exception permettrait aux fournisseurs de système d’IA de s’affranchir d’une autorisation des titulaires des droits d’auteur, sauf opposition de leur part.

Dans ce contexte, la Scam exerce à titre conservatoire, son droit d’opposition pour le compte de ses membres lui ayant apporté statutairement leurs droits de reproduction.

Ce droit d’opposition est exercé conformément à l’Article L. 122-5-3 III du CPI, quel que soit le type d’IA considéré. En conséquence, tout fournisseur de système d’IA souhaitant reproduire les œuvres du répertoire de la Scam devra obtenir une autorisation auprès d’elle.

Concernant les auteurs et autrices n’ayant pas apporté leur droit de reproduction à la Scam, ce droit d’opposition est de leur ressort, voire de celui de leurs cessionnaires ou ayants droit. Tel est le cas, notamment, de celles et ceux qui ont cédé ce droit à des éditeurs littéraires ou à des éditeurs de presse. La Scam leur recommande d’exercer leur droit via des clauses types à insérer dans leurs contrats de cession.

Dans l’attente d’une législation adéquate, cette démarche clarifie et apporte un cadre juridique à la reproduction des œuvres du répertoire de la Scam à des fins d’utilisation par une IA.

La Scam réaffirme ainsi sa mission principale : veiller au respect du droit d’auteur dans l’équité et la transparence, au bénéfice de celles et ceux qui lui ont confié la gestion de leurs droits.

Contact presse

Florence Narozny : florence@lebureaudeflorence.fr  – 06 86 50 24 51

Le collectif de la création et des industries culturelles réunit les voix des arts graphiques et plastiques, de l’audiovisuel, du cinéma, du jeu, du livre, de la musique et de la presse dans le contexte du développement des applications génératives de l’intelligence artificielle.

C’est avec soulagement que nous avons pris connaissance du rapport de la Commission IA et, tout particulièrement de sa recommandation de mise en œuvre et d’évaluation des obligations de transparence des bases d’entraînement des modèles à usage général, notamment avec l’objectif d’en garantir la robustesse au regard des évolutions technologiques et des usages. Nous saluons l’attention significative que le rapport consacre aux sujets culturels et remercions la ministre de la Culture pour son expression positive à cet égard, ainsi que plus généralement, pour son engagement marqué en faveur de la défense du droit d’auteur et des droits voisins à l’heure où se dessine le cadre d’un marché de l’IA à fort potentiel. Au lendemain de l’adoption du règlement sur l’intelligence artificielle par le Parlement européen et dans l’attente de sa validation formelle par les États membres, l’enjeu est désormais de travailler à sa mise en œuvre effective. Nous sommes résolument prêts à participer à toutes réflexions qui permettraient d’éclairer les travaux de la Commission européenne, en particulier sur le format du résumé suffisamment détaillé que les modèles d’IA à usage général seront tenus de fournir sur leurs sources.
En effet, nous souhaitons participer à la construction d’un marché de l’IA éthique et compétitif qui pourra s’appuyer sur des solutions de licences adaptées à chaque secteur et permettre aux ayants droit de conserver le contrôle de leurs oeuvres et objets protégés dans le contexte de leur usage massif. Comme nous l’avons toujours fait, nous continuerons à embrasser les innovations techniques et les opportunités qui en découlent en tenant compte des réalités économiques de nos partenaires.

Liste des organisations signataires

ADAGP Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques
ADAMI Société Civile pour l’Administration des Droits des Artistes et Musiciens Interprètes
AGrAF Auteurs Groupés de l’Animation Française
Alliance de la Presse
API Association des Producteurs Indépendants
CEMF Chambre syndicale des Éditeurs de Musique de France
Coalition Française pour la Diversité Culturelle
CPE Conseil Permanent des Ecrivains
CSDEM Chambre Syndicale de L’Edition Musicale
DIRE Distributeurs Indépendants Réunis Européens
EIFEIL Fédération des Editeurs Indépendants en France
EUROCINEMA Association de Producteurs, de Cinéma et de Télévision
F3C-CFDT Fédération Conseil, Communication, Culture – Confédération Française Démocratique du Travail
FASAP-FO Fédération des Arts, du Spectacle, de l’Audiovisuel et de la Presse – Force Ouvrière
FCCS-CFE-CGC Fédération Culture Communication Spectacle – Confédération Française de l’Encadrement – Confédération Générale des Cadres
FFAP Fédération Française des Agences de Presse
FNAPPI Fédération Nationale des Agences de Presse Photo et d’Information
FNCF Fédération Nationale des Cinémas Français
FNEF Fédération Nationale des Editeurs de Films
FNPS Fédération nationale de la presse d’information spécialisée
GESTE Les Editeurs de Contenus et Services en ligne
GNCR Groupement National des Cinémas de Recherche
La Charte des Auteurs et Illustrateurs jeunesse
LA GAM La Guilde des Artistes de la Musique
La Guilde Française des Scénaristes
La Maison de Poésie
LAP Ligue des Auteurs Professionnels
L’ARP Société Civile des Auteurs, Réalisateurs et Producteurs
LES VOIX Association Professionnelles des Comédiens Artistes-Interprètes de la Voix Enregistrée
PEN CLUB
PROCIREP Société des Producteurs de Cinéma et de Télévision
SACD Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques
Sacem Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique
SAIF Société des Auteurs des arts visuels et de l’Image Fixe
SAJ Société des Auteurs de Jeux
SAMVA CFE-CGC Syndicat des Artistes Musiciens de Variétés et Arrangeurs – Confédération Française de l’Encadrement – Confédération Générale des Cadres
SAPHIR Syndicat des Agences de Presse Photographiques
SAPI Syndicat des Agences de Presse d’Informations
SATEV Syndicat des Agences de Presse Audiovisuelles
SCA Scénaristes de cinéma associés
SCAM Société Civile des Auteurs Multimédia
SCPFP Syndicat des Catalogues de Films de Patrimoine
SCPP Société Civile des Producteurs Phonographiques
SDI Syndicat des Distributeurs Indépendants
SDLC Syndicat des Distributeurs de Loisirs Culturels
SEAM Société des Éditeurs et Auteurs de Musique
SELF Syndicat des écrivains de langue française
SEPM Syndicat des Éditeurs de la Presse Magazine
SGDL Société des Gens de Lettres
SLF Syndicat de la Librairie Française
SMA Syndicat des Musiques Actuelles
SN3M-FO Syndicat National des Musiciens et du Monde de la Musique – Force Ouvrière
SNAC Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs
SNAPSA CFE-CGC Syndicat National des Artistes, des Professions du spectacle et de l’Audiovisuel –
Confédération Française de l’Encadrement – Confédération Générale des Cadres
SNE Syndicat national de l’Edition
SNEP Syndicat National de l’Edition Phonographique
SNPEP-FO Syndicat national de la Presse, de l’édition et de la Publicité – Force Ouvrière
SOFIA Société Française des Intérêts des Auteurs de l’écrit
SPECT Syndicat des Producteurs et Créateurs de Programmes Audiovisuels
SPI Syndicat des Producteurs Indépendants
SPPF Société Civile des Producteurs de Phonogrammes en France
SudAnim Association des Professionnels de l’Animation en région Sud
U2C Union des Compositrices et Compositeurs
U2R Union des Réalisatrices et des Réalisateurs
ULM Union des Librairies Musicales
UNAC Union Nationale des Auteurs et Compositeurs
UNIFAB Union des Fabricants
Union des Poètes et Cie
UPAD Union Professionnelle des Auteurs de Doublage
UPC Union des Producteurs de Cinéma
UPFI Union des Producteurs Phonographiques Français Indépendants
UPP Union des Photographes Professionnels
USPA Union Syndicale de la Production Audiovisuelle

À vos agendas ! La remise du Prix Émergences se tiendra mercredi 20 décembre 2023 à 19h au CentQuatre-Paris, Salon de L’Incubateur. La soirée sera animée par Pascal Goblot (président de la commission des Écritures et formes émergentes de la Scam).

Les films et projets de résidences finalistes

Mémoire morte
Quentin Sombsthay

28’58 – 2021 – LA FÉMIS

Quentin a découvert un disque dur appartenant à un adolescent qu’il ne connaît pas. Les discussions MSN et les photos qu’il contient vont l’amener à réfléchir sur la mémoire numérique et les traces que nous laissons.

Projet de résidence
Image latente

Au Kenya, une entreprise américaine exploite des centaines de travailleurs pour améliorer les IA. Payés 2 $ de l’heure, ils lisent des extraits de textes contenant des descriptions allant de la torture à l’inceste afin de construire la barrière morale de ChatGPT. Le film traite des visions récurrentes dont ils souffrent depuis la lecture de ces textes.

Le Colloque des Chiens
Norman Nedellec

22’56 – 2023 – LE FRESNOY

Le Colloque des Chiens est une adaptation cinématographique d’une nouvelle éponyme écrite par Cervantès en 1613. Ainsi, deux chiens sont touchés par le pouvoir de la parole, une nuit, aux abords d’un hôpital. Ensemble, ils philosophent sur leur condition canine et s’aventurent sur le récit d’un souvenir – et d’une métaphore politique – pastoral : de celui d’un loup menaçant le troupeau de brebis. Tournés en prises de vues réelles, les enjeux du film étaient de parvenir à donner une intériorité concrète aux chiens, en faisant résonner leur voix dans le contemporain. Par le montage de la voix, d’images documentaires liées à leur propos, et d’images d’archives jouant du souvenir berger, un espace fictionnel prend corps dans la rumeur du loup. Irréel jusqu’au bout du conte, il est animé en 3D et composé à même les images, traversant le film comme un fantôme revenant hanter notre monde.

Projet de résidence
Chalufy

Il est 21h sur le col de Chalufy, la lumière décline. Le berger envoie ses chiens réunir le troupeau. Ils courent sur le flanc de la montagne. Les brebis forment une masse blanche qui sonne et se meut sous les nuages roses orangés du crépuscule. La lune les regarde, isolée dans l’horizon à perte de vue. Le troupeau passe proche, le son des cloches s’intensifie avant de laisser place au langage des grillons. Un patou m’aperçoit, vient à ma rencontre en aboyant. Passant sur une crête, son corps se dessine en contre-jour du ciel. Il me sent, s’apaise, et me guide à la suite du troupeau pour nous ramener tous à la cabane. Dans cette balade entre chien et loup, sa forme blanche devient le repère de la marche. Plus la nuit s’installe et plus son corps devient abstrait, comme un nuage, un fantôme ou une pâle lumière dans l’obscurité. Il devient abstrait au milieu des grillons et des étoiles.

Play me, I’m yours
Julia Palmieri Mattison

14’31 – 2021 – ERG

Play me I’m yours est un court-métrage documentaire expérimental réalisé à l’École de recherche graphique à Bruxelles durant mon master de Narration Spéculative en 2021. Alliance d’images d’archives, de papiers scannés et de notes crachées sur des Post-it, il fait discuter plusieurs générations, questionnant la porosité des relations amoureuses, familiales et amicales. «Autour d’un repas bruyant, dans un lit où on partageait un paquet de gâteaux, la discussion pendant que tu te lavais, je préparais à manger et ma mère venait d’acheter un bouquet de fleurs à mettre sur le piano du salon. Tu n’aurais jamais dû baiser avec lui, elle a si bien fait de coucher avec elle. Je t’appelle demain pour qu’on en discute, je dois téléphoner à ma grand- mère avant. L’amitié, l’amour, la famille, les relations, les interactions, la mort, les femmes, les hommes, la nourriture, ça regroupe, ça divise et c’est poreux.»

Projet de résidence
Looking mean is not cool anymore

Looking mean is not cool anymore est un court-métrage documentaire expérimental, une expérience sociale. Son décors joue un rôle narratif crucial nécessitant un terrain d’expérimentation propre, un lieu de tests, en parallèle de l’écriture formelle. Une résidence me donnerait accès à cet espace de réflexion, de tentative, loin de mon appartement-atelier solitaire. Elle me permettrait de fusionner les mots aux objets, aux audios, aux dialogues, à l’esthétique générale du film. Et ce, dans l’optique de parfaire et dessiner la complémentarité et la résonance du visuel et de la narration. Il s’agit de trouver de nouvelles manières de faire cohabiter le propos du film et son esthétique, les rendant interdépendants. Ce sera l’objet de cette résidence. Trouver son équilibre esthétique, en trouvant les éléments justes, du simple document scanné à l’intégration 3D.

Plein air
Jérémie Danon

26’31 – 2021 – ENSBA Paris

Plein air met en scène des individus en réinsertion. Sortis du milieu carcéral, ils se retrouvent aujourd’hui dans une liberté différente de celle qu’ils ont connue avant leur détention. Transformés par l’expérience de la captivité, ils portent un regard nouveau sur ce monde retrouvé. J’ai invité cinq anciens détenus à prendre la parole sur un fond vert ; ce dispositif permet de présenter leurs témoignages tout en les décontextualisant de la réalité, au moyen d’espaces imaginaires. De l’univers mythopoétique de Falkreath The Elder Scrolls à celui de GTA V, ces décors de synthèse tirés de jeux vidéo ont été choisis d’après leurs réponses à la question : « où aimerais-tu être maintenant ? ». Au milieu de ces espaces machinima, ils témoignent du décalage et de l’impossible retour à la réalité qu’ils éprouvent.

Projet de résidence
Mothers

Mothers a pour sujet la ballroom scene. A contre-pied des rares documentaires qui ont vu le jour sur cette culture, je souhaite m’intéresser aux personnes qui sont au cœur de la ballroom scene sans jamais filmer un ball (compétition de voguing célébrant toutes les identités). Au lieu de montrer le lieu du ball et les performances qui s’y déroulent, je montrerai l’avant et l’après de cet événement pour évoquer ce qui ne doit pas être montré. Tout ici est question d’espace : espace de cinéma, espace de parole, espace de sécurité et espace de légitimité. Je veux donner aux protagonistes de cette histoire la possibilité de se mettre en scène, non pas à la manière d’un ball mais avec les outils du cinéma, pour questionner ensemble cet univers qui leur appartient. Je souhaite faire une œuvre sur la ballroom scene avec les personnes qui la font exister et que cette œuvre soit collective.

Forensickness
Chloé Galibert-Laîné

40’17 – 2021 – ENS (École normale supérieure)

Après avoir vu le film Watching the Detectives de Chris Kennedy, une chercheuse retrace la chasse à l’homme menée sur le forum reddit.com après les attentats terroristes de 2013 à Boston. Examinant des extraits de journaux de l’époque ainsi que des réinterprétations fictionnelles des événements, elle compare les manières dont agents du FBI, journalistes et internautes ont analysé la masse d’images amateurs qui ont mené à l’identification des terroristes. A mesure qu’elle se laisse fasciner par le spectacle de l’affrontement entre leurs différentes formes d’expertise et d’autorité, elle-même perd progressivement de vue l’écart entre ce que les images montrent véritablement, et ce qu’elle veut voir en elles.

Projet de résidence
La Grande Vacance

La Grande Vacance est un essai de recherche audiovisuel sur les images de l’épuisement, et sur l’épuisement par les images. Prenant pour point de départ une vidéo trouvée sur la plateforme de streaming en ligne Twitch, qui montre un internaute se filmant en train de dormir afin de monétiser son temps de repos, le film mène une enquête critique sur l’articulation contemporaine entre fatigue, (auto)exploitation, et pratiques des écrans connectés. Faisant le lien entre l’épuisement individuel et la surconsommation des ressources de la planète, la résidence sera spécifiquement consacrée au travail de mise en scène des archives audiovisuelles qui constituent la matière première du film – des archives remédiatisées, transférées, altérées, corrompues peut-être, invitant une réflexion sur les écologies numériques à venir et l’archivage d’internet.

Le jury

Il est composé de Ludovic B. (vidéaste, membre commission des Écritures et formes émergentes de la Scam), Jean-Marc Chapoulie (réalisateur, membre commission des Écritures et formes émergentes de la Scam), Julie Sanerot (CentQuatre-Paris), Karim Ben Khelifa (lauréat Prix Nouvelles écritures 2022 pour Seven Grams), Jean Gégout (lauréat Prix Émergences 2022, pour Omi-Maiko Station)

Les lauréats et lauréates des années précédentes

Jean Gégout (2022)
Nicolas Gourault (2021)
Gabrielle Stemmer (2020)
Marin Martinie (2019)
Ismaël Joffroy Chandoutis (2018)
Ugo Arsac et Hannah Hummel (2017)

Le Prix Émergences est doté de 6 000 € : 3 000 € par la Scam en récompense d’un film d’école, et 3 000 € par le fonds de dotation EDIS pour une résidence (au CentQuatre-Paris et/ou à l’Ardenome d’Avignon). Le prix est soutenu par l’AndÉa. Il a pour but de stimuler et de soutenir la nouvelle création. Le Prix Émergences propose aux jeunes auteurs et autrices étudiants·es en fin d’études, sortant des écoles d’art, d’audiovisuel et des établissements d’enseignement supérieur, de présenter un film personnel à caractère expérimental, réalisé dans le cadre de leur année diplômante, ainsi qu’un projet d’œuvre numérique en devenir, à réaliser lors de leur résidence.

En partenariat avec le CentQuatre-Paris et le fonds de dotation EDIS, soutenu par l’ANdÉA.

Contact

Caroline Chatriot – prixemergences@scam.fr

Sorj Chalandon est un écrivain et journaliste du regard. Dans ses livres, fiction et réalité sont entremêlées tant il nourrit ses romans d’éléments biographiques et de faits journalistiques. Confessions et réflexions de cet écrivain « auxiliaire de mémoire ».

« Sorj Chalandon, le juste et le vrai », ce sont 5 épisodes disponibles sur radiofrance.fr

Une série d’entretiens proposée par Caroline Broué. Réalisation : Guillaume Baldy. Prise de son : Christophe Papon. Chargée de programme : Daphné Abgrall.

Biographie

Journaliste, Sorj Chalandon a été grand reporter au quotidien Libération pendant 34 ans, avant de rejoindre la rédaction du Canard enchaîné. Il a couvert des guerres (Irlande du Nord, Liban), de grands événements historiques (Le procès Klaus Barbie) et d’autres procès divers. Ses articles lui ont valu le prestigieux Prix Albert Londres en 1988.

Romancier, il est l’auteur de onze romans parus chez Grasset (le dernier datant de 2023 avec pour titre L’enragé) dont certains ont remporté des prix prestigieux comme Une Promesse, le Prix Médicis en 2006, Retour à Killybegs, le Grand prix de l’Académie française en 2011, ou Le quatrième mur, Goncourt des Lycéens en 2013. D’autres ont été adaptés, en BD ou en film.

Dans les Alpes enneigées, en plein hiver. Pour boucler ses fins de mois, Marie, 45 ans, trafique des cartouches de cigarettes entre la France et l’Italie avec l’aide de son amant Alex, policier aux frontières. Lorsqu’elle rencontre Souleymane, jeune réfugié, prêt à tout pour rejoindre sa petite sœur, elle s’embarque dans un engrenage bien plus dangereux qu’elle ne l’avait imaginé.

Biographie

Stéphane Marchetti né à Lyon en 1978 est un scénariste et réalisateur de documentaire. Il co-réalise, en 2007 avec Alexis Monchovet, dans le cadre de sa société de production de reportages Playprod, le film « Rafah, chronique d’une ville dans la bande de Gaza », pour lequel ils reçoivent le Prix Albert Londres dans la catégorie audiovisuelle. Il s’intéresse ensuite à la crise migratoire au travers du reportage « Calais, les enfants de la jungle » au coté de Thomas Dandois. Il sort cette année son premier long-métrage de cinéma, intitulé « La Tête Froide » dont le personnage principal est porté par le jeu de Florence Loiret Caille.

Meurtres, tortures, viols, déportations d’enfants et d’adultes… : cette enquête instruit pas à pas, témoignages et preuves écrites à l’appui, les crimes de guerre commis et planifiés par Vladimir Poutine et son régime.

Ksenia Bolchakova est journaliste, lauréate du Prix Albert Londres en 2022, spécialisée dans la couverture de l’actualité internationale. Elle a d’abord intégré le service des infos générales de BFM TV, puis s’est installée à Moscou. Elle a couvert, bien souvent en direct, les principaux événements de ces dernières années : les attentats du métro de Moscou et de l’aéroport de Domodedovo, les incendies ravageurs de l’été 2010, les grandes manifestations de l’opposition russe, le retour de Vladimir Poutine au Kremlin en 2012… Sans oublier l’annexion de la Crimée, la guerre dans le Donbass.

Manon Loizeau est une journaliste et réalisatrice née à Londres en 1969. En plus de couvrir des conflits en Tchétchénie, elle a aussi réalisé des documentaires en Iran, en Syrie, au Yémen, en Birmanie, en Biélorussie. Lauréate du prix Albert Londres en 2006, elle co-signe aujourd’hui un nouveau reportage sur l’Ukraine.

Si la guerre entre l’Ukraine et la Russie se déroule sur le champ de bataille, une autre lutte acharnée se joue sur l’arrière-front ukrainien contre les « traîtres ». Qui sont ces collaborateurs présumés et comment les débusque-t-on ? Une enquête édifiante au plus près du terrain.

Gwenlaouen Le Gouil est un journaliste français originaire de Lorient. Lauréat du Prix Albert-Londres en 2007 pour son reportage « Muttur : un crime contre l’humanitaire », il travaille régulièrement pour la chaîne de télévision Arte et réalise des documentaires sur les populations opprimées : « Kenya : l’ennemi intérieur » (2015), « Ukraine, l’histoire effacée » (2015), « Rohingyas, un génocide à huis-clos » (2017)

Samedi 3 février 2024, à l’occasion de la parution des ouvrages « Pour qui travaillent les journalistes ? » et « Albert Londres et la photographie« , le 61 a le plaisir d’accueillir les journalistes Delphine Minoui, Jean-Paul Mari, Ksenia Bolchakova, ainsi que le journaliste et président du prix Albert Londres Hervé Brusini, pour une rencontre autour de ces deux livres.

Parution le 13 mars 2024 aux éditions Flammarion

Le 24 février 2022, la Russie a envahi l’Ukraine, violé sa souveraineté, nié son identité, causé de terribles pertes humaines et plongé le monde dans la stupeur et l’effroi.
Cette guerre massive aux portes de l’Europe produit un flux ininterrompu d’images retransmises en direct sur les réseaux sociaux des deux belligérants, qui nourrissent l’émotion et la désinformation. Si ces images suscitent commentaires et analyses à l’infini, elles sont insuffisantes pour comprendre ce que vivent les Ukrainiens et les Russes. La réalité de ce territoire sous les bombes et de son voisin engagé dans une « opération militaire spéciale » ne se dévoile que sur le terrain, à hauteur d’hommes (et de femmes).
Anne Nivat s’est rendue des deux côtés de la ligne de front pour rencontrer soldats et civils, plongés dans la haine pour certains et le déni pour d’autres. Précieux, leurs mots permettent de décrypter leur état d’esprit et jettent une nouvelle lumière sur ce conflit qui dure.
De ce livre essentiel émerge la guerre comme on ne vous l’a jamais racontée.

Biographie

Anne Nivat, docteur en Sciences Politiques, a vécu dix ans basée à Moscou en tant que correspondante pour des titres de presse francophone tels que Libération, Ouest France, Le Soir, Le Point, la radio RMC mais aussi pour des journaux anglo-saxons : le International Herald Tribune, le New York Times, ou encore le Washington Post.
Grand reporter, elle revendique la lenteur et la complexité. Depuis son premier travail de fond, au plus fort de la guerre en Tchétchénie pour le quotidien Libération entre 1999 et 2001, Anne s’immerge dans les conflits, souvent au péril de sa vie pour, simplement, témoigner. Tantôt grand reporter, tantôt écrivain, Anne Nivat débute sa saga littéraire en 2000, par le biais d’un témoignage sur son expérience tchétchène (Chienne de guerre), un premier livre qui lui vaut le prix Albert-Londres.
S’ensuit, en 2001, Algérienne, écrit en collaboration avec Louisette Ighilahriz, qui aborde les tortures de la guerre d’Algérie. En 2004, elle publie Lendemains de guerre en Afghanistan et en Irak. Loin d’être une nouvelle analyse géopolitique sur la situation de ces pays, ce livre est un récit de son aventure comme « reporter infiltrée » au cœur de la population civile. En 2005 et 2006, elle poursuit sa quête de la parole de l’autre par Islamistes, comment ils nous voient et Par les monts et les plaines d’Asie centrale. En 2008, elle publie Bagdad zone rouge, un récit dans lequel elle se tutoie, et emmène le lecteur au plus proche de la Bagdad anéantie par le terrorisme. Et c’est parce qu’elle sillonne sans relâche, en toute indépendance, ces pays à propos desquels notre information est trop souvent formatée qu’Anne nous enrichit grâce à des témoignages de l’intérieur, en proposant une vision humaine des pays en crise.

Parution le 15 février 2024 aux éditions l’Iconoclaste

Séparés par la guerre en Ukraine, Viktoriya et Pavlo Matyusha ont décidé de s’écrire des lettres, à l’heure des WhatsApp et des Facetime. Lui est romancier, et bien qu’il ne soit pas mobilisable – à 40 ans et père de quatre enfants -, il s’est enrôlé dès l’invasion russe. Viktoriya, agente littéraire et interprète, trouve refuge en France. Seule avec ses enfants dans un pays étranger, elle ne comprend pas que Pavlo reste au front. Cette correspondance devient pour eux un exutoire. Doan Bui, d’origine vietnamienne, trouve dans leurs dialogues un écho à l’histoire de ses parents, eux aussi déchirés par la guerre. Elle vient greffer sa voix off à meurs lettres, qui parlent de violence de deuil, du chagrin des guerres, mais pas seulement. Dans ces missives, il est aussi et surtout question d’amour.

Biographie

Doan Bui est une journaliste française, autrice, essayiste et scénariste de bande dessinée. Elle travaille pour « L’Obs » depuis 2003 en tant que grand reporter. Dans ses récits au long cours, la journaliste peut aussi bien couvrir de grands sujets de société (l’évolution de l’économie à l’avènement du numérique, les fake news, la faim dans le monde) que broder des portraits bouleversants (le quotidien de personnes atteintes du VIH, les naturalisations en France).

En 2013 elle a reçu le prix Albert Londres pour un article/reportage intitulé Les Fantômes du fleuve parlant des migrants tentant de gagner l’Europe via la Grèce par le fleuve Evros, publié par le « Nouvel Observateur ».

Son premier roman, La Tour, hommage à Vie mode d’emploi de Georges Perec, est finaliste du prix Goncourt du premier roman 2022 et du prix Orange 2022. Il reçoit le Prix littéraire de l’Asie 2022 et le Prix Littérature de l’exil.