L’évolution de l’intelligence artificielle (IA) a pris un tournant décisif. Elle offre de nouveaux outils de création dont le potentiel est très prometteur. Cette évolution stimulante pour les acteurs de la création doit respecter leurs droits.
Or, le domaine encore balbutiant du développement de l’IA crée de nombreuses incertitudes juridiques. Les opinions divergent sur la possible application aux IA génératives de l’exception de fouille de textes et de données, telle que prévue par la directive européenne du 17 avril 2019 transposée dans le code de la propriété intellectuelle (CPI). Cette exception permettrait aux fournisseurs de système d’IA de s’affranchir d’une autorisation des titulaires des droits d’auteur, sauf opposition de leur part.
Dans ce contexte, la Scam exerce à titre conservatoire, son droit d’opposition pour le compte de ses membres lui ayant apporté statutairement leurs droits de reproduction.
Ce droit d’opposition est exercé conformément à l’Article L. 122-5-3 III du CPI, quel que soit le type d’IA considéré. En conséquence, tout fournisseur de système d’IA souhaitant reproduire les œuvres du répertoire de la Scam devra obtenir une autorisation auprès d’elle.
Concernant les auteurs et autrices n’ayant pas apporté leur droit de reproduction à la Scam, ce droit d’opposition est de leur ressort, voire de celui de leurs cessionnaires ou ayants droit. Tel est le cas, notamment, de celles et ceux qui ont cédé ce droit à des éditeurs littéraires ou à des éditeurs de presse. La Scam leur recommande d’exercer leur droit via des clauses types à insérer dans leurs contrats de cession.
Dans l’attente d’une législation adéquate, cette démarche clarifie et apporte un cadre juridique à la reproduction des œuvres du répertoire de la Scam à des fins d’utilisation par une IA.
La Scam réaffirme ainsi sa mission principale : veiller au respect du droit d’auteur dans l’équité et la transparence, au bénéfice de celles et ceux qui lui ont confié la gestion de leurs droits.
Florence Narozny : florence@lebureaudeflorence.fr – 06 86 50 24 51
À vos agendas ! La remise du Prix Émergences se tiendra mercredi 20 décembre 2023 à 19h au CentQuatre-Paris, salon Incubateur.
La soirée sera animée par Pascal Goblot (président de la commission des Écritures et formes émergentes de la Scam).
28’58 – 2021 – LA FÉMIS
Quentin a découvert un disque dur appartenant à un adolescent qu’il ne connaît pas. Les discussions MSN et les photos qu’il contient vont l’amener à réfléchir sur la mémoire numérique et les traces que nous laissons.
Au Kenya, une entreprise américaine exploite des centaines de travailleurs pour améliorer les IA. Payés 2 $ de l’heure, ils lisent des extraits de textes contenant des descriptions allant de la torture à l’inceste afin de construire la barrière morale de ChatGPT. Le film traite des visions récurrentes dont ils souffrent depuis la lecture de ces textes.
22’56 – 2023 – LE FRESNOY
Le Colloque des Chiens est une adaptation cinématographique d’une nouvelle éponyme écrite par Cervantès en 1613. Ainsi, deux chiens sont touchés par le pouvoir de la parole, une nuit, aux abords d’un hôpital. Ensemble, ils philosophent sur leur condition canine et s’aventurent sur le récit d’un souvenir – et d’une métaphore politique – pastoral : de celui d’un loup menaçant le troupeau de brebis. Tournés en prises de vues réelles, les enjeux du film étaient de parvenir à donner une intériorité concrète aux chiens, en faisant résonner leur voix dans le contemporain. Par le montage de la voix, d’images documentaires liées à leur propos, et d’images d’archives jouant du souvenir berger, un espace fictionnel prend corps dans la rumeur du loup. Irréel jusqu’au bout du conte, il est animé en 3D et composé à même les images, traversant le film comme un fantôme revenant hanter notre monde.
Il est 21h sur le col de Chalufy, la lumière décline. Le berger envoie ses chiens réunir le troupeau. Ils courent sur le flanc de la montagne. Les brebis forment une masse blanche qui sonne et se meut sous les nuages roses orangés du crépuscule. La lune les regarde, isolée dans l’horizon à perte de vue. Le troupeau passe proche, le son des cloches s’intensifie avant de laisser place au langage des grillons. Un patou m’aperçoit, vient à ma rencontre en aboyant. Passant sur une crête, son corps se dessine en contre-jour du ciel. Il me sent, s’apaise, et me guide à la suite du troupeau pour nous ramener tous à la cabane. Dans cette balade entre chien et loup, sa forme blanche devient le repère de la marche. Plus la nuit s’installe et plus son corps devient abstrait, comme un nuage, un fantôme ou une pâle lumière dans l’obscurité. Il devient abstrait au milieu des grillons et des étoiles.
14’31 – 2021 – ERG
Play me I’m yours est un court-métrage documentaire expérimental réalisé à l’École de recherche graphique à Bruxelles durant mon master de Narration Spéculative en 2021. Alliance d’images d’archives, de papiers scannés et de notes crachées sur des Post-it, il fait discuter plusieurs générations, questionnant la porosité des relations amoureuses, familiales et amicales. «Autour d’un repas bruyant, dans un lit où on partageait un paquet de gâteaux, la discussion pendant que tu te lavais, je préparais à manger et ma mère venait d’acheter un bouquet de fleurs à mettre sur le piano du salon. Tu n’aurais jamais dû baiser avec lui, elle a si bien fait de coucher avec elle. Je t’appelle demain pour qu’on en discute, je dois téléphoner à ma grand- mère avant. L’amitié, l’amour, la famille, les relations, les interactions, la mort, les femmes, les hommes, la nourriture, ça regroupe, ça divise et c’est poreux.»
Looking mean is not cool anymore est un court-métrage documentaire expérimental, une expérience sociale. Son décors joue un rôle narratif crucial nécessitant un terrain d’expérimentation propre, un lieu de tests, en parallèle de l’écriture formelle. Une résidence me donnerait accès à cet espace de réflexion, de tentative, loin de mon appartement-atelier solitaire. Elle me permettrait de fusionner les mots aux objets, aux audios, aux dialogues, à l’esthétique générale du film. Et ce, dans l’optique de parfaire et dessiner la complémentarité et la résonance du visuel et de la narration. Il s’agit de trouver de nouvelles manières de faire cohabiter le propos du film et son esthétique, les rendant interdépendants. Ce sera l’objet de cette résidence. Trouver son équilibre esthétique, en trouvant les éléments justes, du simple document scanné à l’intégration 3D.
26’31 – 2021 – ENSBA Paris
Plein air met en scène des individus en réinsertion. Sortis du milieu carcéral, ils se retrouvent aujourd’hui dans une liberté différente de celle qu’ils ont connue avant leur détention. Transformés par l’expérience de la captivité, ils portent un regard nouveau sur ce monde retrouvé. J’ai invité cinq anciens détenus à prendre la parole sur un fond vert ; ce dispositif permet de présenter leurs témoignages tout en les décontextualisant de la réalité, au moyen d’espaces imaginaires. De l’univers mythopoétique de Falkreath The Elder Scrolls à celui de GTA V, ces décors de synthèse tirés de jeux vidéo ont été choisis d’après leurs réponses à la question : « où aimerais-tu être maintenant ? ». Au milieu de ces espaces machinima, ils témoignent du décalage et de l’impossible retour à la réalité qu’ils éprouvent.
Mothers a pour sujet la ballroom scene. A contre-pied des rares documentaires qui ont vu le jour sur cette culture, je souhaite m’intéresser aux personnes qui sont au cœur de la ballroom scene sans jamais filmer un ball (compétition de voguing célébrant toutes les identités). Au lieu de montrer le lieu du ball et les performances qui s’y déroulent, je montrerai l’avant et l’après de cet événement pour évoquer ce qui ne doit pas être montré. Tout ici est question d’espace : espace de cinéma, espace de parole, espace de sécurité et espace de légitimité. Je veux donner aux protagonistes de cette histoire la possibilité de se mettre en scène, non pas à la manière d’un ball mais avec les outils du cinéma, pour questionner ensemble cet univers qui leur appartient. Je souhaite faire une œuvre sur la ballroom scene avec les personnes qui la font exister et que cette œuvre soit collective.
40’17 – 2021 – ENS (École normale supérieure)
Après avoir vu le film Watching the Detectives de Chris Kennedy, une chercheuse retrace la chasse à l’homme menée sur le forum reddit.com après les attentats terroristes de 2013 à Boston. Examinant des extraits de journaux de l’époque ainsi que des réinterprétations fictionnelles des événements, elle compare les manières dont agents du FBI, journalistes et internautes ont analysé la masse d’images amateurs qui ont mené à l’identification des terroristes. A mesure qu’elle se laisse fasciner par le spectacle de l’affrontement entre leurs différentes formes d’expertise et d’autorité, elle-même perd progressivement de vue l’écart entre ce que les images montrent véritablement, et ce qu’elle veut voir en elles.
La Grande Vacance est un essai de recherche audiovisuel sur les images de l’épuisement, et sur l’épuisement par les images. Prenant pour point de départ une vidéo trouvée sur la plateforme de streaming en ligne Twitch, qui montre un internaute se filmant en train de dormir afin de monétiser son temps de repos, le film mène une enquête critique sur l’articulation contemporaine entre fatigue, (auto)exploitation, et pratiques des écrans connectés. Faisant le lien entre l’épuisement individuel et la surconsommation des ressources de la planète, la résidence sera spécifiquement consacrée au travail de mise en scène des archives audiovisuelles qui constituent la matière première du film – des archives remédiatisées, transférées, altérées, corrompues peut-être, invitant une réflexion sur les écologies numériques à venir et l’archivage d’internet.
Il est composé de Ludovic B. (vidéaste, membre commission des Écritures et formes émergentes de la Scam), Julie Sanerot (CentQuatre-Paris), Véronique Baton (Fonds dotation EDIS), Karim Ben Khelifa (lauréat Prix Nouvelles écritures 2022 pour Seven Grams), Jean Gégout (lauréat Prix Émergences 2022, pour Omi-Maiko Station)
Jean Gégout (2022)
Nicolas Gourault (2021)
Gabrielle Stemmer (2020)
Marin Martinie (2019)
Ismaël Joffroy Chandoutis (2018)
Ugo Arsac et Hannah Hummel (2017)
Le Prix Émergences est doté de 6 000 € : 3 000 € par la Scam en récompense d’un film d’école, et 3 000 € par le fonds de dotation EDIS pour une résidence (au CentQuatre-Paris et/ou à l’Ardenome d’Avignon). Le prix est soutenu par l’AndÉa. Il a pour but de stimuler et de soutenir la nouvelle création. Le Prix Émergences propose aux jeunes auteurs et autrices étudiants·es en fin d’études, sortant des écoles d’art, d’audiovisuel et des établissements d’enseignement supérieur, de présenter un film personnel à caractère expérimental, réalisé dans le cadre de leur année diplômante, ainsi qu’un projet d’œuvre numérique en devenir, à réaliser lors de leur résidence.
En partenariat avec le CentQuatre-Paris et le fonds de dotation EDIS, soutenu par l’ANdÉA.
Caroline Chatriot – prixemergences@scam.fr
Dans la tragédie qui se joue actuellement au Proche-Orient, rattrapée par un télescopage d’émotions et d’opinions contradictoires, les journalistes paient un lourd tribut.
Depuis trois semaines de guerre entre l’organisation palestinienne Hamas et Israël, les professionnels des médias sont privés d’accès à la bande de Gaza et un nombre sans précédent de confrères ont perdu la vie.
Selon l’ONG américaine Committee to Protect Journalists, à la date du 28 octobre, 29 reporters avaient déjà péri dans ce conflit : 4 Israéliens ont été tués dans l’attaque lancée le 7 octobre, par le Hamas, qui a déclenché la guerre ; 24 Palestiniens sont morts sous les bombardements israéliens sur la bande de Gaza qui ont suivi et se poursuivent à ce jour ; et 1 Libanais a trouvé la mort sur la frontière israélo-libanaise, dans une frappe en provenance d’Israël.
Plusieurs de ces journalistes ont été tués dans l’exercice de leur métier. Parmi eux, figurent le photographe israélien Roee Idan, qui a filmé les débuts de l’attaque du Hamas ; le reporter palestinien Ibrahim Lafi, qui couvrait l’attaque du terminal d’Erez, point de passage entre Gaza et Israël, et qui portait un gilet parre-balles floqué « presse » ; trois autres reporters gazaouis, Saaed Al-Taweel, Mohamed Sobh et Hisham Alnwajha, qui couvraient l’évacuation d’un immeuble à Gaza et portaient aussi une tenue les identifiant comme journaliste ; et le vidéaste libanais Issam Abdallah, vêtu également d’un gilet presse, qui filmait les échanges de tirs de part et d’autre de la frontière entre Israël et le pays du cèdre.
Où qu’ils ou elles se trouvent, quand on tue celui ou celle qui concourt à informer, c’est une part de vérité que l’on supprime. Une guerre sans témoins est toujours une promesse d’atrocités cachées.
La sécurité et l’accès à la vérité sont des droits fondamentaux et inconditionnels pour pouvoir informer en toute objectivité.
Chaque année, nos prix récompensent le talent des autrices et des auteurs à nous raconter le monde et valorisent celles et ceux qui ont laissé leur empreinte dans la création documentaire. Nous dévoilons ce magnifique palmarès audiovisuel avec fierté et nous félicitons la lauréate et les lauréats 2023 !
Jean-Pierre Thorn débute en 1965 à Aix en Provence par des mises en scène théâtrales. Il tourne son premier long-métrage en 1968 à l’usine occupée de Renault Flins. En 1970, il abandonne le cinéma pour embaucher comme ouvrier O.S. à l’usine Alsthom de Saint Ouen. En 1978, retour au cinéma. Il est animateur de la distribution cinéma du programme intitulé Mai 68 par lui-même. En 1980, il réalise son second long-métrage Le Dos au mur. En 1989, sa première fiction Je t’ai dans la peau évoque le destin d’une militante féministe, religieuse puis ouvrière et dirigeante syndicale. Depuis 1992, il collabore avec le mouvement hip hop et réalise 3 films, devenus emblématiques : Génération Hip Hop, Faire kiffer les anges et On n’est pas des marques de vélo. Le Documentaire Allez Yallah !, en 2006, suit une caravane de femmes en France et au Maroc, pour l’égalité de droits et contre la montée de l’intégrisme religieux. En 2019, il réalise L’Âcre parfum des immortelles.
Brigitte Bouillot est réalisatrice, photographe et scénographe. Elle a étudié́ les arts plastiques aux Beaux-Arts de Dijon. Après des débuts dans la performance artistique, elle s’oriente vers la scénographie, la photographie puis la réalisation de films de commande.
Oan Kim est réalisateur, photographe et musicien. Son travail de réalisateur se déploie entre installations d’art vidéo, films institutionnels et vidéoclips.
L’Homme qui peint des gouttes d’eau est leur premier film documentaire.
Charles Emptaz est grand reporter. Pour Arte, il a couvert de nombreux conflits hors des radars de l’actualité, en Afrique et au Moyen Orient. Son travail a été récompensé par une Étoile de la Scam 2016, le Prix Bayeux des correspondants de Guerre, le Prix DIG de l’investigation (Italie).
Olivier Jobard est photographe et réalisateur. À vingt ans, il est propulsé dans la guerre des Balkans. Il parcourt le monde, puis il retrouve en France, à Sangatte, les réfugiés des conflits qu’il couvre. Il choisit alors de porter son regard sur les questions migratoires.
Cristina Campodonico / 06 85 33 36 56
cristina.campodonico@scam.fr
En ce mois de décembre 2023, dernier mois sous le signe de l’Année du documentaire, 8 documentaires sortent sur grand écran.
Allez nombreux voir ces films au cinéma dès les premiers jours de leur sortie pour leur donner une chance de rester à l’affiche la semaine suivante !
États-Unis – 2023 – 73′ – Production : Couch Potatoe Pictures, Madison Square Films et distribution : Dean Medias, Magnolia Pictures
Kokomo City offre un regard cru, nerveux mais rare sur la vie de femmes noires transgenres. D. Smith, cinéaste transgenre noire, filme sans misérabilisme l’intimité de quatre jeunes femmes noires, transgenres et travailleuses du sexe. Elles se livrent sans tabou, avec humour et lucidité sur le sexe, les rapports femmes/homme, le racisme, la communauté noire et la transidentité. Un documentaire coup de poing, surprenant et éclairant.
Sortie en salles le 6 décembre 2023
France – 2022 – 82′ – Production et distribution : The Dark, Actarus
« Je vais régulièrement à Tijuana depuis plus de 15 ans et j’y croise depuis toujours les silhouettes fantomatiques de femmes qui hantent les lieux. Je les appelle « les dames blanches ». »
Sortie en salles le 6 décembre 2023
France, Allemagne – 2023 – 101′ – Production : Films de Force Majeure, Dirk Manthey Film et distribution : Tangente Distribution
Au départ il y a :
Un père déglingué et sa fille qui rêve de le « réparer ».
Un chat qui tombe du 8e étage et se retrouve paraplégique.
Une expérimentation médicale réunissant 12 personnes paralysées en Chine. Un accident de la route en Italie. Et voici comment La Mécanique des Choses a tout réuni dans une folle aventure collective pour tenter de réparer l’irréparable.
Sortie en salles le 6 décembre 2023
Belgique – 2023 – 88′ – Production : CVB – Centre Vidéo de Bruxelles, Take Five et distribution : Le Parc Distribution
Dans les années 70, les femmes de ménage de l’université catholique de Louvain mettent leur patron à la porte et créent leur coopérative de nettoyage, Le Balai libéré. 50 ans plus tard, le personnel de nettoyage de l’UCLouvain rencontre les travailleuses d’hier : travailler sans patron, est-ce encore une option ?
Sortie en salles le 13 décembre 2023
France – 2023 – 82′ – Production : Paprika Films, Aster Productions, Arte France Cinéma, Memento Production et distribution : Memento Distribution
En 1991, Luc Jacquet partait pour sa première mission en Antarctique. Trente ans plus tard, il revient là où tout a commencé pour lui. Une invitation au voyage au cœur d’une nature sauvage et grandiose qui n’a jamais cessé de fasciner les hommes et d’attirer les plus grands explorateurs.
Sortie en salles le 20 décembre 2023
France, États-Unis – 2023 – 240′ – Production : Zipporah Films, 3 Star LLC et distribution : The Party Films Sales
Fondée en 1930, la maison Troisgros détient trois étoiles Michelin depuis 55 ans. Enfants de la quatrième génération, les fils de Marie-Pierre et Michel poursuivent la voie de l’entreprise familiale ; César dirige le restaurant étoilé, Le Bois sans Feuilles, et Léo est à la tête de l’un des deux autres restaurants Troisgros : la Colline du Colombier. Du marché quotidien aux caves d’affinage du fromage, en passant par le vignoble, l’élevage bovin et le potager contigu au restaurant, Menus Plaisirs est un voyage intime et sensoriel dans les cuisines d’un des plus prestigieux restaurants du monde.
Sortie en salles le 20 décembre 2023
France, États-Unis – 2023 – 79′ – Production : Iliade et Films, Eagles Team Entertainment, M141 et distribution : Rezo Films
En épousant la fille d’Enrico Macias, je ne me doutais pas que trente ans plus tard je lui en voudrais encore d’avoir transformé́ nos noces en show démesuré.
En revoyant le film du mariage, je réalise que c’est vraiment là que j’ai commencé à « fonder une famille » : deux fils, une séparation, trois filles, une autre séparation, un deuil.
Sur la tombe de mon psy, je tente une sorte d’inventaire. Que nous ont légué́ nos pères et nos mères ? Et moi, que vais- je laisser à mes enfants ?
Sortie en salles le 20 décembre 2023
Québec – 2022 – 75′ – Production : Embuscade Films et distribution : La Distributrice de films
En janvier 2008, une adolescente est retrouvée pendue dans la chambre qu’elle occupe dans la maison familiale de Bridgeport, au Connecticut. Suicide? Crime? Personne, pas même la police, ne comprend. Pour les besoins du film, la réalisatrice, cousine de la défunte, revient sur le drame en revisitant les lieux et en imaginant, à travers des séquences fictives, qui elle était et quelle vie elle aurait aujourd’hui si le destin avait tourné autrement.
Sortie en salles le 27 décembre 2023
Pour l’Année du documentaire et le Mois du doc, en novembre 2023, 26 documentaires sortent sur grand écran. Parmi eux, 2 films lauréats de la bourse Brouillon d’un rêve documentaire : La Rivière de Dominique Marchais et Le poireau perpétuel de Zoé Chantre.
Allez nombreux voir ces documentaires en salle dès les premiers jours de leur sortie pour leur donner une chance de rester à l’affiche la semaine suivante !
Brésil – 2023 – 93′ – Production : CinemaScópio, Vitrine Filmes et distribution : Urban Distribution
Les grands cinémas du centre-ville de Recife du 20e siècle sont pour la plupart disparus. Cette zone de la ville est maintenant un site archéologique qui révèle des aspects désormais perdus de la vie en société. Et cela ne représente qu’une partie de l’histoire.
Sortie en salles le 1er novembre 2023
France – 2022 – 54′, 59′, 77′ – Production : Film(s) et distribution : Les Films de l’Atalante
Depuis 2010, Mathieu Amalric filme seul, avec sa caméra et ses micros, le musicien newyorkais John Zorn. Saxophoniste, compositeur, improvisateur, explorateur indéfinissable, du jazz au quatuor à cordes, du noise au klezmer, de l’easy listening à l’orgue d’église, cartoon, oud électrique, soprano d’opéra ou chœur de femmes, Zorn nous embarque dans un voyage musical sans fin… (un Zorn IV est en route). Trois films, aux prismes différents, avec leurs constellations de musiciens, d’amitiés, de travail et d’énergies sonores. C’est la première fois qu’ils sont projetés ensemble, au cinéma, en dehors des concerts de Zorn.
Sortie en salles le 1er novembre 2023
France – 2021 – 90′ & 52′ – Production et distribution : Aléa Films
Chapiteau installé à Chanteloup-les-Vignes, banlieue la plus pauvre d’Île-de-France, Le Repaire des Contraires est le théâtre de ce récit. Telle une Indienne dans la ville, Neusa utilise ses armes : le cirque et le théâtre. Après plus de vingt ans de travail avec les enfants, elle voit enfin son action reconnue par la mairie qui finance un chapiteau en dur.
Le Repaire des Contraires, lieu social engagé, est ravagé par un incendie criminel fin 2019. Ce film « éponyme », tourné sur 3 ans, est un témoignage sur le combat d’une « guerrière » et sur les réalités d’un territoire difficile.
En suivant les aléas de la vie du chapiteau : construction, déconstruction, reconstruction, incendie, nous découvrons le parcours de ces quatre enfants qui grandissent et évoluent auprès de lui. Au détour de leurs performances dans le décor bétonné de la ville, le paysage urbain se transforme et devient un espace propice à la poésie de l’instant.
Sortie en salles le 1er novembre 2023
Italie – 2021 – 95′ – Production : Kavac Film, IBC movie, Tenderstories avec Rai Cinema et distribution : Ad Vitam
Camillo est décédé en 1968. Près de cinquante ans plus tard, Marco Bellocchio rassemble toute sa famille pour un déjeuner. Avec sa famille il s’interroge sur Camillo, son jumeau disparu à l’âge de 29 ans. Les frères. Les petits-enfants. La sœur de la petite amie de l’époque. Un psychiatre. Un prêtre. En parlant avec chacun d’eux, en se remémorant ces années et ces faits, Marco reconstitue les morceaux du passé, donnant enfin corps à un fantôme qu’il a côtoyé toute sa vie. À travers sa famille, il fait revivre l’histoire de son frère, sans filtres ni pudeur, presque comme une enquête, qui reconstitue une époque et tisse le fil rouge de son cinéma.
Sortie en salles le 1er novembre 2023
France – 1915 – 22′ – Distribution : Les Acacias
En réaction aux propos des intellectuels allemands et à l’atmosphère trouble des premières années de la guerre, Sacha Guitry, déjà connu comme auteur dramatique, décide d’utiliser une caméra amateur pour « graver en images », à destination des générations futures, les grandes personnalités qui contribuent au rayonnement de la France.
Sortie en salles le 1er novembre 2023
Australie – 2021 – 106′ – Production : Shipton House & Film Victoria et distribution : New Docs
Ben Lawrence dépeint le combat d’un homme âgé pour sauver son fils, Julian Assange, le prisonnier politique le plus célèbre au monde et fondateur de WikiLeaks. Pour les membres de sa famille, qui risquent de le perdre à jamais dans l’abîme du système judiciaire américain, et avec sa santé déclinante dans une prison britannique à sécurité maximale et les procureurs du gouvernement américain mettant tout en œuvre pour l’extrader, le temps est compté.
Sortie en salles le 1er novembre 2023
Pologne, Ukraine, France – 2023 – 84′ – Production : Affinity Cine, Impakt Film, SaNoSi Productions, 435 Films et distribution : New Story
Un van polonais sillonne les routes d’Ukraine. A son bord, Maciek Hamela évacue des habitants qui fuient leur pays depuis l’invasion russe. Le véhicule devient alors un refuge éphémère, une zone de confiance et de confidences pour des gens qui laissent tout derrière eux et n’ont plus qu’un seul objectif : retrouver une possibilité de vie pour eux et leurs enfants.
Sortie en salles le 8 novembre 2023
France – 2022 – 100′ – Production : Hérisson Rebelle Production
Gaza est un petit territoire palestinien de 40 km x 12 km où vivent plus de 2 millions de personnes. La population est complètement enfermée depuis 2007 par Israël et régulièrement bombardée au mépris de toutes les règles de Droit International et conventions des Nations Unies. La société y est encore structurée et organisée mais pour combien de temps ? Les nombreux témoignages des Palestiniens de Gaza sont mis en perspective avec les analyses de responsables politiques locaux, d’historiens, de journalistes, d’Israéliens, de juristes spécialistes de Palestine/Israël. Les gazaoui-e-s parlent de leur quotidien, de géopolitique, de religion, de sionisme, de droit international, bref de tous les éléments nécessaires à la compréhension du vécu de cette société palestinienne et de son environnement si anxiogène. Appréhender leur résilience pour que le désespoir ne s’installe pas et comprendre comment se transmet de génération en génération cette flamme de la culture et de la terre ?
Sortie en salles le 8 novembre 2023
France – 2023 – 90′ – Production : Thélème Films, Télé Bocal, Canal Marches et distribution : VraiVrai Films
« Par la fenêtre ou par la porte », c’est l’affaire France Télécom-Orange racontée par celles et ceux, salarié·es et syndicalistes, qui pendant des décennies ont combattu l’inhumanité d’une direction d’entreprise orientée uniquement par la rentabilité financière. C’est l’histoire d’une privatisation à l’hypocrite, de dizaines de milliers d’emplois supprimés, d’un management toxique ayant entraîné de nombreux suicides de salarié·es et, au terme de deux procès hors norme, de la condamnation pénale de dirigeants du CAC 40.
Sortie en salles le 8 novembre 2023
Suisse – 2020 – 94′ – Production & distribution : Louise Productions
En avril 1992, la guerre éclate à Višegrad (Est de la Bosnie-Herzégovine), séparant élèves serbes et bosniaques. Vingt-cinq ans après, l’ex-directeur de l’école et la veuve de l’instituteur prennent leur vieille Zastava et commencent le long voyage pour tenter de réunir les camarades. Julie Biro et Antoine Jaccoud filment avec justesse les retrouvailles de cette génération sacrifiée, qui a brutalement quitté l’enfance dans un monde liquidé par les adultes.
Sortie en salles le 8 novembre 2023
France – 2023 – 95′ – Production : Les Films du Poisson et distribution : Tandem
À la mort de sa mère, Mona Achache découvre des milliers de photos, de lettres et d’enregistrements, mais ces secrets enfouis résistent à l’énigme de sa disparition. Alors par la puissance du cinéma et la grâce de l’incarnation, elle décide de la ressusciter pour rejouer sa vie et la comprendre.
Sortie en salle le 15 novembre 2023
Suisse – 2023- 106′ – Production & distribution : Les Films du Losange et Bande à Part Films
Barbet Schroeder dresse le portrait de son ami Ricardo Cavallo, qui consacre sa vie à la peinture. De Buenos Aires jusqu’au Finistère, en passant par Paris, ce film est une invitation à plonger dans l’histoire de la peinture, mais aussi à découvrir la vie de cet homme qui, avec simplicité et humilité, s’est toujours engagé entièrement, jusqu’à transmettre sa passion aux enfants de son village.
Sortie en salles le 15 novembre 2023
France – 2022 – 79′ – Production & distribution : Dahu Production
Véritables pionnières, ces vigneronnes travaillent au plus proche de la nature. Elles ont su percer les secrets du monde du vin et élaborent des nectars reconnus mondialement. C’est au travers d’un voyage au fil des saisons que nous partons à leur rencontre.
Sortie en salles le 15 novembre 2023
France – 2022 – 115′ – Production & distribution : SaNoSi Productions
Revêtus d’un gilet jaune, des femmes et des hommes se sont rassemblés pour exprimer leur colère et leur détermination à changer le monde. Sur une ligne qui va du Havre à Marseille, derrière l’image tranquille des paysages, d’une nature sereine et des scènes de la vie ordinaire, des voix d’anonymes apparaissent et se répondent.
Ils ont sorti leur gilet phosphorescent, quitté leurs campagnes, petites villes, zones périurbaines et périphériques, pour rejoindre les ronds-points et les grands centres urbains, pour qu’on les voie, eux, les invisibles et pour qu’on les entende, eux, les inaudibles…
Sortie en salles le 15 novembre 2023
Congo Kinshasa, République centrafricaine, France – 2022 – 82′ – Production : Makongo Films, Kiripifilms et distribution : Jour2Fête, The Party Films Sales
Nestor, Aaron, Benjamin et Rafiki sont étudiants en licence d’économie à l’Université de Bangui. Naviguant entre les salles de classe surpeuplées, les petits jobs qui permettent aux étudiants de survivre, la corruption qui rôde partout, Rafiki nous montre ce qu’est la vie des étudiants en République centrafricaine, une société brisée où les jeunes continuent de rêver à un avenir meilleur pour leur pays.
Sortie en salles le 15 novembre 2023
Japon – 2022 – 101′ – Production : Lingkaran Films et distribution : Yui France Japon
En japonais, “mori 杜 (forêt)” est une terre sacrée où les hommes ont promis aux esprits des forêts de répondre aux besoins de la terre avec le plus grand respect et le plus grand honneur. Pourquoi les plantes s’affaiblissent-elles partout ? Pourquoi les créatures diminuent-elles des montagnes à la mer ? Pourquoi les catastrophes dues aux fortes pluies deviennent-elles plus graves chaque année ? La terre respire tout comme les hommes mais elle est tellement étouffée par le comportement humain qu’elle provoque des maladies des plantes et des désastres naturels. M. Yano, paysagiste et spécialiste de la régénération de l’environnement, qui appelé « Docteur de la Terre », qui est quelqu’un agissant sur le terrain avec une pelle et de l’esprit très japonais envers la nature, qui est d’autrefois.
« Tant que la vie a du souffle, il n’est jamais trop tard »
Sortie en salles le 15 novembre 2023
France – 2023 – 90′ – Production : La Compagnie des Jeux d’émoi
Un lycée avant-gardiste prône un retour au naturel par les jeunes. Si l’être humain en est capable… Sinon, que restera-t-il ? Un monde parfait illusoire ! Quand le vrai sera mort. Sauf si l’espoir renaît !
Sortie en salles le 17 novembre 2023
France – 2023 – 104′ – Production : Zadig Films et distribution : Météore Films
Entre Pyrénées et Atlantique coulent des rivières puissantes qu’on appelle les gaves. Les champs de maïs les assoiffent, les barrages bloquent la circulation du saumon. L’activité humaine bouleverse le cycle de l’eau et la biodiversité de la rivière. Des hommes et des femmes tendent leur regard curieux et amoureux vers ce monde fascinant fait de beauté et de désastre.
Sortie en salles le 22 novembre 2023
France – 2021 – 83′ – Production & distribution : Les Films de l’Astrophore
Le Poireau perpétuel est un journal filmé qui commence le cinq mars. Tous les ans à cette date précise, une fourmi entre sous ma porte et je l’observe. Pour elle, c’est l’arrivée du printemps pour moi c’est l’anniversaire de ma mère. La fourmi nourrit sa reine qui aura des œufs et moi je me pose la question d’avoir un enfant ou pas au moment où ma mère, atteinte d’un cancer, entame sa décroissance de vie.
Sortie en salles le 22 novembre 2023
Italie, Allemagne – 2023 – 88 – Production : nc et distribution : Dean Medias
Au début de 1500, dans une ville couverte d’or, un garçon descend des montagnes du Dogado. Il restera finalement dans les mémoires comme « le plus excellent de ceux qui ont peint ». Le film explore la vie et l’œuvre de Tiziano Vecellio, l’un des plus grands peintres de la Renaissance.
Sortie en salles le 22 novembre 2023
France – 2022 – 112′ – Production : Les Films Hatari et distribution : Les Films de l’Atalante et Les Films Hatari
Depuis 2004, Arnaud des Pallières a le projet d’une fresque visuelle et sonore – une constellation de films, plurielle – brossant des histoires américaines du XXe siècle, réinventées à partir d’archives provenant du fonds américain Prelinger. À travers cette suite de films, le cinéaste explore l’Amérique comme on le ferait de l’Atlantide, d’un continent disparu. Diane Wellington, Poussières d’Amérique et et aujourd’hui Journal d’Amérique, sont issus de ce processus de création original.
« Pense à l’Amérique, me suis-je dit. Aux cités, aux maisons, à tous les gens, aux arrivées, aux départs, à la venue des enfants, à leur départ, à la mort, à la vie, au mouvement, à la parole. Pense au profond soupir intérieur de tout ce qui vit en Amérique. Penche-toi. Ramasse ce que les autres laissent perdre de la vie. Et fais-en quelque chose. » Arnaud des Pallières
Sortie en salles le 22 novembre 2023
France – 2023 – 98′ – Production : Les Films du Poisson et distribution : The Party Films Sales
Virginia Woolf écrit Orlando, le premier roman dans lequel le personnage principal change de sexe au milieu de l’histoire, en 1928. Un siècle plus tard, l’écrivain et militant transgenre Paul B. Preciado décide d’envoyer une lettre filmée à Virginia Woolf : son Orlando est sorti de sa fiction et vit une vie qu’elle n’aurait jamais pu imaginer. Preciado organise un casting et réunit 26 personnes trans et non-binaires contemporaines, âgées de 8 à 70 ans, qui incarnent Orlando…
« Chère Virginia Woolf, je vous écris car je voulais vous raconter l’histoire de ma vie en tant que trans non-binaire. Le problème (ou la chance), c’est que vous m’avez devancé dans l’écriture de ma biographie en publiant Orlando il y a cent ans. »
Sortie en salles le 29 novembre 2023
France – 2022 – 72′ – Production : Tempo Films et distribution : Outplay Films, Tempo Films
La métamorphose d’un jeune garçon issu d’un milieu sous-prolétaire picard en star de la vie culturelle française. Édouard Louis, devenu en quelques années l’écrivain porte-parole d’une génération, engage chacun de nous à faire de la transformation permanente un nouveau mode d’existence.
Sortie en salles le 29 novembre 2023
Portugal – 2022 – 94′ – Production : Carrossel Produções et distribution : Cinephil/Westend Films
Cesária Évora, la « diva aux pieds nus ». Des images inédites racontent les luttes, les déboires et les succès de la première voix africaine jusqu’à son triomphe mondial. Sa voix l’a fait passer de la pauvreté à la célébrité, mais son son seul rêve était d’être libre.
Sortie en salles le 29 novembre 2023
France – 2023 – 79′ – Production & distribution : Lam Productions
Une nouvelle génération d’hommes féministes est-elle en train d’émerger (en France) ? Pour le savoir, le film donne la parole à une trentaine de garçons âgés de sept à dix-huit ans, issus de toutes les régions et de tous les horizons de la société française. Nous les avons interrogées sur les thématiques au cœur du féminisme aujourd’hui (en adaptant les questions aux tranches d’âge) : partage des tâches, stéréotypes de genre, apparence physique, amour et amitié, sexisme et violences sexuelles, droits LGBTQI et fluidité des genres. En tendant un miroir aux garçons, « Les petits mâles » se veut un film pédagogique pour l’égalité femmes-hommes et contre le sexisme.
Sortie en salles le 29 novembre 2023
France – 2022 – 4 épisodes de 25′ – Production : CompagnieF et Mujo Production et distribution : Les Alchimistes
Entre septembre 2020 et juin 2021, en pleine crise pandémique, un cinéaste et un chorégraphe vont à la rencontre d’un groupe de dix-sept adolescents dans un collège du Var. Du haut de leurs quatorze ans, comment ces jeunes perçoivent le monde d’aujourd’hui et quel futur imaginent-ils ?
Face caméra, ils et elles se racontent librement. À cet âge, comment rêve-t-on lorsqu’on a perdu le droit de se toucher, de se voir sans masque, de s’aimer sans retenue ?
Sortie en salles le 29 novembre 2023
En ce mois d’octobre, treize documentaires sortent en salles. 2023 est l’année du documentaire alors raison de plus d’aller voir ces films dès les premiers jours de leur sortie au cinéma, pour leur donner une chance de rester à l’affiche la semaine suivante !
France – 2023 – 168′ – Production : Madison Films
Distribution : Dulac Distribution
« J’ai eu l’occasion de filmer à l’hôpital l’épopée des corps féminins, dans leur diversité, leur singularité, leur beauté tout au long des étapes sur le chemin de la vie. Un parcours de désirs, de peurs, de luttes et d’histoires uniques que chacune est seule à éprouver. Un jour j’ai dû passer devant la caméra. »
Sortie en salles le 4 octobre 2023
France – 2021 – 91′ – Production : Les Mutins de Pangée
Distribution : Les Films des Deux Rives
Philippe Ginestet a 69 ans, il est le patron de la chaîne de magasins GIFI et TATI. Mais au sein du club fermé des grands patrons français, il détonne. Self-made man, incarnation française du rêve américain, ses méthodes de management sont atypiques : séminaires de motivation organisés dans son chalet luxueux à Megève, tournois de poker entre employés, voyages à Las Vegas… Une culture d’entreprise poussée à l’extrême. Brice Gravelle pose sa caméra où d’habitude personne ne rentre, à la rencontre de ce grand patron.
Sortie en salles le 4 octobre 2023
Canada (Québec) – 2022 – 80′ – Production et distribution : La Ruelle Films
Nous suivons quatre femmes à travers deux continents : Laura Boldrini, ex-présidente du parlement italien ; Kiah Morris, ex-représentante démocrate américaine ; Marion Séclin, comédienne et Youtubeuse française ainsi que Donna Zuckerberg, spécialiste des cyberviolences faites aux femmes et sœur du fondateur de Facebook. Ce film fait ressentir une haine décomplexée dont l’objectif a le mérite d’être clair : faire taire celles qui rayonnent. Certaines tomberont sous le couperet cruel et cristallisant du clic, d’autres, fières guerrières, se tiendront debout et refuseront le silence.
Sortie en salles le 4 octobre 2023
France – 2022 – 97′ – Production et distribution : Bon voyage films
Pendant deux ans, le réalisateur François Havez a suivi Marcel et Jean-Paul, deux chercheurs résidant en pension de famille, qui ont accompagné Frédérique, une docteure en sciences de l’éducation et Yann, un anthropologue. Ensemble ils ont recueilli la parole d’anciens sans abris qui ont retrouvé un toit.
Sortie en salles le 4 octobre 2023
France – 2022 – 74′ – Production et distribution : La Traverse
« La conjonction et l’agencement d’images contemporaines de l’Algérie et de Paris, avec des textes d’acteurs multiples de la conquête de ce pays par la France à partir de 1830, devrait me permettre de rendre visible et audible, manifeste j’espère, cette conquête, qui a mené à la destruction d’une partie de la population de l’Algérie, de sa culture et de sa civilisation.
De 1830 à 1848, les dires et écrits de personnages plus ou moins illustres (et illustrés) de la France du XIXe seront confrontés à des images récentes de ces deux pays, deux mondes. »
Sortie en salles le 11 octobre 2023
Israël, Autriche – 2020 – 86′ – Production : Langbein & Partner, Yes Docu
Distribution : Cinephil
Une histoire d’amour tragique entre une prisonnière et son ravisseur. Flamboyante et pleine de vie, Helena Citron est emmenée à Auschwitz en tant que jeune femme et trouve bientôt un réconfort improbable sous la tutelle de Franz Wunsch, un officier SS de haut rang qui tombe amoureux d’elle et de sa voix magnétique. Risquant d’être exécutée si elle est attrapée, leur relation interdite s’est poursuivie jusqu’à sa miraculeuse libération. Mais lorsqu’une lettre de l’épouse de Wunsch arrive, trente ans plus tard, suppliant Helena de témoigner en faveur de Wunsch, elle se retrouve confrontée à une décision impossible : aidera-t-elle l’homme qui a brutalisé tant de vies, mais qui a sauvé la sienne ?
Sortie en salles le 11 octobre 2023
Allemagne – 2023 – 93′ – Production : Road Movies, La Belle Affaire
Distribution : HanWay Films, DCM Film Distribution, Les Films du Losange
Une expérience cinématographique unique qui éclaire l’oeuvre d’un artiste et révèle son parcours de vie, ses inspirations, son processus créatif, et sa fascination pour le mythe et l’histoire. Le passé et le présent s’entrelacent pour brouiller la frontière entre film et peinture, permettant de s’immerger complètement dans le monde de l’un des plus grands artistes contemporains, Anselm Kiefer.
Sortie en salles le 18 octobre 2023
France – 2023 – 84′ – Production : Orawa Production
Distribution : SAJE distribution
Depuis des siècles, les prêtres accompagnent de nombreuses personnes dans leur vie, dans les moments de joie comme d’épreuve. Alors que le scandale des abus a entaché l’Église ces dernières années, les prêtres demeurent un mystère. Plus qu’un simple métier, leur fonction exige un style de vie radical, celui du célibat, de l’abandon de la paternité et de la sobriété. Antoine, prêtre vagabond, rider, sillonne l’Ariège avec sa caravane pour écouter les villageois. Gaspard, prêtre montagnard, pousse les jeunes à se dépasser, à contempler la création, et à se débarrasser de leurs addictions. François, vieux prêtre parisien, offre son regard d’expérience sur les défis de la prêtrise. Paul souhaite remporter le championnat de France du clergé à vélo. Le Père Matthieu sort des milliers d’enfants des bidonvilles pour leur offrir un autre avenir. A travers eux s’esquissent les enjeux de leur engagement et de la prêtrise au XXIe siècle.
France – 2023 – 85′ – Production : MK Productions
Distribution : New Story
« Le cinéma est-il un langage en train de se perdre, un art qui va mourir ? » : Wim Wenders posait cette question à seize de ses collègues réalisateurs dans Chambre 666 en 1982. Quarante ans plus tard, en 2022, Lubna Playoust utilise le même dispositif pour poser la même question à 30 cinéastes contemporains présents à Cannes cette année-là, de Wim Wenders lui-même à James Gray, de Rebecca Zlotowski à Claire Denis, d’Olivier Assayas à Nadav Lapid à Asghar Farhadi à Alice Rohrwacher…
Sortie en salles le 25 octobre 2023
Canada, France – 2023 – 95′ – Production : Nadja productions, ACIC Office national du film du Canada (ONF), Les Ateliers Sauvages
Distribution : Cinéma Saint-André des Arts
2020 à 2022 ont été des années en parenthèses qui ont renforcé les inégalités, la colère et les soulèvements populaires. Confinée à Montréal, les projets de la réalisatrice ont été brutalement annulés. Le besoin de tourner l’a amené à demander à cinquante amis, connaissances ou amis d’amis, artistes et intellectuels du Canada et d’ailleurs, de lui envoyer des images, des sons. Elle les a ensuite mêlés aux actualités internationales, à des extraits de films, d’oeuvres littéraires et de poésie pour dresser un état des lieux de la survie de notre monde. Il en résulte un poème documentaire, féministe, optimiste et engagé, ponctué de rappels de décès : celui d’Hélène Châtelain, de David Graeber, de Sarah Maldoror, de Nawal El Saadawi, d’Etel Adnan, de Moufida Tlatli, de Marie-Claire Blais, de Lina Ben Mhenni, de Maradona et de Jean-Luc Godard.
Sortie en salles le 25 octobre 2023
Brésil, France, Allemagne – 2021 – 98′ – Production : Globo Filmes
Distribution : The Match Factory
Janvier 2019. Le cinéaste Karim Aïnouz décide de traverser la Méditerranée en bateau et d’entreprendre son tout premier voyage en Algérie.
Accompagné de sa caméra et du souvenir de sa mère Iracema, Karim Aïnouz nous livre ici un récit détaillé du voyage vers la terre natale de son père ; de la traversée de la mer à son arrivée dans les montagnes de l’Atlas en Kabylie jusqu’à son retour, entremêlant présent, passé et futur.
Sortie en salles le 25 octobre 2023
France – 2023 – 105′ – Production : Ecran Sud
Distribution : Ecran Sud, Les Toiles d’Oc
Des grandes plaines osages d’Oklahoma aux montagnes d’Occitanie, deux cultures autochtones se parlent et se répondent. Deux femmes nous racontent deux cultures autochtones aux langues menacées. Isabelle l’occitane chez les osages, Chelsea, l’Osage chez les occitans, parcourant les paysages et l’histoire des plaines d’Amérique et des montagnes d’Occitanie.
Sortie en salles le 25 octobre 2023
Grande-Bretagne – 2023 – 90′ – Production et distribution : Seventh Art Productions
Le Baiser de Gustav Klimt est l’un des tableaux les plus connus et les plus reproduits au monde. C’est sûrement l’affiche qu’on retrouvera le plus souvent sur le mur d’étudiants de Pékin à Boston. Peinte à Vienne vers 1908, l’image évocatrice d’un couple d’inconnus enlacés a captivé les spectateurs depuis sa création par son mystère, sa sensualité et l’éclat des matières. Mais que se cache-t-il derrière le charme de cette œuvre et qui était l’artiste qui l’a créée ? Nous explorerons en détail l’or, les arts décoratifs, le symbolisme et l’érotisme latent de ce tableau avec une étude minutieuse qui nous emmènera dans le Vienne du tournant du XXe siècle, lorsque l’ancien monde luttait contre l’émergence d’une nouvelle ère. La réalisatrice de Frida Kahlo et Mary Cassatt – Peindre la femme moderne nous propose ce nouveau film puissant, captivant et passionné.
Sortie en salles le 25 octobre 2023
En cette rentrée de septembre, douze documentaires sortent en salles. 2023 est l’année du documentaire alors raison de plus d’aller voir en nombre ces films dès les premiers jours pour leur donner une chance de rester à l’affiche la semaine suivante !
France – 2020 – 85′ – Morgane Production
Souvent adressés par l’école, les enfants et leurs parents arrivent au Centre Claude Bernard avec leur échec en bandoulière, sous le manteau ou sous la peau. Il n’arrive pas à lire, à parler, à compter, à marcher. Il s’agite. Il est violent. Il n’a pas d’amis… La liste est longue. Dans ce centre médico-psycho-pédagogique, les soignants sont là pour les accompagner en thérapie. Par le jeu, le dialogue, le silence, en famille, en groupe ou individuellement, ils cheminent pour les aider à grandir. La nuit, dans les couloirs et dans la salle d’attente, entre rêve et cauchemar, un drôle de petit bonhomme s’anime et libère ses émotions. Il était une fois, derrière le symptôme, tapis dans l’ombre, des enfants, des adolescents et des parents qui avaient peur du loup… Loup y es-tu ?
Sortie en salles le 13 septembre 2023.
Distribution : Véo Distribution
Canada – 2023 – 97′ – Jane Losa Films
Longtemps, l’Océan nous a paru inaltérable et inépuisable, mais l’impact de nos actions sur sa biodiversité et sa température est alarmant. Dans L’Océan vu du cœur, suite de La Terre vue du cœur, Hubert Reeves, entouré de scientifiques, d’explorateurs passionnés, nous propose de redécouvrir ce qui le menace et surtout, sa capacité de régénération phénoménale. Un hymne au Vivant, dans ce qu’il a de plus riche, de plus précieux et nécessaire à préserver si l’on veut survivre, parmi d’autres espèces, sur notre planète bleue.
Sortie en salles le 13 septembre 2023.
Distribution : Les Alchimistes & Maison 4:3
Australie, Suède – 1977 – 97′ – Polar Music International & Reg Grundy Productions
Filmé par le réalisateur Lasse Hallström lors de la méga-tournée d’ABBA en Australie, le nouveau film remasterisé vous emmènera dans un voyage à travers les années 70 où la disco régnait et ABBA en était la royauté. Avec un accès aux coulisses ainsi que des performances des plus gros tubes d’ABBA dont « Dancing Queen », « SOS », « Name Of The Game » et « Waterloo », ce film offre un regard exclusif sur le succès du groupe au summum de sa popularité.
Sortie en salles le 13 septembre 2023.
Distribution : Trafalgar Releasing
France – 2021 – 55′ – Quilombo Films et Pictanovo, Avril Films, L’ Œil des géants
Zou raconte le chemin d’un homme avec une jambe en moins qui avance plus intensément qu’un homme valide. La jambe amputée, membre fantôme qu’il peut encore bouger dans sa tête, est le pivot de cette histoire. À la fois trace de la guerre qui lui a fait perdre la plupart des membres de sa famille et l’a forcé à fuir son pays, à la fois frein à son exode qui lui a rendu la marche douloureuse et plus laborieuse que n’importe lequel de ses compagnons de route, c’est aussi le point d’appui pour son intégration dans un nouveau territoire.
Sortie en salles le 20 septembre 2023.
Distribution : Tajine Studio
France – 1987 – 53′ – Obsession
La loi de classification de 1948 a été un des fondements de l’apartheid. La vie de Robert, 91 ans, s’est écroulée par cette loi. Il se croyait Blanc, la Cour le classe Métis, il perd tous ses droits. Il refait sa vie avec Doris qui est Noire. Tous deux racontent, avec tendresse, humour et simplicité, leur vie de « personnes classées », en butte aux exactions légales, aux humiliations, à la délation. Deux des enfants de Robert sont des Blancs, ils se comportent avec leur père et leur belle-mère selon les codes racistes de la société de l’apartheid.
En contrepoint de l’histoire de Robert et Doris, un personnage d’ivrogne dévide, dans toute leur brutalité, les banalités du racisme. Peu à peu se dessine le drame permanent d’une ségrégation portée au plus haut point de la violence et de l’absurde.
Sortie en salles le 20 septembre 2023.
Distribution : Institut français & Telmondis
France – 2023 – 96′ – Eady East Prod
Qui a dit que vivre avec un handicap signifiait renoncer à ses plus grands rêves ? A travers le monde, Pascal Plisson est allé à la rencontre de Xavier, Charles, Antonio, Maud, Nirmala et Khendo, des enfants extraordinaires qui vont prouver que l’amour, l’éducation inclusive, l’humour et le courage peuvent déplacer des montagnes, et que le destin est parfois plein de surprises.
Sortie en salles le 27 septembre 2023.
Distribution : jour2fête
France – 2020 – 84′ – Iracoubo Films
Le Clémenceau est un bar tabac PMU fréquenté par une clientèle populaire à Saint Raphaël. Il y a les clients qui ne font que passer et les habitués qui viennent combler leur solitude. Beaucoup ont été blessés par la vie et considèrent ce bar comme un ancrage familiale. Certains vivent dans la rue, d’autres ont connus les hôpitaux psychiatriques, la plupart souffrent d’addictions. Discussions entre clients et confidences se succèdent au fil des jours.
Sortie en salles le 27 septembre 2023.
Distribution : À Vif cinémas, DHR Distribution & Xavier Gayan
France – 2022 – 74′ – Local Films
Jeune Cinéma est un documentaire d’archives sur le festival éponyme qui eut lieu à Hyères de 1965 et 1983 et qui était, après Cannes, le second festival le plus important en France, programmant les premiers et seconds films inédits et innovants de réalisateurs français et internationaux comme Guy Gilles, Philippe Garrel, Chantal Akerman, Léos Carax ou Werner Schroeter entre autres. Lieu de débats, de polémiques et de rencontres improbables, le festival s’est peu à peu perdu dans les méandres d’un cinéma de plus en plus éloigné de son public et a disparu soudainement en 1983, miné par des querelles intestines, des revirements politiques et par la concurrence de Cannes et de sa « Quinzaine des Réalisateurs ». Ce film raconte l’histoire si singulière du Festival d’Hyères, parfois sidérante (les débats avec les cinéastes), parfois hilarante (les réactions du public), mais dans tous les cas, très humaine, tentant de retrouver le fil d’une histoire oubliée du cinéma.
Sortie en salles le 27 septembre 2023.
Distribution : Carlotta Films
France, Serbie, Montenegro, Croatie – 2022 – 100′ – Poppy Pictures & Survivance
Des bobines de films dorment sur des étagères d’archives en Serbie. Elles regorgent d’images oubliées de liesses populaires, de sommets politiques, et parfois de luttes armées anticoloniales. Mila Turajlić les exhume une à une et part à la rencontre de celui qui les a filmées : Stevan Labudović. À partir de 1954, de Belgrade à Alger en passant par New York, ce filmeur passionné a capté sur pellicule, pour le compte de Tito et de l’ex-Yougoslavie, les combats anti-impérialistes et l’opposition à l’idée d’un monde bipolaire partagé entre l’Est et l’Ouest. Ses images racontent l’émergence du “Tiers-Monde” sur la scène internationale et une utopie politique : le mouvement des Non Alignés. Une époque où l’on croyait que le cinéma pouvait écrire l’histoire.
Non Alignés forme avec Ciné-Guérillas un diptyque filmique : Non Alignés & Ciné- Guérillas – Scènes des archives Labudović.
Sortie en salles le 27 septembre 2023.
Distribution : Survivance
France, Serbie, Montenegro, Croatie – 2022 – 94′ – Poppy Pictures & Survivance
Ciné-Guérillas se centre plus spécifiquement sur les images réalisées par Stevan Labudović du côté du FLN, avec le soutien de l’ex-Yougoslavie, afin de contrer les films de propagande française pendant la guerre d’indépendance algérienne. Le film revient sur le rôle et les conditions de production de ces images encore peu connues.
Le documentaire « Ciné-Guérillas » fait l’objet d’une sortie en complément de « Non Alignés ».
Sortie en salles le 27 septembre 2023.
Distribution : Survivance
Québec – 2022 – 104′ – Tulp Films
Une ancienne usine de pâtes Catelli, située au confluent de la Petite-Patrie, du Mile-End et de la Petite-Italie, est devenue au fil du temps le refuge de nombreux artistes de renom, un lieu de création important pour la peinture contemporaine montréalaise. Les rencontres fortuites, la proximité et les échanges enrichissent leur œuvre respective. Mais la spéculation immobilière a causé l’évincement des artistes de leur atelier, précarisant leur pratique. Lutter pour créer, créer pour lutter: ce documentaire nous ouvre la porte de ces lieux inspirants, qui bientôt ne le seront plus. Un voyage dans l’esprit de la création — malgré tout.
Sortie en salles le 27 septembre 2023.
Distribution : La Nouvelle Dimension & h264 distribution
France – 2023 – 67′ – Fabienne Le Houérou
La réalisatrice du film, chercheur en sciences humaines, évoque dans ce film ses relations complexes avec son terrain indien au Rajasthan concernant la musique. Entre conflit, poésie et humour, elle invoque un « je » subjectif sur le vieillissement au féminin et la situation de péril auquel elle doit faire face. La thématique est explorée dans le thème musical du film « Gori » . Le film interroge l’authenticité et la vérité des malentendus entre Orient fantasmé et Occident.
Sortie en salles le 27 septembre 2023.
Distribution : Cinéma Saint-André des Arts
« Le féminisme est un fait de société, un projet politique, une révolution, au sens historique, symbolique, physique du terme. Quand j’écris, je lui emboîte le pas. Je suis devenue journaliste pas seulement pour raconter le monde, mais pour tenter de le changer. »
Pour ce 9e épisode de notre série Pour qui travaille les journalistes ?, Giulia Foïs revient sur son parcours et les étapes d’une vie engagée.
Le masculin l’emporte sur le féminin. Le masculin est le neutre. Le neutre est l’universel, et l’universel est le garde-fou, la colonne vertébrale, le principe fondateur du pays des Lumières, le nôtre, et il est beau, et il est grand, ce pays, puisqu’il s’avère aussi être celui des droits de l’homme. Année après année, je note, j’apprends, et je ne tique même pas. Je corrige, même. J’écris « Homme », avec un H majuscule, celui du neutre, de l’universel, et des Lumières – j’apprends vite. Le masculin de mon école primaire, le neutre de ma fac de lettres, l’universel de mon école de journalisme. Je viens d’y entrer, je bois les paroles de celui qui enseigne – plus rarement « celle », mais je ne m’en rends même pas compte. Il est journaliste, j’aspire à l’être. Il sait, je consigne. Le journaliste doit s’effacer derrière les faits, l’objectivité est une vertu cardinale. Je note. Le journaliste est un passeur, il écrit pour le plus grand nombre. Je note. Le journaliste sait mettre de côté ce qu’il est, qui il aime, et pour qui il vote, le journaliste s’oublie, au nom de l’intérêt général. Je note et je m’incline devant la noblesse d’un métier qui semble tenir autant de la technique, que de l’éthique.
Je suis fille du service public – France Inter, France Culture, France Info dans toutes les pièces de la maison, et cette idée que l’information n’appartient à personne d’autre qu’au peuple d’où surgit l’événement. Je suis la dernière production d’un couple né entre les mouvements de jeunesse italiens, et Mai 68, en France. Ma mère balançait des pavés, mon père changeait les couches de mon frère, et moi, j’ai grandi avec cette histoire là. Les stéréotypes n’existaient que pour qu’on les dégomme. Les rôles assignés promettaient la sclérose de la pensée. Le collectif avait le pouvoir de faire bouger les choses, l’individu le devoir d’essayer. Le féminisme avait gagné : le genre n’existait pas. Une nouvelle société avait émergé, et, cette fois, elle était vraiment universelle.
Le problème, avec la réalité, c’est qu’elle finit toujours par vous piquer le nez. Au Centre de formation des journalistes, j’ai vite compris que la guerre était un truc de bonhomme. A peu près comme la politique, l’économie, ou le sport. Aux filles, on laissait volontiers la culture et la société, ce truc suffisamment vague pour qu’on puisse y mettre ce qu’on voulait. J’aime le vague – pour la marge de manœuvre, alors j’y suis allée. Entre temps, la vie m’avait appris que mes parents s’étaient trompés : pour l’extérieur, le genre existait. Dans la rue, le genre existait. Etre une fille, ça aussi, c’était une réalité. Je ne compte plus les mains au cul, et les coups de sifflet. Je liste à peine les regards qui déshabillent, les « salopes » qui salissent, et le nombre de fois où j’ai pressé le pas en rentrant chez moi. J’ai eu la peur au ventre. J’ai eu la main sur l’épaule. J’ai eu le rédacteur en chef bienveillant, et la voix qui se baisse pour m’apprendre à marcher : « comme t’es une fille, on t’attend plutôt du côté de l’émotion, que de celui de l’analyse ». Je l’aurai pilé. J’étais CDD. Je n’ai pas moufté. Comme la majorité d’entre nous, j’ai appris à serrer les dents. A baisser la tête. A raser les murs. Et puis j’ai connu le viol, comme pas mal d’entre nous. Alors, comme certaines, je suis devenue féministe. J’ai compris que ce que j’avais subi était symptôme et cause d’un système qu’il fallait dégommer. J’ai voulu le dégommer. Et j’ai mordu mes lèvres, le 8 Mars, devant les quelques poignées qu’on était, réunies sous la pluie, sur une place de la Bastille qui nous racontait l’avènement d’une société libre, égalitaire, et fraternelle. Dans les années 2000, le féminisme avait gagné, alors on l’avait enterré. Et personne n’osait parler de sororité.
Et puis un jour, j’en ai eu marre. A force de faire semblant d’être neutre, je l’étais devenue, et j’annonçais à l’antenne la pire des catastrophes naturelles avec la même intensité que les prévisions de Bison Futé une veille d’Ascension : tout se répétait, tout était prévisible, plus rien ne me faisait rien. Les inondations me glissaient dessus. Les morts faisaient dodo. La vie c’était compliqué, c’était comme ça qu’est-ce que vous voulez, alors j’ai arrêté. J’ai décollé de l’actualité chaude comme on décolle le nez de la vitre, et je suis « descendue » aux programmes. Physiquement, on était un étage au-dessous. Dans la hiérarchie des valeurs éditoriales, c’était la dégringolade. Allais-je seulement pouvoir garder ma carte de presse ? La question ne cessait de m’étonner : moi, je voulais juste changer de rythme. Modifier l’angle de vue, mais regarder, toujours. Rapporter des faits, encore, mais freiner la cadence. Les décrypter pour le plus grand nombre, évidemment, mais prendre le temps. Saisir le réel, plus que jamais, mais pouvoir faire un pas de côté. Souffler. Respirer. Comprendre. Et, parfois, m’offrir l’immense liberté de dire « je ».
Saisir le réel, plus que jamais, mais pouvoir faire un pas de côté. Souffler. Respirer. Comprendre. Et, parfois, m’offrir l’immense liberté de dire « je ».
Giulia Foïs
Comme dans : « à force de traiter de sujets de société, je constate un certain nombre d’injustices ». Ca pourrait être un fait. L’écart de salaire moyen, entre un homme et une femme, c’est un fait. L’inégale répartition des tâches domestiques, dans le couple, c’est un fait. L’écrasante domination des hommes aux postes de pouvoir politique, économique, médiatique, c’est un fait. Mais, au pays des Lumières, c’est un fait qui déplaît, comme tout ce qui ternit le roman national. Le féminisme a gagné, le masculin est neutre, l’universel est une réalité, et le reste n’est qu’ovaires mal embouchés. A l’époque (autant dire : hier), dans les rédactions ou ailleurs, on considérait encore le féminisme comme une opinion obsolète partagée par quelques tue-l’amour désespérées – c’était sans doute les mêmes qui voyaient l’écologie comme le terrain de jeu des peines à jouir de la planète… C’était la seule fenêtre de tir possible, et je m’y suis engouffrée. Comme une damnée, j’ai bossé. Chiffrer mes chroniques, sourcer, calibrer au millimètre près : le sujet, je le sais, suscite tellement d’hostilité, que j’avance blindée.
J’apprends. Que la France est le seul pays au monde où on dit « droits de l’homme », et pas « droits humains ». Que notre langue est à peu près aussi inclusive qu’un monde dont la moitié des locataires est piétinée par l’autre. Qu’avant, on disait « autrice ». Mais que, quand des hommes ont fondé l’Académie Française, ils ont considéré que le mot devait être effacé, du vocabulaire, comme de la pensée. Alors les femmes ont disparu de nos bibliothèques. Alors les manuels scolaires, les miens, ceux qui m’ont appris l’histoire, la littérature – le monde en somme, ont été squattés par les hommes, de la première, à la dernière page, tant et si bien que leur point de vue, unique, est devenu hégémonique. Si répandu qu’on a pu le croire neutre. Tant réitéré qu’on a pu le dire universel.
Je me souviens. Que depuis que j’ai commencé le métier, ceux qui commentent, ceux qui analysent, ceux qui dessinent le monde sont des hommes : à eux, l’expertise, érigée en vérité ; aux femmes le témoignage, forcément parcellaire, forcément contestable. Que, dans tous les organes de presse où je suis passée, au micro, comme sur un plateau de télé, ils sont souvent les premiers, et les derniers à parler. Que, dans ma promo, au CFJ, nous étions tous les mêmes : blancs, bourgeois, officiellement hétéros. Et ça, qu’on le veuille ou non, ça s’appelle un biais.
Je pense que l’objectivité n’existe pas. Que les journalistes ne sont pas des machines. Et que, bien avant de traiter une question, de partir en reportage, d’écrire la moindre brève, ils font des choix.
Giulia Foïs
Avant même que le papier ne soit écrit, que la caméra ait tourné, que le son ne soit monté, leur subjectivité est intervenue. Pas grave. Normal. Bonne nouvelle, même : nous avons des doigts qui tapent sur un clavier, nous avons aussi du sang qui coule dans les veines, un cœur qui bat parfois la chamade, des tripes, des colères, et des souvenirs. Ce vécu là, ce bagage là font de nous les professionnels que nous sommes : naturellement singuliers, nous sommes la preuve vivante, incarnée, que le réel, en soi, n’existe pas, et que tout n’est jamais qu’une question de point de vue. A nous de l’étayer, à nous de le nourrir, à nous d’être le plus honnête, et le plus rigoureux possible. C’est tout. L’ambition peut paraître moindre, elle a le mérite d’être plus juste. A nous de l’assumer. Mais pourquoi ne pas le faire ? A titre personnel, je me demande surtout ce que dirait de nous cette neutralité sur des sujets comme le mien : à force d’avoir le nez plongé dans une réalité que tout le monde préfèrerait éviter, à force de me cogner à un monde où on viole (toutes les sept minutes, aujourd’hui, en France), où on cogne (deux cent milles femmes chaque année), où on tue (une tous les trois jours à minima), quelle sorte d’être humain serais-je si je n’étais pas déterminée à le faire bouger ?
J’écris pour que ça s’arrête.
J’écris pour que l’on sache et qu’on regarde le monde en face.
J’écris pour comprendre pourquoi, j’écris pour savoir comment.
J’écris pour déminer, j’écris pour décrypter.
J’écris pour le plus grand nombre, parce que personne n’échappe à ces sujets.
J’écris parce que c’est mon métier. Que mon métier consiste à traduire le monde tel qu’il est, dans ses mouvements, dans ses résistances, dans ses atermoiements, et que, ce faisant, j’espère accompagner la naissance de celui d’après.
Le féminisme – comme le réchauffement climatique, n’est pas une opinion. On n’est pas « pour ou contre le viol ». L’IVG est un droit inaliénable. L’égalité femmes / hommes n’est pas une réalité, et l’universel reste un but à atteindre. Chaque jour, je mesure la désinformation, je constate la force du fantasme, alors je répète les faits : non, les homme ne seront pas grand remplacés, mais ils pourront peut-être, un jour, vivre dans un monde plus civilisé.
J’écris pour informer, j’écris au nom de l’intérêt général.
Chaque jour, je lis, j’interroge, j’apprends encore, et je partage toujours : le journalisme est mon métier.
Le féminisme est un fait de société, un projet politique, une révolution, au sens historique, symbolique, physique du terme. Quand j’écris, je lui emboîte le pas.
Je suis devenue journaliste pas seulement pour raconter le monde, mais pour tenter de le changer.
Je me souviens. Que depuis que j’ai commencé le métier, ceux qui commentent, ceux qui analysent, ceux qui dessinent le monde sont des hommes : à eux, l’expertise, érigée en vérité ; aux femmes le témoignage, forcément parcellaire, forcément contestable. Que, dans tous les organes de presse où je suis passée, au micro, comme sur un plateau de télé, ils sont souvent les premiers, et les derniers à parler. Que, dans ma promo, au CFJ, nous étions tous les mêmes : blancs, bourgeois, officiellement hétéros. Et ça, qu’on le veuille ou non, ça s’appelle un biais.
La journaliste Giulia Foïs s’est peu à peu spécialisée dans les questions de genre. Productrice à France Inter, elle crée le débat depuis dix ans, sur les ondes, à propos des violences sexuelles, de la condition féminine et de toute forme d’oppression (Pas Son Genre; En marge). En mars 2020, elle publie Je suis une sur deux, récit-manifeste contre le viol et du combat qu’elle a dû mener pour s’en sortir. Sa participation à Ceci est mon cœur marque ses premiers pas dans la littérature jeunesse.
Une perquisition domiciliaire à l’aube. Un placement en garde à vue par la DGSI. Le tout pour une journaliste qui a enquêté sur l’opération SIRLI en Égypte. Une opération qui met gravement en cause la France.
D’évidence, il s’agit de percer à jour le secret des sources qui ont alimenté le travail d’Ariane Lavrilleux pour le site Disclose.
L’association du Prix Albert Londres, qui avait présélectionné cette enquête l’année dernière, et la Scam, tiennent à exprimer tout leur soutien à leur consœur, de même que leur totale solidarité. Le journalisme d’investigation n’a d’autre projet que de répondre à l’intérêt du public.
Contacts presse
Prix Albert Londres > Stéphane Joseph : 06 82 90 01 93
La Scam > Cristina Campodonico : 06 85 33 36 56