Rémi Lainé, président de la Scam,
Bouchera Azzouz, autrice et réalisatrice
ont le plaisir de vous inviter à la projection du film documentaire

Meufs de [LA] Cité
de Bouchera Azzouz

2021 – 60 minutes – produit par Patrick Spica Productions

« Meufs de [LA] cité », nous invite, avec beaucoup de nuance et de discernement à regarder la cité à hauteur de filles. Elles sont la 3ème, parfois la 4ème génération issue de l’immigration.  Camilya 29 ans de la cité du Luth à Gennevilliers, Imane, Sarah, Kamba, 17 ans, 3 copines de Corbeil-Essonnes, sont à la fois fières de leurs origines, fières de leurs banlieues, sans pour autant, négliger les problèmes auxquels elles se confrontent, identité, citoyenneté, héritage familiale et religieux, discriminations, racisme, sexisme, repli communautaire, sentiment d’exclusion, mais aussi leurs stratégies pour contourner tous ces obstacles.

Rémi Lainé, président de la Scam,
Géraldine Boudot et MOVIE DA Productions
ont le plaisir de vous inviter à la projection du film documentaire

Julien Duvivier, pionner du 7ème art
de Géraldine Boudot

2022 – 52 minutes – produit par MOVIE DA Productions, avec la participation de CINÉ+ et du CNC

Deux jeunes réalisateurs trouvent une bobine de film avec une étiquette « Duvivier ». Dans une vieille salle de cinéma, ils la projettent et découvrent sur l’écran des extraits de films qui les émerveillent. Bientôt, ce sont différents personnages qui les interpellent depuis l’écran et leur donnent des pistes pour un futur documentaire consacré à ce réalisateur français, Julien Duvivier. Sous nos yeux se construit de lui-même le documentaire, comme par magie.

Avec Maxime Mailhou, Seunghui Choi, Rose Duvivier, Guillemette Odicino, Serge Bromberg, Noël Herpe, Christian Viviani et Jean-Dominique Nuttens.

Un film documentaire lauréat de la bourse Brouillon d’un rêve de la Scam

Rémi Lainé, président de la Scam,
Giulia Amati et Les Films de l’œil sauvage,
ont le plaisir de vous inviter à la projection du film documentaire

Kristos, le dernier enfant
de Giulia Amati

2022 – 88 minutes – produit par Les Films de l’œil sauvage, Blink Blink Prod, Bad Crowd, ARTE France, E.R.T s.a, Aljazeera Documentary channel, Lyfta
Bourse « Brouillon d’un rêve » de la Scam

Sur l’île grecque d’Arki, vivent un millier de chèvres, trente habitants et, désormais, un seul enfant : Kristos, 10 ans, l’unique élève de Maria, dans la petite école qu’ont fréquentée avant lui ses grands frères, tous devenus bergers, comme leur père. L’institutrice voudrait voir Kristos poursuivre ses études au collège, mais il lui faudrait pour cela quitter l’île et rejoindre le continent par la mer.

La Scam invite cinq auteurs ou autrices à participer à l’IDFAcademy. Vous avez jusqu’au lundi 24 juillet 15 heures pour adresser votre candidature.

La formation et les candidatures se faisant en anglais, le message ci-dessous est également rédigé dans la langue de Shakespeare

Taking place from November 9 to 12 in Amsterdam during IDFA, IDFAcademy gives emerging international filmmakers the opportunity to meet a broad spectrum of highly esteemed documentary professionals willing to share their knowledge of the industry.

Program

During this intensive training program, participants gain up-to-date market knowledge of the documentary industry and learn first-hand about the current trends in documentary filmmaking. Trends and models in various parts of the world are dealt with to ensure that participants develop a broad view of the sector. The program consists of masterclasses of well-known directors and smaller sessions on subjects like outreach and distribution. See the program.

Participants

LaScam invites* 5 authors, making their first or second feature length, who have proven their talent on a national scale and would like to expand their career internationally. Applications from experienced authors are not accepted.
This invitation is exclusively dedicated to authors recipient of, either Brouillon d’un rêve grant, Etoile de la Scam, Scam Prize or Albert Londres Prize.
Please note carefully: the program is not project-driven, nevertheless participants should have a project during their attendance. This ensures that participants are constantly applying the general knowledge and advice to their own documentary during the four days program.
Having a producer is not needed. Only one author per project can apply.
Attention will be focused on your motivations. What do you hope to get out of the IDFAcademy program and how can your participation contribute to your career?

LaScam Bonus

In partnership with EURODOC, filmmakers invited by LaScam for the IDFAcademy have the opportunity, during their stay in Amsterdam, to pitch their project to producers from the EURODOC network, benefit from their advice and, in so doing, expand their professional network.

To ensure that these opportunities take place in the best conditions, LaScam offers, several weeks before IDFA, a workshop with Claire Dixsaut « The art of the pitch in English ». It consists of two modules:

  • a training course on the methodology of pitch
  • a pitch practice session

Important: If you are selected, in October, you will be asked to submit a complete file of your project in English as soon as possible. Be prepared.

Agenda

Deadline application: Monday, July 24th at 3pm on LaScam form.
The finale selection in collaboration with IDFA will be made early October.

Workshop “The art of the Pitch in English”:

  • Tuesday, October 10th: Methodology of pitch (4 hours, in videoconference)
  • Friday, October 20th: Practice session (4 hours, in Paris*)

EURODOC preparation session: late October.
IDFAcademy 2023: from November 9 to 12 in Amsterdam.
EURODOC producers’meetings on November 13 in Amsterdam.

Accreditation form

Please use this form to apply before Monday, July 24th at 3pm.

Please have the following details (english only) ready:

  • Full contact details
  • Motivation – What do you hope to get out of the IDFAcademy program and how can your participation contribute to your career – max. 400 words
  • Pitch of your project – max. 300 words
  • Project-related viewing link (rush, teaser, etc.) (optional)
  • Biography max. 120 words (only one author per project can apply)
  • Full Filmography (mandatory, or mention that this is your first film): films titles, broadcasters, festival selections and prizes.
  • Vimeo link to one selected film from your filmography
  • Justify the choice of this selected film. How does this shed light on your approach as an author? max. 100 words

* The costs for organization are covered by LaScam and IDFA

Contacts

Lise Roure, Fanny Viratelle et Maimouna Najib – IDFAcademy@scam.fr  – 01 56 69 58 06

Au programme de la 35e édition des États généraux du film documentaire, cinq films engagés qui ont été soutenus par le dispositif d’aide à la création de la Scam Brouillon d’un rêve, et le nouveau programme de la Nuit de la radio 2023 proposé par Judith Bordas.

Une fois de plus, la Scam vous convie à un grand voyage dans les limbes des brouillons devenus films. Voyage dans le temps, voyage intérieur, voyage lointain d’Alep à Ahmedabad. Des voyages qui « ouvrent une brèche de contradiction » comme le disait si joliment à propos du genre documentaire l’ami Jean-Louis Comolli, disparu l’an dernier – lui qui aimait le foisonnement de Lussas.

A propos de voyage, je voudrais m’attarder un instant sur Kadib Abyad – La Mère de tous les mensonges qui terminera avec éclat notre journée Brouillon d’un Rêve. Asmae El Moudir, sa réalisatrice, est casablancaise.  Elle se souvient depuis son tout-jeune âge d’un « besoin inné de raconter ». Sans doute son film vibrait-il déjà en elle sans même qu’elle le sache. « On a grandi ensemble », dit-elle. Il lui a fallu dix années pour le faire mûrir, pour « apprendre à raconter avec des images ». Le chemin de son rêve a été semé d’embûches, les sorcières et les bonnes fées étaient à l’affût. Asmae l’a porté en elle du Maroc au Sénégal, d’Ecosse en Italie, de Suisse aux Pays-Bas au gré des pitchs et des ateliers. Il y a eu des écritures, des réécritures, des aléas de production, des aides promises et jamais parvenues, d’autres trop modestes « pour un si grand rêve » même si tout était bon à prendre. Des prétendus sachants et sachantes ont tout remis en question. Il y a eu des moments de désespoir, des essaims de doutes et une force intérieure pour les esquiver : Asmae n’a jamais-jamais perdu de vue une petite étoile qui scintillait au bout du tunnel, le film à l’écran. Le Festival de Cannes a sélectionné Kadib Abyad pour Un Certain Regard. Asmae y a décroché le prix de la mise en scène puis dans la foulée, l’Œil d’or, le prix du documentaire créé par la Scam avec la complicité de Thierry Frémaux. Le voyage s’est poursuivi de festival en festival. Tchéquie, Afrique du sud en attendant Lussas. L’horizon s’élargit sans cesse, rien n’est désormais trop grand pour le rêve d’Asmae : lauréat de l’Œil d’or, La Mère de tous les mensonges est présélectionné pour les Oscars 2024. Asmae osait-elle l’imaginer quand toute petite elle éprouvait ce besoin de raconter ? Je dirais oui. Dix ans, elle n’a rien lâché. Asmae parle de « patience ». On pourrait dire « foi ». C’est surtout ce que l’on appelle être cinéaste.

Rémi Lainé, président de la Scam

Mardi 22 août à 17h30

Présentation du dispositif Brouillon d’un rêve Documentaire avec Lise Roure, responsable de l’aide à la création de la Scam (Bâtiment L’imaginaire).

Jeudi 24 août : Journée Scam | Brouillon d’un rêve (salle Scam)

Filmer l’autre côté du palier. Filmer comme un pacte scellé avec soi-même, avec sa ville, avec ses proches. Filmer la folle érudition d’un simple Monsieur. Filmer comme autant de subtils actes d’élévation, d’impertinence. La journée Brouillon d’un rêve vous convie à la découverte de cinq films remarquables, soutenus dès l’écriture par le dispositif d’aide à la création de la Scam.

Séance du matin à 10h15

Les sœurs Pathan de Eléonore Boissinot

(75’ – France – Dryade Films)

photo Eléonore Boissinot

Le Jardin des Hespérides de Elliott Mattiussi

(90’ – France – La Société des Apaches)

Le jardin des Hespérides ELLIOTT MATTIUSSI
photo Elliott Mattiussi

Séance de l’après-midi à 14h45

Le pacte d’Alep de Karim Serjieh

(103’ – France, Syrie, Qatar – Caractères Productions)

Le pacte d'Alep - KARIM SERJIEH
photo Karim Serjieh

Eredità de Jean-Luc Cesco

(61’ – France – Les Films de l’Aqueduc)

Eredita Jean-Luc Cesco
photo Jean-Luc Cesco

Séance de soirée à 21h15

Kadib Abyad (La Mère de tous les mensonges) d’Asmae El Moudir

(1h36’ – Maroc, Egypte – Insight Films, Fig Leaf Studios – Prix L’Œil d’Or Cannes 2023)

La mère de tous les mensonges Asmae El Moudir
photo Asmae El Moudir

Vendredi 25 août : La Nuit de la Radio 2023

La Nuit de la radio 2023 vous invite à une expérience d’écoute collective, à Saint-Laurent sous Coiron, casque sur les oreilles, pour découvrir Les morts ne l’entendent pas de cette oreille de Judith Bordas.

Cette promenade dans des extraits mythiques de la radio, issus des collections de l’INA, est une enquête sur notre manière d’accompagner les morts, de faire rite, pour leur permettre de devenir des morts heureux.

Sur pré-inscription à l’accueil public.

Samedi 26 août à 21h

A l’occasion de l’année du doc, Ciné concert La Fête sauvage avec les Percussions de Strasbourg.

La Fête Sauvage a nécessité plus de deux ans de tournage aux quatre coins de la planète, en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud, au réalisateur Frédéric Rossif pour créer cette ode à la nature et aux animaux qui la peuplent.

Sorj Chalandon, c’est une signature indissociable de la guerre d’Irlande : la signature d’un journaliste qui a opiniâtrement couvert ce conflit sanglant et fratricide au cœur de l’Europe, malgré l’indifférence, malgré la lassitude des citoyens… En lui remettant aujourd’hui le Prix Christophe de Ponfilly de la Scam, le jury salue son exceptionnel parcours et tous ses reportages qui ont marqué l’histoire du journalisme.

Sorj Chalandon - photo Benjamin Géminel / Hans Lucas

Il fut le premier journaliste occidental à rendre compte des exactions du régime syrien avec le massacre de Hama en 1982. Et l’un des premiers témoins, marqué à jamais, des massacres des populations palestiniennes de Sabra et Chatila. Il a poursuivi son travail journalistique à travers une œuvre littéraire fortement imprégnée du réel. Son expérience et sa passion pour l’information, sa recherche perpétuelle de la vérité des faits, sont plus que jamais une inspiration pour les journalistes d’aujourd’hui.

Créé en 2014, à l’instigation de la commission journaliste de la Scam*, le prix Christophe de Ponfilly est doté de 8000 €. Il couronne pour l’ensemble de son travail un ou une journaliste dont il salue le courage, le sens moral et la ténacité.

Jeune journaliste, Sorj Chalandon participe à la création de Libération au début des années 1970, auquel il collabore de 1973 à 2007. Chroniqueur judiciaire, grand reporter, rédacteur en chef adjoint du quotidien, il a couvert de nombreux conflits au Liban, au Tchad ou en Irak. Il est également l’auteur de reportages sur l’Irlande du Nord et sur le procès de Klaus Barbie, qui lui ont valu le Prix Albert Londres 1988. Il est actuellement journaliste au Canard enchaîné auteur de la rubrique « La Boîte aux images » qui chronique les écrans du réel.

Ecrivain, il a publié dix romans aux éditions Grasset. Une promesse obtient le Prix Médicis en 2006. En 2008, son roman Mon traître (Prix Joseph Kessel de la Scam) s’inspire de son amitié avec Denis Donaldson, membre de l’IRA et du Sinn Féin et agent du MI5. Trois ans plus tard, l’histoire est racontée du point de vue du « traître » dans Retour à Killybegs qui obtiendra le prix du roman de l’Académie française en 2011. Sorj Chalandon apparaît en dernière partie du documentaire Sans blessures apparentes, de Jean-Paul Mari (2010) – tiré de l’ouvrage éponyme publié chez Robert Laffont – consacré aux « damnés de la guerre», ainsi qu’aux séquelles psycho-émotionnelles qui en résultent. Son dernier roman, L’Enragé, paraîtra en août 2023, aux éditions Grasset.

Sorj Chalandon rejoint le palmarès des précédentes lauréates et lauréats : Patricia Tourancheau, Sammy Ketz, Claude Guibal, Philippe Rochot, Florence Aubenas, Charles Enderlin, Marie-Monique Robin, Denis Robert et Daniel Grandclément.

* Nathalie Sapena (présidente de la commission), Patricio Arana, Olivier Da Lage, Didier Dahan, Christian Dauriac, Jennifer Deschamps, Emilie Gillet, Eric Lagneau, Cédric Lang-Roth, Thierry Ledoux, Jean-Michel Mazerolle, Laurence Neuer, Sophie Piard, Marie-Pierre Samitier, Violaine Vermot-Gaud.

 

Contact presse : cristina.campodonico@scam.fr

Patrick Chamoiseau a reçu le prix Marguerite Yourcenar 2023 pour l’ensemble de son œuvre. Retour sur le parcours de ce témoin de l’histoire coloniale et fervent penseur de la créolité, un chemin façonné de livres et d’essais marqués par la magnificence des mots.

Toujours, les grandes œuvres s’éclaircissent rétrospectivement de l’accomplissement qu’elles atteignent à la maturité, lorsque l’évidence s’impose de les célébrer comme un tout : ce tout était agissant dès le départ, dans chaque fragment, chaque esquisse sans doute, mais il aura fallu un long cheminement pour le dégager du brouillard des origines.

Peu d’œuvres en témoignent aussi nettement que celle de Patrick Chamoiseau, portée par la nécessité d’ouvrir la littérature francophone à un imaginaire de la diversité dégagé des œillères que nous a léguées l’histoire, et tout particulièrement l’histoire coloniale. Non sans atteindre parfois à une forme d’urgence dans « la ferveur des indignations » (Frères migrants, 2017), c’est dès ses prémisses que cette œuvre s’est inscrite à rebours exactement des processus de sclérose identitaire qui ronge notre début de millénaire hérissé de murs et de barbelés pour mieux reléguer les uns et enfermer les autres dans le ressentiment de leurs propres peurs.

Une langue à la richesse harmonique

Par-delà la magnificence d’une langue à la richesse harmonique nouvelle, c’est bien ce qui frappe à relire les premiers livres de Patrick Chamoiseau, de Chronique des sept misères (1986) au magistral Texaco (1992), chatoyante épopée des splendeurs et misères du peuple antillais depuis la sortie de l’esclavage : le chemin parcouru était donc tout entier contenu dans les prémisses, s’il y demeurait indiscernable ; pour reprendre une expression de Franz Kafka, une « conclusion innée » conditionnait déjà les premiers livres, serait-ce à l’insu de leur auteur qui cherchait, précisément, à la définir.

Patrick Chamoiseau l’affirme à sa façon à l’orée du fascinant Le Conteur, la nuit et le panier (2021) qui remonte aux sources de la création en terres créoles : alors que tout artiste est voué à cheminer de manière singulière, son œuvre en devient « un cheminement vers la compréhension de l’art qui est le sien ». Les livres publiés sont autant de pierres blanches qui matérialisent a posteriori ce « cheminement dépourvu de chemin ». « Comme tout artiste, l’écrivain s’invente une voie qui n’aboutit jamais, une voix qui cherche toujours son chant. C’est ainsi qu’il demeure désirant », car il n’est pas d’autre carburant que le désir, quand bien même le maître-mot de l’œuvre tout entière, en l’occurrence, resterait l’émotion : car au commencement est l’émotion, qui par deux fois s’est confrontée à la barrière de l’expression au long d’une « enfance créole » bientôt formatée par l’école coloniale, sous la férule d’un maître « grand pourfendeur de sabir créole, négateur des fastes de la culture dominée », celle qu’incarnait « Gros-Lombric », le double ou « l’écolier marron » amenant des confins de l’en-ville des contes de zombis et autre « Chouval-trois-pattes », ainsi que le raconte Chemin-d’école (1994), deuxième volume de la trilogie Une enfance créole.

Chamoiseau racontait volontiers comment l’écriture de l’essai, destiné à restituer la trajectoire d’une conscience ayant eu à trancher le choix d’une langue d’écriture, a ouvert la voie pour libérer enfin, et d’un seul souffle, le roman.

Bertrand Leclair

Si le Maître voguant « immatériel sur les cimes du savoir universel » terrifiait le présent, la langue qu’il imposait n’en reste pas moins celle dans laquelle a pu opérer l’appel d’air de la littérature mondiale. Alors que l’œuvre de Chamoiseau s’est construite sur deux jambes, alternant essais et romans ou récits, on ne peut sur ce point que s’attarder sur la parution conjointe, en 1997, de L’Esclave vieil homme et le Molosse et de Écrire en pays dominé. Chamoiseau racontait volontiers, à l’époque, comment l’écriture de l’essai, destiné à restituer la trajectoire d’une conscience ayant eu à trancher le choix d’une langue d’écriture, a ouvert la voie pour libérer enfin, et d’un seul souffle, le roman, très ancien projet qui lui résistait depuis des années. L’essai lui avait permis de comprendre que l’élan vers la liberté de son vieil esclave était certes un élan vers la réhumanisation mais que ce qu’il devait retrouver, à s’enfoncer dans les bois, n’était pas une essence perdue : de fait, il y découvre la présence agissante des traces de l’imaginaire amérindien aussi bien que le souvenir confus des divinités africaines ou des représentations symboliques imposées par le maître à travers la plantation. L’esclave vieil homme ne peut se réaliser en tant qu’être humain que dans une « totalité du monde » qu’il porte en lui, traçant la voie au monde ouvert né de la créolité, celui de « la Relation », chère à Édouard Glissant (1928-2011), dont l’élaboration théorique a profondément marqué Patrick Chamoiseau, l’incitant à dépasser à son tour les cloisonnements et les clivages identitaires.

On voudrait, bien entendu, s’attarder également sur le monumental Biblique des derniers gestes (2002), sur le lumineux L’Empreinte à Crusoé (2012). En tant que membre du jury du prix Marguerite Yourcenar destiné à couronner l’ensemble d’une œuvre, cependant, on ne peut conclure qu’en se réjouissant d’avoir l’honneur de décerner ce prix à Patrick Chamoiseau au moment où, une fois de plus, un diptyque associant roman et essai confère une dimension nouvelle à l’ensemble de son œuvre.

Métonymie de la création littéraire et de sa nécessité vitale

À l’essai déjà cité Le Conteur, la nuit et le panier, paru en 2021, répond merveilleusement le chef d’œuvre qu’est Le Vent du nord dans les fougères glacées, paru à l’automne dernier, et qui joue à merveille, en sous-main, du vertige que nourrissent les découvertes de la physique quantique[1]. Là où l’essai remontait aux sources de la création en retraçant l’extraordinaire émergence des premiers « maîtres de la Parole » dans le secret des veillées mortuaires, au temps de la catastrophe esclavagiste, le roman précipite quelques habitants des mornes en quête du dernier des maîtres de la Parole dont l’absence, d’abord passée inaperçue, creuse l’espace d’un manque, dans leur quotidien anesthésié. Aucun d’entre eux ne saurait dire exactement depuis quand Boulianno ne se présente plus aux veillées mortuaires : ayant « dépassé vieux » sans que nul ne puisse faire le compte de ses années, il n’apporte plus « cette lumière qui vient de la Parole, seule grâce capable de soutenir la vie en face de la mortalité ! » Car tous se souviennent que, lorsqu’il se présentait pour « monter au tambour » et entrer dans une la-ronde à la nuit tombée, « la mort elle-même trouvait à qui parler. (…) Hélas ! un jour, Boulianno Nérélé Iksilaire – honneur sur sa naissance et respect sur son nom – cessa de répondre aux appels ».

Par poussées fulgurantes qui sont autant de surprises, la logique du texte qui se fait luxuriant semble dès lors creuser dans un inconnu indiscernable. 

Bertrand Leclair

L’homme a disparu comme on s’efface, ou s’estompe, dans la modernité martiniquaise, sans avoir « déposé chez personne » « ce cœur-de-chauffe de la sagesse » désormais « serré au plus profond dans le silence de Boulianno ». Doutes et hypothèses lancent les plus fervents des enquêteurs à sa recherche sur les hauteurs inhabitées de Sainte-Marie, haut lieu du marronnage à l’époque de l’esclavage. Par poussées fulgurantes qui sont autant de surprises, la logique du texte qui se fait luxuriant semble dès lors creuser dans un inconnu indiscernable d’être situé non pas au dehors, mais à l’intérieur des enquêteurs, et par conséquent du lecteur – puisque le chemin de la Parole « n’est pas dans ce monde, il n’est nulle part en dehors de ta force : il est en toi-même ! » Les voici en prise immédiate avec « cette affaire insondable du vivre », constatant que « dans ce monde-ci, le nôtre, celui où l’on bat la misère », les choses « comprenables ne sont hélas pas les plus importantes ».

Ce faisant, ce n’est rien de moins qu’une métonymie de la création littéraire et de sa nécessité vitale que propose Le Vent du nord dans les fougères glacées, grand roman de la maturité artistique. Le « cheminement sans chemin » de Patrick Chamoiseau y dévoile des terres inconnues où déployer ses somptueuses harmoniques, et nous enchanter à nouveau.

[1] On pourra lire à ce propos l’article publié dans le quotidien numérique AOC le 13 décembre 2022

Juré du prix Marguerite Yourcenar, Bertrand Leclair est journaliste, romancier, essayiste et dramaturge. Il est également auteur d’une vingtaine de pièces radiophoniques et a collaboré à de nombreux ouvrages collectifs.

La Scam affirme la place singulière des auteurs et des autrices dans la société. Astérisque en est le porte-voix.

En cette rentrée de septembre, douze documentaires sortent en salles. 2023 est l’année du documentaire alors raison de plus d’aller voir en nombre ces films dès les premiers jours pour leur donner une chance de rester à l’affiche la semaine suivante !

Loup y es-tu ?
de Clara Bouffartigue

France – 2020 – 85′ – Morgane Production

Souvent adressés par l’école, les enfants et leurs parents arrivent au Centre Claude Bernard avec leur échec en bandoulière, sous le manteau ou sous la peau. Il n’arrive pas à lire, à parler, à compter, à marcher. Il s’agite. Il est violent. Il n’a pas d’amis… La liste est longue. Dans ce centre médico-psycho-pédagogique, les soignants sont là pour les accompagner en thérapie. Par le jeu, le dialogue, le silence, en famille, en groupe ou individuellement, ils cheminent pour les aider à grandir. La nuit, dans les couloirs et dans la salle d’attente, entre rêve et cauchemar, un drôle de petit bonhomme s’anime et libère ses émotions. Il était une fois, derrière le symptôme, tapis dans l’ombre, des enfants, des adolescents et des parents qui avaient peur du loup… Loup y es-tu ?

Sortie en salles le 13 septembre 2023.

Distribution : Véo Distribution

 

L’Océan vu du cœur
de Iolande Cadrin-Rossignol et Marie-Dominique Michaud

Canada – 2023 – 97′ – Jane Losa Films

Longtemps, l’Océan nous a paru inaltérable et inépuisable, mais l’impact de nos actions sur sa biodiversité et sa température est alarmant. Dans L’Océan vu du cœur, suite de La Terre vue du cœur, Hubert Reeves, entouré de scientifiques, d’explorateurs passionnés, nous propose de redécouvrir ce qui le menace et surtout, sa capacité de régénération phénoménale. Un hymne au Vivant, dans ce qu’il a de plus riche, de plus précieux et nécessaire à préserver si l’on veut survivre, parmi d’autres espèces, sur notre planète bleue.

Sortie en salles le 13 septembre 2023.

Distribution : Les Alchimistes & Maison 4:3


ABBA – The Movie

de Lasse Hallström

Australie, Suède – 1977 – 97′ – Polar Music International & Reg Grundy Productions

Filmé par le réalisateur Lasse Hallström lors de la méga-tournée d’ABBA en Australie, le nouveau film remasterisé vous emmènera dans un voyage à travers les années 70 où la disco régnait et ABBA en était la royauté. Avec un accès aux coulisses ainsi que des performances des plus gros tubes d’ABBA dont « Dancing Queen », « SOS », « Name Of The Game » et « Waterloo », ce film offre un regard exclusif sur le succès du groupe au summum de sa popularité.

Sortie en salles le 13 septembre 2023.

Distribution : Trafalgar Releasing


Zou

de Claire Glorieux

France – 2021 – 55′ – Quilombo Films et Pictanovo, Avril Films, L’ Œil des géants

Zou raconte le chemin d’un homme avec une jambe en moins qui avance plus intensément qu’un homme valide. La jambe amputée, membre fantôme qu’il peut encore bouger dans sa tête, est le pivot de cette histoire. À la fois trace de la guerre qui lui a fait perdre la plupart des membres de sa famille et l’a forcé à fuir son pays, à la fois frein à son exode qui lui a rendu la marche douloureuse et plus laborieuse que n’importe lequel de ses compagnons de route, c’est aussi le point d’appui pour son intégration dans un nouveau territoire.

Sortie en salles le 20 septembre 2023.

Distribution : Tajine Studio


Classified People

de Yolande Zauberman

France – 1987 – 53′ – Obsession

La loi de classification de 1948 a été un des fondements de l’apartheid. La vie de Robert, 91 ans, s’est écroulée par cette loi. Il se croyait Blanc, la Cour le classe Métis, il perd tous ses droits. Il refait sa vie avec Doris qui est Noire. Tous deux racontent, avec tendresse, humour et simplicité, leur vie de « personnes classées », en butte aux exactions légales, aux humiliations, à la délation. Deux des enfants de Robert sont des Blancs, ils se comportent avec leur père et leur belle-mère selon les codes racistes de la société de l’apartheid.
En contrepoint de l’histoire de Robert et Doris, un personnage d’ivrogne dévide, dans toute leur brutalité, les banalités du racisme. Peu à peu se dessine le drame permanent d’une ségrégation portée au plus haut point de la violence et de l’absurde.

Sortie en salles le 20 septembre 2023.

Distribution : Institut français & Telmondis


We have a dream

de Pascal Plisson

France – 2023 – 96′ – Eady East Prod

Qui a dit que vivre avec un handicap signifiait renoncer à ses plus grands rêves ? A travers le monde, Pascal Plisson est allé à la rencontre de Xavier, Charles, Antonio, Maud, Nirmala et Khendo, des enfants extraordinaires qui vont prouver que l’amour, l’éducation inclusive, l’humour et le courage peuvent déplacer des montagnes, et que le destin est parfois plein de surprises.

Sortie en salles le 27 septembre 2023.

Distribution : jour2fête


Au Clemenceau

de Xavier Gayan

France – 2020 – 84′ – Iracoubo Films

Le Clémenceau est un bar tabac PMU fréquenté par une clientèle populaire à Saint Raphaël. Il y a les clients qui ne font que passer et les habitués qui viennent combler leur solitude. Beaucoup ont été blessés par la vie et considèrent ce bar comme un ancrage familiale. Certains vivent dans la rue, d’autres ont connus les hôpitaux psychiatriques, la plupart souffrent d’addictions. Discussions entre clients et confidences se succèdent au fil des jours.

Sortie en salles le 27 septembre 2023.

Distribution : À Vif cinémas, DHR Distribution & Xavier Gayan


Jeune Cinéma

de Yves-Marie Mahé

France – 2022 – 74′ – Local Films

Jeune Cinéma est un documentaire d’archives sur le festival éponyme qui eut lieu à Hyères de 1965 et 1983 et qui était, après Cannes, le second festival le plus important en France, programmant les premiers et seconds films inédits et innovants de réalisateurs français et internationaux comme Guy Gilles, Philippe Garrel, Chantal Akerman, Léos Carax ou Werner Schroeter entre autres. Lieu de débats, de polémiques et de rencontres improbables, le festival s’est peu à peu perdu dans les méandres d’un cinéma de plus en plus éloigné de son public et a disparu soudainement en 1983, miné par des querelles intestines, des revirements politiques et par la concurrence de Cannes et de sa « Quinzaine des Réalisateurs ». Ce film raconte l’histoire si singulière du Festival d’Hyères, parfois sidérante (les débats avec les cinéastes), parfois hilarante (les réactions du public), mais dans tous les cas, très humaine, tentant de retrouver le fil d’une histoire oubliée du cinéma.

Sortie en salles le 27 septembre 2023.

Distribution : Carlotta Films


Non alignés – Scènes des archives Labudović

de Mila Turajlic

France, Serbie, Montenegro, Croatie – 2022 – 100′ – Poppy Pictures & Survivance

Des bobines de films dorment sur des étagères d’archives en Serbie. Elles regorgent d’images oubliées de liesses populaires, de sommets politiques, et parfois de luttes armées anticoloniales. Mila Turajlić les exhume une à une et part à la rencontre de celui qui les a filmées : Stevan Labudović. À partir de 1954, de Belgrade à Alger en passant par New York, ce filmeur passionné a capté sur pellicule, pour le compte de Tito et de l’ex-Yougoslavie, les combats anti-impérialistes et l’opposition à l’idée d’un monde bipolaire partagé entre l’Est et l’Ouest. Ses images racontent l’émergence du “Tiers-Monde” sur la scène internationale et une utopie politique : le mouvement des Non Alignés. Une époque où l’on croyait que le cinéma pouvait écrire l’histoire.

Non Alignés forme avec Ciné-Guérillas un diptyque filmique : Non Alignés & Ciné- Guérillas – Scènes des archives Labudović.

Sortie en salles le 27 septembre 2023.

Distribution : Survivance


Ciné-Guérillas – Scènes des archives Labudović

de Mila Turajlic

France, Serbie, Montenegro, Croatie – 2022 – 94′ – Poppy Pictures & Survivance

Ciné-Guérillas se centre plus spécifiquement sur les images réalisées par Stevan Labudović du côté du FLN, avec le soutien de l’ex-Yougoslavie, afin de contrer les films de propagande française pendant la guerre d’indépendance algérienne. Le film revient sur le rôle et les conditions de production de ces images encore peu connues.

Le documentaire « Ciné-Guérillas » fait l’objet d’une sortie en complément de « Non Alignés ».

Sortie en salles le 27 septembre 2023.

Distribution : Survivance


305 Bellechasse, dans l’intimité des ateliers d’artistes

de Maxime-Claude L’Ecuyer

Québec – 2022 – 104′ – Tulp Films

Une ancienne usine de pâtes Catelli, située au confluent de la Petite-Patrie, du Mile-End et de la Petite-Italie, est devenue au fil du temps le refuge de nombreux artistes de renom, un lieu de création important pour la peinture contemporaine montréalaise. Les rencontres fortuites, la proximité et les échanges enrichissent leur œuvre respective. Mais la spéculation immobilière a causé l’évincement des artistes de leur atelier, précarisant leur pratique. Lutter pour créer, créer pour lutter: ce documentaire nous ouvre la porte de ces lieux inspirants, qui bientôt ne le seront plus. Un voyage dans l’esprit de la création — malgré tout.

Sortie en salles le 27 septembre 2023.

Distribution : La Nouvelle Dimension & h264 distribution

Self-Fiction, Self-Migration
de Fabienne Le Houérou

France – 2023 – 67′ – Fabienne Le Houérou

La réalisatrice du film, chercheur en sciences humaines, évoque dans ce film ses relations complexes avec son terrain indien au Rajasthan concernant la musique. Entre conflit, poésie et humour, elle invoque un « je » subjectif sur le vieillissement au féminin et la situation de péril auquel elle doit faire face. La thématique est explorée dans le thème musical du film « Gori » . Le film interroge l’authenticité et la vérité des malentendus entre Orient fantasmé et Occident.

Sortie en salles le 27 septembre 2023.

Distribution : Cinéma Saint-André des Arts

Huit documentaires sortent en salles en juillet et août 2023.
Parmi eux, L’Œil d’or Le Prix du documentaire 2023 Les filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania, et trois films lauréats Brouillon d’un rêve documentaire : Au cimetière de la pellicule de Thierno Souleymane Diallo, Navigators de Noah Teichner et Paradis de Alexander Abaturov.
2023 est l’année du documentaire alors raison de plus d’aller voir en nombre ces films dès les premiers jours pour leur donner une chance de rester à l’affiche la semaine suivante !

Les Filles d’Olfa
de Kaouther Ben Hania

France, Tunisie, Allemagne, Arabie Saoudite – 2023 – 110′ – Tanit Films avec Cinetelefilms, Twenty Twenty vision

La vie d’Olfa, Tunisienne et mère de 4 filles, oscille entre ombre et lumière. Un jour, ses deux filles aînées disparaissent. Pour combler leur absence, la réalisatrice Kaouther Ben Hania convoque des actrices professionnelles et met en place un dispositif de cinéma hors du commun afin de lever le voile sur l’histoire d’Olfa et ses filles. Un voyage intime fait d’espoir, de rébellion, de violence, de transmission et de sororité qui va questionner le fondement même de nos sociétés.

Sortie en salles le 5 juillet 2023.

Distribution : Jour2fête


Welfare
de Frederick Wiseman

États-Unis – 1973 – 167′ – Zipporah Films

1973. Les problèmes de logement, de santé, de chômage, de maltraitance frappent les Américains les plus pauvres. Dans un bureau d’aide sociale new-yorkais, employés et usagers se retrouvent démunis face à un système qui régit leur travail et leur vie.

Sortie en salles le 5 juillet 2023.

Distribution : Météore Films


Promenade à Cracovie
de Mateusz Kudla, Anna Kokoszka-Romer

Pologne – 2021 – 75′ – KRK Film

Ce documentaire suit Roman Polanski dans la ville où il a vécu enfant, en compagnie de son ami de toujours, le photographe Ryszard Horowitz, survivant de la Shoah, qu’il a rencontré dans le ghetto juif de Cracovie pendant la Seconde Guerre mondiale. Ensemble, ils arpentent les rues et confrontent leurs souvenirs…

Sortie en salles le 5 juillet 2023.

Distribution : ARP Sélection


Au cimetière de la pellicule
de Thierno Souleymane Diallo

France, Sénégal – 2023 – 90′ – L’image d’après, JPL Productions

Brouillon d’un rêve documentaire 2017

Mamlo parcourt la Guinée à la recherche de « Mouramani », premier film tourné en 1953, par un noir d’Afrique francophone. Dans cette quête, il découvre ce que fut le cinéma dans son pays et ce qu’il est devenu. Confrontant sa caméra à l’Histoire, il cherche jusqu’en France une copie de ce film disparu.

Sortie en salles le 5 juillet 2023.

Distribution : Dean Medias

Caiti Blues
de Justine Harbonnier

France, Canada – 2023 – 84′ – Sister Productions et Cinquième Maison

Madrid, Nouveau-Mexique. Caiti Lord s’est exilée dans cette ancienne ville-fantôme, cernée par les montagnes, loin des strass de la Big City. Elle a une voix magnifique qu’elle compte bien utiliser pour faire autre chose que vendre des cherry cocktails. Tandis que la folie s’empare des États-Unis, dans l’absurdité la plus inquiétante, Caiti éprouve un sentiment d’asphyxie grandissant. Alors, Caiti chante.

Sortie en salles le 19 juillet 2023.

Distribution : Shellac


Navigators
de Noah Teichner

France – 85′ – Perspective films

Brouillon d’un rêve documentaire 2016

Décembre 1919. Le gouvernement des États-Unis expulse 249 anarchistes et révolutionnaires sur « l’Arche soviétique ». Quelques années plus tard, ce même paquebot devient le décor de La Croisière du Navigator, une comédie burlesque de Buster Keaton.

Sortie en salles le 19 juillet 2023.

Distribution : Perspective film

Ma Vie est un Défi, 1000 km pour défier le Parkinson
de Stephan Rytz

Suisse – 2023 – 84′ – Jupiter Films

Ex-golfeur professionnel, Yves Auberson est atteint de la maladie de Parkinson depuis l’âge de 35 ans. Souvent considérée comme la maladie du vieillissement, elle touche aujourd’hui toujours plus de jeunes patients. Pourtant, Yves n’a aucun antécédent familial et rien ne laissait présager qu’un tel diagnostic allait être posé. Alors qu’il est fortement handicapé par la dyskinésie, Yves s’est lancé le défi de faire le tour des Alpes suisses en parcourant plus de 1000 km à pied afin de démontrer que le Parkinson ne le condamne pas à l’inactivité.
À travers un témoignage poignant et unique, ce film part à l’aventure avec Yves pour nous faire découvrir son histoire et ses 15 ans de combat contre les symptômes du Parkinson qui ont complètement changé sa vie.

Sortie en salles le 23 août 2023.

Distribution : Jupiter Films


Paradis
de Alexander Abaturov

France – 2022 – 88′ – Petit à petit Production, Intermezzo Films, Sibériade, Arte France Cinéma

Brouillon d’un rêve documentaire 2019

Été 2021: une canicule et une sécheresse exceptionnelles provoquent des incendies géants qui ravagent 19 millions d’hectares de terres au Nord-Est de la Sibérie. Au cœur de la taïga, le village de Shologon se voit recouvert d’un épais nuage de fumée. Les cendres noires propagées par le vent sont porteuses d’une nouvelle alarmante : la forêt est en feu, les flammes approchent. Abandonnés par le gouvernement, livrés à eux-mêmes, les habitants doivent s’unir pour combattre le Dragon.

Sortie en salles le 30 août 2023.

Distribution : Jour2fête


Remise du Prix François Billetdoux 2023 à Gaëlle Obiégly
Remise du Prix François Billetdoux 2023 à Gaëlle Obiégly

Gaëlle Obiégly
Totalement inconnu (Christian Bourgois)

Un jour, la narratrice de Totalement inconnu entend parler dans son oreille droite. Une voix lui enjoint de porter des habits noirs afin d’attirer la mort, et quantité d’autres commandements absurdes. Désireuse de s’immiscer « dans les petits papiers de la mort » alors qu’un cancer la menace, la narratrice décide aussitôt de se soumettre à l’autorité de ce qui la dépasse, sur la page aussi bien que dans la vie. Rédigeant une conférence, elle exerce à son tour sa propre voix, ce faisant, pour nous maintenir sous un étrange pouvoir en partageant son expérience : sa docilité joueuse l’a libérée du « jugement d’autrui, de l’hésitation, libérée de la contingence», et rien de moins.

Célébration joyeuse de l’écriture, le onzième roman de Gaëlle Obiégly embarque le lecteur dans les méandres de la création avec une insolente et très vivifiante liberté que le jury du prix François Billetdoux, composé des membres de la commission de l’écrit est très heureux de saluer.

Remise du Prix François Billetdoux 2023 à Gaëlle Obiégly
Remise du Prix François Billetdoux 2023 à Gaëlle Obiégly

Née en 1971 à Chartres, Gaëlle Obiégly a fait des études d’art puis de russe avant de publier son premier roman Petite figurine en biscuit qui tourne sur elle-même dans sa boîte à musique en 2000 dans la collection L’Arpenteur chez Gallimard.

Dans les années qui suivent, elle publie dans la même collection cinq romans dont Gens de Beauce (2003), Faune (2005) et La Nature (2007). Mon prochain paraît en 2013 aux éditions Verticales. De 2014 à 2015, Gaëlle Obiégly a été pensionnaire de la Villa Médicis. Elle obtient un succès critique et public avec N’être personne (Verticales, 2017). Elle collabore occasionnellement à des revues dont L’Impossible et Les Chroniques Purple.

Le jury du prix François Billetdoux 2023 : Laura Alcoba, Arno Bertina, Catherine Clément, Colette Fellous, Simonetta Greggio, Nedim Gürsel, Ivan Jablonka, Isabelle Jarry, Bertrand Leclair, Pascal Ory, ainsi que Michèle Kahn, fondatrice du Prix.

Gaëlle Obiégly - photo Arnaud Delrue
Gaëlle Obiégly - photo Arnaud Delrue

Contact presse

Cristina Campodonico – 06 85 33 36 56 – cristina.campodnico@scam.fr

Prix François Billetdoux 2023 à Gaëlle
Prix François Billetdoux 2023 à Gaëlle

Prix François Billetdoux 2023, -Gaëlle Obiégly
Prix François Billetdoux 2023 à Gaëlle Obiégly – Totalement inconnu