Dans la continuité de son engagement constant en faveur de la parité (cf notre enquête annuelle sur l’égalité Femme-Homme), de son action sociale auprès des créatrices et créateurs, de sa mobilisation contre toutes les discriminations, la Scam vient de s’associer à la Cellule d’Écoute Audiens, gratuite et anonyme à destination des victimes ou des témoins de viol, de harcèlement sexuel, de violences sexistes et sexuelles dans le secteur du spectacle vivant, de l’audiovisuel ou du cinéma *.

La Scam entend rappeler par cette initiative qu’aucun secteur n’est épargné par les dérapages, les dérives, les comportements déviants voire délinquants et qu’elle est organiquement sensibilisée sur ces questions de fond qui remuent notre époque dans un mouvement salutaire.

Rappelons qu’au sein même du conseil d’administration où siègent 19 femmes pour 5 hommes, Karine Dusfour, administratrice et réalisatrice très engagée sur les questions paritaires, a été nommée référente égalité. À ce titre, depuis le début de son mandat il y a deux ans et avec le soutien de l’ensemble du conseil, elle multiplie les actions en faveur d’une lutte de chaque instant contre toute forme de violence et de discrimination.

* Par téléphone, appel anonyme et gratuit au 01 87 20 30 90 du lundi au vendredi, de 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h
Par mail 24h/24, 7 jours/7violences-sexuelles-culture@audiens.org

Contact : presse@scam.fr / 01 56 69 64 34

Ces deux figures de l’internet français seront parraines du prochain festival Frames, dédié à la création web. L’occasion de retracer leur parcours respectif, bien plus similaire qu’il n’y paraît au premier abord.

« Tu vas clairement bosser plus que moi ! » La petite blague, lâchée autour d’un café, est de MisterMV, streameur et « vieux monsieur » de l’internet français. Elle est adressée à son voisin de table, le professeur et auteur Clément Viktorovitch. « C’est vrai que je vais devoir préparer un concours d’éloquence ! », répond ce dernier, amusé.

Car cette année, le festival Frames, dédié depuis 2016 aux créateurs de contenus, a décidé de proposer aux deux hommes le rôle de parrain. Les 13 et 14 avril, ils seront présents à Avignon pour animer plusieurs événements et « présenter le web qu’ils aiment ».

Mais si ces deux enfants des années 1980 se sont trouvés grâce à internet, rien, au départ, ne laissait penser que le chemin se croiserait un jour.

Des deux côtés de Paris

« C’était un fiasco au début pour moi », confie d’emblée Xavier « MV » Dang, qui a grandi dans le 92 avec un contexte difficile, des  “parents handicapés, et une mère maniaco-dépressive”. Malgré des facilités à l’école, son parcours bascule un jour en sixième. “J’avais mangé trop de bonbons, et j’ai vomi en classe. J’ai développé une phobie scolaire très lourde.” Une souffrance qui le pousse à rejoindre un hôpital de jour, où il suit des cours et valide quelques équivalences, notamment en anglais, mais éprouve des difficultés à nouer des liens. “J’avais mes amis d’enfance heureusement, mais pour rencontrer des gens, ça a longtemps été très compliqué.”

Clément aussi se décrit comme un introverti. Pour autant, son parcours scolaire est plus traditionnel. Fils d’une institutrice et d’un assureur, né aux Lilas, il suit la filière scientifique, comme beaucoup de garçons bons élèves à l’époque. Obsédé par les trous noirs, l’ado rêve longtemps d’une carrière d’astrophysicien. “Mais en rejoignant le journal du lycée, quelque chose a profondément résonné en moi. J’ai découvert une passion pour l’écriture, pour les mots.” Écrire sur l’actualité, la politique et le monde le convainc de se réorienter vers le journalisme. Il se lance dans des études où s’entrecroisent Histoire et Sciences Politiques. Mais malgré une thèse soutenue dans ce dernier domaine, le jeune docteur trouve finalement sa vocation dans l’analyse du discours. “C’était comme devenir un paria, à Sciences Po on me demandait si je ne voulais pas faire quelque chose d’intéressant à la place, se souvient-il, dans un sourire. Mais j’avais besoin de fonctionner au plaisir, au feeling.” Étape par étape, au gré des cours qu’il donne, et surtout des projets d’éducation populaire et des concours d’éloquence à destination des jeunes, il trouve peu à peu sa voie.

Xavier et Clément traversent donc les années 1990 et 2000 avec un cheminement bien différent. Mais dans leur chambre, discrètement, tous les deux nourrissent une passion pour un univers encore mal vu à l’époque : la culture geek.

“Pour nous, c’était jeux vidéo, musique, manga”

“Il y a une légende urbaine qui dit que j’étais admirateur de Robert Badinter au lycée, alors que c’est venu plus tard, raconte Clément. Je suis de la génération Nintendo. Je jouais même à Bomb Jack sur Amstrad.” A douze ans, il ne jure que par la science-fiction ou Dragon Ball et Les Chevaliers du Zodiaque, qu’il dévore dans le Club Dorothée. “Il ne  faut pas oublier que cette culture-là n’était pas cool, déjà auprès du milieu intellectuel français, mais aussi au sein même de notre génération”, rappelle l’auteur, vite approuvé par MV.

Lui aussi enfant des années 1980, il plonge dans les univers virtuels avant même de savoir lire parfaitement, grâce à la sortie de la NES en 1986. Son premier jeu, Zelda II, le traumatise mais le marque à vie, tout comme Final Fantasy III, auquel il consacrera plus de mille heures. Quant à Sonic, raconte-t-il chez Konbini, il le découvre en 1991 grâce à deux camarades, des jumeaux revenus du Japon avec une copie dans leur sac de voyage.

Le second choc pour MV survient en 1997, lorsqu’il débarque sur internet. Il découvre les chats en ligne et s’affranchit des frontières de sa chambre. “Internet m’a sauvé la vie à une époque où c’était le lieu de retrouvaille des rebuts sociaux, confie-t-il en souriant. Je ne parlais qu’à des étrangers, pour m’ouvrir au monde. Je me souviens même d’une femme de l’île de Guam qui dépensait des fortunes pour m’appeler. C’était des histoires de zinzin.” Grâce à des passionnés sur IRC, le jeune homme comprend qu’il peut extraire les sons de ses musiques de jeux vidéo préférés, et décide  de se former à la composition assistée par ordinateur. Peu à peu, après des années de petits boulots à faire “le minimum pour avoir de la thune”, il entrevoit ce qui finit par devenir son premier métier passion. Il passe ses nuits sur son ordinateur, réalise plusieurs projets musicaux, mais aussi et surtout des bandes-sons de jeux vidéo. Son travail pour Crazy Frog Racer sur Nintendo DS, deviendra culte chez ses abonnés.

Pour autant, c’est une autre facette du jeu vidéo qui va faire basculer sa vie : le speedrun. Cette pratique, consistant à finir un jeu le plus rapidement possible, avec ou sans l’aide de bugs, explose grâce à internet. Au début des années 2010, Xavier se distingue par ses compétences hors normes, sur des jeux comme Super Meat Boy ou Final Fantasy VI. C’est cette activité qui va l’amener progressivement vers le commentaire de speedruns en live, notamment grâce à des personnalités du milieu comme Ken Bogard, et plus particulièrement sur Justin.tv, puis Twitch.tv. “C’était une époque où je pouvais préparer un live pendant quinze heures pour au final me retrouver avec une audience de 20 à 100 personnes maximum au bout d’un an d’activité.”

Pourtant, au milieu des années 2010, et notamment grâce à sa participation à des WebTV comme la ZTV de Zerator ou GamingLive chez Webedia, son compteur d’abonnés décolle. Parmi eux, un certain Clément Viktorovitch.

La rhétorique de Naruto

Naturellement imprégné par la culture internet quand il ne travaille pas sur ses conférences, Clément devient vite l’un des abonnés de MV, notamment pour suivre ses parties de Street Fighter. Le politique tente d’ailleurs à son tour l’aventure internet, d’abord sur une chaîne YouTube qu’il co-créé en 2011 : Aequivox. Des analyses de discours adaptées au public des YouTubeurs français de l’époque. Si la chaîne trouve son public, offrant parfois des scores d’audience impressionnants pour l’époque, le principal intéressé finira par retirer ses vidéos des années plus tard.

Paradoxalement, c’est grâce à l’ancêtre de YouTube, la télévision, qu’il se fait connaître du grand public. Sur i-Télé dès 2016, puis sur CNews, dans L’Heure des Pros, porté par Pascal Praud, figure toujours plus polémique et controversée. Une expérience compliquée dans “le rôle de l’intellectuel de gauche” pour le jeune politologue, mais qui ne le décourage pas des médias traditionnels. Après un passage dans Punchline chez Laurence Ferrari, il s’envole pour Canal+ et l’émission Clique, où il chronique aussi bien de Gérald Darmanin et de violences policières que de Naruto et de Top Chef, et même un temps chez Quotidien.

“En fait, j’ai un parcours miroir à Xavier, commente-t-il. Car j’ai démarré dans les “arènes” les plus traditionnelles qui soit, dans le milieu académique, puis à la télévision. Mais au sein de ces arènes, j’étais quand même perçu en marge.”

S’il garde encore un pied dans le monde médiatique avec des chroniques sur France Info, ses projets s’en éloignent toujours plus. D’abord avec un livre, en 2021. Puis un spectacle au théâtre, L’art de ne pas dire, qu’il présente depuis l’année dernière et dont il “rêvait depuis dix ans”.

Mais c’est avec un projet Twitch inattendu que Clément a fini par trouver sa pleine indépendance. Et croiser le chemin de MisterMV.

Jeux de rôles

Si MV s’est fait connaître avec ses streams de jeux vidéo après avoir quitté Webedia, sa chaîne Twitch héberge depuis 2021 une émission très particulière, un jeu de rôle appelé Game of Roles, créé quelques années plus tôt par FibreTigre, auteur et créateur de jeux de rôles. “Je lui parlais déjà de jeux de rôle dès 2015, se souvient l’auteur. Il connaissait bien. Durant toutes ces années dans l’anonymat, à faire du stream, MV a acquis un savoir-faire sur les codes de la plateforme. Et quand on a commencé à bosser sur des jeux de rôle en live, il a tout de suite compris ce qu’il fallait changer pour l’adapter à Twitch.” Car contrairement à ce qu’il laisse penser parfois, MV n’a pas “qu’un poil dans la main”. “Il a beaucoup à gérer dans sa vie, il est père de famille, il investit dans beaucoup de projets, continue FibreTigre. Mais oui, il est jamais à l’heure, il répond au dernier moment, ou une fois par semaine, justement parce qu’il fait beaucoup de choses. Comme beaucoup d’autres artistes.”

Game of Roles devient alors un “bol d’air frais” pour MV, et un vrai succès d’audience, qui ne faiblit pas depuis. Fin mars, l’équipe de “GoR” était même diffusé en direct du théâtre de la Concorde, devant 500 personnes, chacune ayant un petit rôle à jouer dans l’aventure.

“Lors de la cinquième saison de Game of Roles, début 2021, Clément a parlé de notre concept dans Clique, se souvient aujourd’hui FibreTigre. Il était abonné, on a fini par l’inclure dans une de nos histoires, il est venu, et on a fini par développer un projet entier ensemble.” Un projet qui, en pleine campagne présidentielle pour l’Elysée, regroupera évidemment ses sujets de prédilection : la politique, les médias, et internet. Clément aide FibreTigre et son équipe à trouver le diffuseur neutre dont ils ont besoin : France Info. Après des négociations assez longues, un accord est trouvé pour que “Les Deux Tours” se lancent en janvier 2022. Un jeu de rôle articulé autour des débats présidentiels, avec de faux candidats, incarnés par des personnalités d’internet, mais aux discours politiques inspirés d’idées bien réelles. Clément et MV se retrouvent donc autour du plateau, et débattent sous les traits de leurs avatars respectifs.

Seule condition pour sa réalisation : le live devra avoir lieu sur la chaîne de Clément, qui n’existe pas encore. Le professeur, qui n’avait pas de projet Twitch jusque-là, se lance et rajoute la casquette de streameur à un CV déjà bien fourni.

S’affirmer, s’engager

Loin des contraintes télévisuelles, et fort du succès des Deux Tours, Clément Viktorovitch prend goût à l’exercice du live, et décide de poursuivre l’aventure au-delà de l’aventure Game of Roles. Avec son Café Rhétorique, une revue de presse qu’il propose trois fois par semaine, le professeur embrasse pleinement les codes des réseaux.“Son but, c’était d’être libre, d’avoir une libre antenne, note FibreTigre. Cette libre antenne, c’est devenu Twitch. Et ça cartonne pour lui.”

Pour autant, Clément fait toujours attention aux étiquettes qu’on aimerait lui accoler : “Dans le fond, j’ai toujours tenu le même discours, sourcé, étayé. Et puis, je n’ai jamais prétendu être neutre, j’ai toujours assumé mes idées : plus de partage des richesses, du pouvoir pour les citoyens et la prise en compte des enjeux écologiques dans chaque décision. Ce qui est différent avec Twitch, c’est un changement de forme, de ton, parce que tu es en direct, et que tu peux réagir de manière plus émotionnelle.”

“Twitch, c’est moi avec mes potes sur le canapé, en train de rigoler, embraye MisterMV. Mais quand le live est coupé, je suis plus introverti, anxieux, hypersensible, même avec des proches. Mais les deux font partie de moi.” Le streameur, que beaucoup surnomment affectueusement le “vieux monsieur”, a aussi appris à développer un discours plus politique, sans pour autant renier l’humour qui l’a rendu populaire. “J’ai 43 ans, et j’ai appris assez vite qu’on a une responsabilité quand on est énormément suivi. Et sans être totalement énervé chaque jour qui passe, j’arrive à faire passer quelques idées politiques. Parfois de façon indirecte, avec des vannes. Et m’engager un peu plus.”

Début mars, il organisait la quatrième édition de Speedons, un marathon caritatif de speedrun dont les dons étaient reversés à Médecins du Monde. En 75 heures à peine, plus de deux millions d’euros ont été récoltés, un nouveau record pour MV et son équipe. “Je suis devenu riche en jouant à des jeux vidéo et en portant des perruques, et je me dis que je peux m’en servir pour faire quelque chose d’autre, d’utile, conclut MV. Et faire de mon mieux pour qu’on avance ensemble.”

La Scam affirme la place singulière des auteurs et des autrices dans la société. Astérisque en est le porte-voix.

L’événement majeur dédié à la création vidéo diffusée sur Internet aura lieu le week-end du 13 & 14 avril 2024 à Avignon. Près d’une trentaine de vidéastes issus de tous horizons virtuels seront présents pour allier culture, divertissement et vulgarisation.

Samedi 13 avril
19h : Remise des prix Frames Émergence dont le prix de la Vulgarisation Scam

Ludovic B, membre de la commission des écritures et formes émergentes de la Scam, remettra le prix de la Vulgarisation 2024, doté de 1 500 euros, qui récompense l’auteur ou l’autrice d’une vidéo de vulgarisation à caractère culturel, historique, scientifique…

Lundi 15 avril
14h – 15h  : Rencontre Prix Albert Londres – France Info – Scam
« IA, réseaux sociaux… Serons-nous mieux informés ? »

Table ronde animée par Hervé Brusini, président du jury Albert Londres, avec Camille Courcy (chaîne Camille Reporter), Kati Bremme (rédactrice en chef de Metamedia – FranceTV), Delphine Legouté (directrice adjointe de l’information numérique, France Info).

17h30 : Cérémonie d’ouverture avec les partenaires

Prise de parole de Rémi Lainé – président de la Scam

Mardi 16 avril
11h – 12h30 : Expériences de vidéastes

Table ronde avec deux vidéastes de la Scam, Impératrice Wu et AlterHis, animée par Marianne Rigaux, journaliste multimedia et membre de la commission des « écritures et formes émergentes » de la Scam

14h – 16h30 : Résidence Frames avec France.TV Slash

Session de pitchs « Explorer le réel », en présence de Ludovic B, jury Scam

Mercredi 17 avril
15h30 – 16h30 : Marathon d’écriture

Session de pitchs, en présence d’Ina Mihalache, jury Scam

Et n’oubliez pas les permanences Scam avec Cyril et Sherine, à la Panèterie !
Lundi 15 avril : 15h30-16h30
Mardi 16 avril : 15h-17h
Mercredi 17 avril : 10h-11h30

De Camikaze à Camille reporter, itinéraire d’une journaliste aux milles vies. Un portrait signé Marianne Rigaux pour notre lettre Astérisque.

Voilà un peu plus de dix ans que la journaliste Camille Courcy arpente les terrains de reportage en filmant le monde – ses tensions, ses douleurs, ses marges – avec une immense humanité. Passée du documentaire télévision en indépendante à salariée chez Brut, puis à son compte sur YouTube, elle a déjà vécu et raconté mille vies.

Raconter le réel au plus près des gens

Pour savoir qui est Camille Courcy, rien de plus facile : ouvrez YouTube et laissez-vous porter. Très vite, vous identifierez son visage, sa voix et son style : des reportages incarnés, en immersion, qui racontent le réel au plus près des gens. Vous découvrirez ses réalisations pour Brut qui l’ont emmenée aux quatre coins du monde. Vous retrouverez ses anciens documentaires réalisés pour la télévision. Vous la verrez aussi raconter son boulot de journaliste dans des podcasts filmés. Puis vous piocherez dans sa chaîne personnelle “Camille Reporter”, en commençant par exemple avec sa vidéo “Je vous raconte mon histoire” publiée en juillet 2023, ou peut-être avec son format “foire aux questions” intitulé “Je vous explique tout” de janvier 2024. Quand vous aurez fini d’éplucher YouTube, vous pourrez picorer des vidéos sur son compte Instagram, ou bien son compte TikTok. Bref, Camille Courcy est prolixe sur le web. Ça tombe bien, c’est son métier. « Maintenant je me présente comme “journaliste sur YouTube” et les gens comprennent bien », affirme-t-elle. On la présente souvent comme “reporter de guerre”. Elle préfère dire “terrains difficiles”, car elle n’a pas couvert que des conflits à l’étranger. Depuis 2013, elle parcourt le monde et ses douleurs : Syrie, Irak, Afghanistan, Liban, Yémen, Centrafrique, Libye, Somalie, Nigeria, Mali, Mayotte, Colombie… Mais elle s’est aussi immergée dans la colline du crack à Paris et dans la mobilisation contre l’A69 entre Castres et Toulouse.

Une journaliste de terrains difficiles

Parler avec elle, c’est l’assurance d’un ping pong rythmé, qu’elle ponctue de son rire chaleureux. « C’est vrai que je raconte beaucoup de choses sur moi en ligne, mais ça reste une communication très maîtrisée », assure-t-elle, assise derrière son bureau, dans sa maison en banlieue parisienne. Derrière elle, une carte du monde qu’elle trimballe depuis ses études à l’école de journalisme de Cannes. Une école où elle a été admise de justesse, repêchée après avoir raté les écrits. Elle a alors dix-sept ans, et déjà, un parcours peu commun. Flashback. Le Havre, années 2000. Adolescente, Camille a une seule envie : arrêter l’école. Et une passion : bricoler des scooters. Ses amis normands la surnomment Camikaze. Fille de deux parents profs expatriés, elle est née au Maroc en 1991. La famille quitte Rabat pour Le Havre quand elle a deux ans. Sa mère, Patricia Courcy, la pousse vers un bac de mécanique automobile. Dans un coin de sa tête, Camille se rêve photographe animalière. Reporter ? « Un truc inatteignable », confesse-t-elle. Et pourtant, son bac en poche, elle opère un virage à 180° vers le journalisme, avec le soutien de sa mère.  « On a toujours été très complices depuis qu’elle est petite », se souvient Patricia Courcy.  « J’ai beaucoup joué dans son parcours scolaire chaotique : je l’ai aidée à passer les caps critiques, je l’ai soutenue quand elle voulait arrêter et l’ai accompagnée quand elle a bifurqué ». Dès l’école de journalisme, elle se distingue en dégotant des stages dans des médias à l’étranger. Dans sa promo à Cannes, elle sympathise avec Benoît Le Corre, aujourd’hui journaliste vidéo au Monde. « C’est une meuf inspirante qui a le feu, beaucoup d’énergie, d’envie. Quand elle veut quelque chose, elle ne lâche rien. Dès le départ, elle voulait faire du journalisme de terrain », se souvient celui qui est toujours un ami proche.

Camille ne part pas avec un objectif particulier. Elle filme, et après elle voit. 

Lucie Jousse, comédienne

A peine diplômée, elle s’installe à Alep, où elle réalise son premier documentaire – Syrie, Alep : Vivre avec la guerre – produit par Tony Comiti et diffusé sur France 5 en juin 2013. Elle a vingt-deux ans. Quelques mois plus tard, elle traverse la Méditerranée avec des boat people, de la Libye à Lampedusa. Dix heures de navigation incertaine dont les images seront diffusées par M6. Au fil de ses reportages sur des terrains difficiles, elle se découvre de grandes capacités de sang froid. La peur ? Elle gère. Le danger ? Aussi. Y compris face à ses premiers morts au Bénin ou ses premières balles au Liban. Au Havre, ses parents suivent ses déplacements. Pragmatique, sa mère lui procure un pendentif avec une clé USB dans laquelle elle enregistre ses papiers et son groupe sanguin. « Les endroits où elle est allée m’ont toujours fait peur, surtout quand elle était jeune. Mais elle a toujours eu une bonne étoile, les pieds sur terre et l’esprit clair. Elle prend des risques en sachant ce qu’elle fait », raconte Patricia Courcy. Qui confesse volontiers regarder, liker et partager toutes les vidéos de sa fille. A côté du soutien de sa mère, Camille peut aussi compter sur celui de sa meilleure amie Lucie Jousse, une comédienne rencontrée alors qu’elle filmait le mouvement “Nuit Debout” à Paris en 2016. Suivront cinq années de colocation, de départs et de retours. « Camille ne part pas avec un objectif particulier. Elle filme, et après elle voit. Je l’ai vue dans les moments de galère, quand elle partait dans des pays sans savoir ce qu’elle allait vendre, comme dans les moments de réussite, quand elle revenait avec des images fortes. A chaque retour, elle avait une forte envie de faire la fête, jusqu’au lever du jour pour évacuer ce qu’elle avait vécu et se reconnecter à quelque chose de vivant ».

Du grand reporter “vu à la télé” à la réalité du terrain

Après plusieurs années comme réalisatrice indépendante, Camille Courcy rejoint les troupes de Brut en 2019. Charles Villa, grande figure du média, auteur de nombreux reportages sur des terrains compliqués, se souvient de son recrutement. « Je suivais son travail depuis quelques années, comme on allait sur les mêmes zones de conflits. C’était une binôme parfaite pour incarner des formats avec moi. Elle a tout de suite trouvé sa place chez Brut. Ses premiers documentaires ont cartonné, notamment celui sur la colline du crack, pour lequel elle a campé avec les utilisateurs. »

Elle arrive à aller à des endroits où des journalistes ne vont pas et à obtenir la confiance des gens très vite. Beaucoup de choses qu’elle fait, je ne saurais pas le faire. Elle m’a beaucoup inspiré dans la manière de montrer les gens.

Charles Villa, reporter/réalisateur

 La voilà en CDI, après des années de précarité. Elle y passe quatre ans. « Les quatre meilleures années de ma vie professionnelle ! On avait une équipe de dingue, un rédacteur en chef incroyable en la personne de Mathias Hillion et carte blanche pour partir en France et à l’étranger. En quittant la télé pour aller chez Brut, j’ai trouvé la liberté et la sérénité. Les gens ont souvent une image idéalisée du grand reporter “vu à la télé”, ils ne se rendent pas compte à quel point c’est compliqué éditorialement et financièrement. La télé a ses limites », assène la journaliste. Surtout pour une journaliste comme elle qui préfère la réalité du terrain à l’écriture de synopsis depuis un bureau parisien.

Journaliste sur YouTube, le choix de la liberté

En 2023, après des changements dans l’éditorial et dans l’équipe chez Brut, Camille Courcy quitte le média en ligne, crée sa boîte et se lance à son compte sur YouTube. Hors de question pour elle de retourner en télé. « Des boites de prod m’ont contactée pour me proposer des choses, mais c’est formaté, ça manque d’énergie. »

Le ton que j’ai, n’a pas sa place à la télé. A part YouTube, je ne voyais pas où je pouvais aller pour faire du grand reportage avec une certaine fraîcheur.

Camille Courcy

Les journalistes qui diffusent uniquement sur YouTube se comptent sur les doigts d’une main en France. Son ami Benoît Le Corre suit de près ses productions, relisant parfois ses scripts. « C’est la seule journaliste femme que je connais sur YouTube, les autres font plutôt de la vulgarisation. »

Elle a réussi à se renouveler dans ses sujets, sans perdre sa curiosité pour les gens. J’espère qu’elle est à la base d’un mouvement qui va permettre aux meufs de s’emparer de YouTube pour faire leurs sujets.

Benoît Le Corre

Malgré les incertitudes de son choix, ses parents la soutiennent, comme d’habitude. De même que son compagnon, journaliste lui aussi. Elle se donne douze mois – le temps de ses indemnités chômage – pour construire son modèle économique, avec dans l’équation, un crédit à rembourser et un bébé à nourrir. Heureusement, elle ne part pas de zéro. De Brut, elle a gardé deux choses : le droit d’exploiter toutes ses images pour remonter des vidéos et une certaine notoriété sur YouTube, qui lui a permis de dépasser, dès l’été dernier, le cap des 50 000 abonnés, qui permet de postuler à certains financements. Elle qui esquivait l’écriture de dossiers a déposé, et obtenu, une demande au CNC pour financer deux projets de reportage en Israël et en Guyane. « Je me suis fixée un objectif de deux vidéos par mois que je ne tiens pas. Je ne veux pas bâcler mes sujets ni faire un burn out en étant une boîte de prod à moi toute seule, alors je sors quand je peux ». Comme beaucoup de créateurs et créatrices de contenus, elle jongle avec la sponsorisation, le financement participatif, la monétisation et les droits d’auteur qu’elle perçoit via la Scam. A la clé : une totale liberté pour proposer “son” journalisme sur YouTube.

Journaliste indépendante, Marianne Rigaux réalise des reportages entre la France et la Roumanie pour la presse magazine. Responsable pédagogique, elle est également très investie dans différentes activités associatives et siège à la Scam en tant que vice-présidente de la commission Écritures et formes émergentes.

La Scam affirme la place singulière des auteurs et des autrices dans la société. Astérisque en est le porte-voix.

L’un des plus illustres ambassadeurs du cinéma français sera président du jury de l’Œil d’or 2024, le prix du documentaire du Festival de Cannes.

Créé en 2015 par le Festival de Cannes et la Scam, L’Œil d’or distingue chaque année un documentaire présenté dans les sélections officielles du Festival : compétition, Un Certain Regard, Hors compétition et Séances de Minuit, Séances Spéciales, Cannes Classics. Les films documentaires présentés par la Quinzaine des cinéastes et la Semaine de la Critique sont invités à y participer.
Le prix est doté de 5000 € versés par la Scam au lauréat ou à la lauréate.

Nicolas Philibert, cinéaste engagé au regard humaniste, filme le réel depuis cinquante ans. Réalisateur de nombreux documentaires primés (Le Pays des sourds, La Moindre des choses, La Maison de la radio), son œuvre est diffusée et étudiée partout dans le monde. Sorti en 2002, Être et avoir, grand succès critique, a été vu par près de deux millions de spectateurs en France. En 2023, Sur l’Adamant a décroché l’Ours d’or à la Berlinale.
Son dernier film Averroès & Rosa Parks est sorti en salles le 20 mars 2024.

L’Œil d’or 2023 avait été décerné ex-aequo aux films Les filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania et Kadib Abyad (La Mère de tous les mensonges) d’Asmae El Moudir.

Le jury remettra L’Œil d’or – Le Prix du documentaire le vendredi 24 mai au Palais des Festivals.

Rémi Lainé, président de la Scam,
Pierre Carles, Annie Gonzalez et C-P Productions,
ont le plaisir de vous inviter à la projection du film documentaire

Guérilla des FARC, l’avenir a une histoire
de Pierre Carles

2024 – 142 minutes – produit par C-P Productions (Montpellier)

Retour sur 50 ans de vie de la guérilla colombienne, filmée dès 1965 par J-P Sergent et B. Muel (Rio Chiquito) puis par Kuzmanich (Canaguaro). Des femmes et des hommes, qui ont pris les armes dans un contexte de profondes inégalités sociales et de violence politique, racontent leur vie de combattant(e)s et leur sortie du maquis, sans se renier. Depuis 2012, début des négociations de paix, jusqu’à l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement progressiste en 2022, l’histoire d’un nouveau combat.

Vous avez un projet de documentaire qui s’inscrit dans le champ des écritures innovantes ? La Scam et l’ECPAD vous soutiennent en vous proposant de participer à cette nouvelle résidence d’écriture dotée d’une bourse.

Dans le prolongement de l’année du documentaire, la Scam et l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD) proposent aux autrices et auteurs une résidence d’écriture d’une durée de deux mois au fort d’Ivry-sur-Seine. Le projet sélectionné devra intégrer dans sa conception les collections patrimoniales d’archives photographiques et audiovisuelles conservées par l’ECPAD.

Les candidatures doivent s’inscrire dans le champ des écritures innovantes, hybrides ou immersives et proposer une expérience numérique (vidéos interactives, vidéos 360, réalité virtuelle ou mixte), ou prendre la forme d’une création sonore (podcast, documentaire radio).

Sont éligibles les autrices et auteurs professionnels travaillant ou résidant en France depuis au moins 5 ans ou de nationalité française vivant à l’étranger, sans limite d’âge, ayant déjà une expérience professionnelle dans le domaine des écritures innovantes ou hybrides dans le cadre d’un projet de documentaire numérique.

Un projet peut être porté par deux co-autrices/auteurs maximum.

Le jury, composé de membres de l’ECPAD et de la Scam, distinguera la rigueur des recherches historiques, l’inventivité et l’originalité de la narration, la créativité, l’intérêt du sujet et la cohérence du projet.

Le projet sélectionné pour la résidence bénéficiera d’une bourse de 6 000 €.

Les dossiers de candidature complets devront être adressés au plus tard avant le 8 juin 2024 à minuit, par courriel à actions-culturelles@ecpad.fr

En avril, nous vous proposons 3 rendez-vous pour mieux comprendre votre retraite de base, vos cotisations IRCEC ou votre déclaration des revenus artistiques.

Mercredi 10 avril de 14h à 17h30

Tout savoir sur votre retraite

Dans les locaux d’Audiens (dans la limite des places disponibles), au 74 rue Jean Bleuzen – 92170 Vanves (Métro : Ligne 13, Station Malakoff – Plateau de Vanves).

Avec Frédéric Ammirati, Responsable conseil retraite à Audiens et Pascale Fabre, Directrice des affaires sociales de la Scam.

La rencontre sera également retransmise en direct sur Webikeo. Nous vous informons que cet événement est susceptible d’être enregistré.

À l’issue de l’atelier, des rendez-vous personnalisés avec des conseillers Audiens pourront être fixés.

Jeudi 25 avril de 11h à 12h

Comprendre vos cotisations à l’IRCEC

L’IRCEC gère la retraite complémentaire des artistes auteurs professionnels (RAAP). Qui cotise obligatoirement au RAAP ? Comment anticiper vos appels à cotisations ? Les cotisations sont-elles déductibles du revenu imposable ?

En visioconférence sur Zoom.

Avec Victor Galvao, Directeur de l’IRCEC et Pascale Fabre, Directrice des affaires sociales de la Scam.

Mardi 30 avril de 10h à 12h

Comment déclarer vos revenus artistiques ?

Chaque année, au printemps, vous devez déclarer vos revenus en droits d’auteur et autres revenus artistiques aux impôts puis à l’Urssaf artistes-auteurs. Cet atelier vous permettra de comprendre vos obligations et vos options de déclaration.

En visioconférence sur Zoom.

Avec Maître Pradié, Avocat à la cour et Pascale Fabre, Directrice des affaires sociales de la Scam.

Rémi Lainé, président de la Scam,
Manon Kleynjans, autrice et réalisatrice,
ont le plaisir de vous inviter à l’écoute collective de

Guadalupe
de Manon Kleynjans

2023 – 50 minutes – produit par Brolmakers

Lauréat de la bourse « Brouillon d’un rêve » de la Scam

Guadalupe est une création sonore à mi-chemin entre le documentaire et la fiction. L’histoire se déroule à Buenos Aires, en Argentine, à l’automne de l’année 2020. Guadalupe, jeune danseuse en formation tombe enceinte. Elle doit décider vite : garder le bébé et compromettre ses rêves, ou prendre le risque d’avorter dans un pays où l’avortement est illégal. Dans le même temps, le pays se déchire sur la question de la législation du droit à l’avortement.

Rémi Lainé, président de la Scam,
Tamara Stepanyan, autrice et réalisatrice, et la Huit Production – Stéphane Jourdain,
ont le plaisir de vous inviter à la projection du film documentaire

Village de Femmes
de Tamara Stepanyan

2019 – 83 minutes – produit par LaHuit, Hayk Documentary Films Studio et TV78

Lauréat de la bourse « Brouillon d’un rêve » de la Scam

Arménie, un village appelé Lichk où seules des femmes, des enfants et des personnes âgées résident. Les hommes partent 9 mois par an en Russie pour travailler. Comment ces femmes endurent l’attente, la solitude, l’absence de leur mari ? Je filme et partage leur intimité et leur vie, devenant la confidente de leurs frustrations, de leurs joies et de leurs désirs.

Rémi Lainé, président de la Scam et
Hélène Crouzillat, autrice et réalisatrice,
ont le plaisir de vous inviter à la projection du film documentaire

L’Effet Bahamas
de Hélène Crouzillat

2024 – 95 minutes – produit par Les Alchimistes

Lauréat de la bourse « Brouillon d’un rêve » de la Scam

L’Assurance chômage semble vivre ses derniers soubresauts victime de l’Effet Bahamas, une mystérieuse épidémie qui pousserait les gens à partir sous les tropiques avec l’argent de la caisse. La disparition de la caisse serait-elle une destruction programmée ? En suivant la piste de l’argent et le récit de quelques rescapés, je m’emploie à démêler les fils d’une fiction communément admise.

Rémi Lainé, président de la Scam,
Gilles Vernet et Wake Up Production,
ont le plaisir de vous inviter à la projection du film documentaire

Et si on levait les yeux ? Une classe face au écrans
de Gilles Vernet

2023 – 52 minutes – produit par Wake Up Production

Instituteur dans une école du 19ème arrondissement de Paris, Gilles constate avec inquiétude l’invasion des écrans dans la vie de ses élèves. Il décide alors d’accompagner sa classe de CM2 dans une réflexion sur la place des écrans dans nos vies, en vue d’une semaine en totale déconnexion. Au fil de l’année, un formidable échange s’installe entre Gilles et les enfants, révélant un esprit critique insoupçonné.

Rémi Lainé, président de la Scam,
Olivier Azam, André Minvielle, Les Mutins de Pangée et Les Chaudrons,
ont le plaisir de vous inviter à la projection du film documentaire

André Minvielle, l’homme à la manivelle
de Olivier Azam, avec André Minvielle

2024 – 68 minutes – produit par Les Mutins de Pangée et Les Chaudrons

Chanteur, batteur, collecteur, facteur d’accent, vocal’Chimiste, André Minvielle trimballe partout un instrument à manivelle pour produire des sons et projeter des images, à partir de tuyaux de toilettes recyclées. C’est la main-vielle à roue, conçue sur mesure, à la main, par Jacques Grandchamp, façon Marcel Duchamp. C’est un instrument public pour reprendre la main et retrouver, ensemble, l’enfance de l’art. Archaïque et moderne, grave et burlesque, la diabolique pendule à images, révèle à celles et ceux qui en tournent la manivelle, le mystérieux chemin perdu de nos rêves communs.

Rémi Lainé, président de la Scam et
Valérie Jourdan pour Titus Films,
ont le plaisir de vous inviter à la projection du film documentaire

Juste pour aujourd’hui
de Valérie Jourdan

2023 – 52 minutes – produit par Titus Films

« Juste pour aujourd’hui » est une immersion au sein de l’association EDVO (Espoir du Val d’Oise) créée en 1987 par Jean-Paul Bruneau, ancien policier chargé des stupéfiants. Cette structure accueille des dépendants en rétablissement qui arrivent après une cure de désintoxication pour réapprendre à vivre sans alcool ni drogue, abstinents de tout produit modifiant le comportement.

Rémi Lainé, président de la Scam et
Joy Banerjee, auteur et réalisateur,
ont le plaisir de vous inviter à la projection du film documentaire

The Game
de Joy Banerjee et Prokash Roy

2023 – 43 minutes – produit par l’Assocation Petite-Terre

Ils s’appellent Mohamed, Abdullah, Ujjal…Tous ont un jour quitté le Bangladesh pour rejoindre l’Europe, espérant une vie meilleure. Certains ont réussi le « game » en s’installant à Paris, même s’ils sont sans-papiers. D’autres n’ont pas eu cette chance et racontent le calvaire qu’ils ont subi en Libye, pris au piège par leurs passeurs. En France, le débat sur l’immigration fait rage. Le film, tourné dans la région de Sylet au Bangladesh et à Paris, donne un visage à ces migrants bangladais.