Une étude Scam sur la rémunération des documentaristes réalisée par Béatrice de Mondenard.

La Scam a lancé une enquête pour identifier la réalité des rémunérations des réalisateurs et réalisatrices de documentaires.

3 mois d’enquête, 16 entretiens, 1500 réponses par sondage pour une étude de 36 pages et quelques chiffres éloquents. Sans prétendre affirmer la vérité d’une situation, cette étude, publiée à l’occasion du Sunny Side 2018, donne un éclairage sur la situation professionnelle des réalisateurs et des réalisatrices et sur leur relation avec les sociétés de production.

Ainsi, parmi les nombreux chiffres révélés dans l’enquête

Tous genres confondus (documentaire, reportage, magazine, série), la rémunération moyenne pour un 52 minutes est de 12461 euros. Cette moyenne cache évidemment des disparités abyssales puisque, pour un documentaire de 52’, la rémunération la plus faible qui ait été indiquée est de 800 euros et la plus élevée est de 37000 euros. La rémunération moyenne varie également du simple au double selon la chaîne de diffusion : 8364 euros pour un documentaire de 52’ sur une chaîne thématique (dont 56 % sont rémunérés moins de 8000 euros) à 17090 euros sur une chaîne historique (dont 64 % sont payés plus de 15000 euros).
– 68%-32%, c’est le partage moyen de la rémunération salaires/droits d’auteur mais là aussi avec de grosses différences selon le genre et le format. Ainsi, la proportion de salaires est plus élevée dans les petits formats et les magazines ; pour 65 % des films de moins de 15’ les rémunérations sont même uniquement en salaires.
– Moins de 1 % : c’est le pourcentage moyen de rémunération proportionnelle proposé par les sociétés de production à 38 % des réalisateurs et des réalisatrices pour l’exploitation de leurs œuvres.
42 % des autrices et auteurs de documentaires gagnent moins de 20000 euros nets par an, dont 23 % inférieurs à 13000 euros nets soit inférieurs au Smic et tout autant, 23 %, ont des
revenus supérieurs à 40000 euros nets.

– 18 % d’écart en moyenne de rémunération entre les hommes et les femmes. 46 % des réalisatrices ont des revenus inférieurs à 20000 euros contre 37 % des réalisateurs. A l’autre bout de l’échelle des revenus, 16 % des réalisatrices déclarent plus de 40000 euros contre 28 % des réalisateurs.
79 % des réalisateurs et réalisatrices n’ont jamais reçu, d’aucune société de production, les comptes d’exploitation de leurs œuvres.
– 16 % seulement des réalisatrices et réalisateurs ont été rémunérés quand ils accompagnent leur film dans une projection/débat et dans 61 % des cas cette rémunération était comprise entre 100 et 200 euros.
– 59 % des documentaristes disent que leur situation matérielle s’est dégradée ces dernières années.

Bien d’autres chiffres, mais aussi de nombreux témoignages, sont à découvrir dans « De quoi les documentaristes vivent-ils ? ».

La Scam adresse cette étude aux sociétés de productions, aux syndicats de production, au CNC, au ministère de la Culture et à celui du Travail ainsi qu’aux diffuseurs.
Cette enquête se veut un outil de dialogue pour améliorer la situation des documentaristes et lutter contre une précarisation grandissante.


Sommaire

I. Quelles rémunérations selon les formats ? – p. 4

– Des rémunérations sans rapport avec le temps passé
– Des difficultés pour démarrer et des plafonds vite atteints
– Des rémunérations qui stagnent voire qui baissent
– Le forfait : une fiction du réel !
– Le partage salaires/droits d’auteur
– Les droits Scam
– Dérégulation et pistes d’amélioration

Zoom sur le 52’ – p. 13

Zoom sur le 52’ : Rémunération selon le genre
Zoom sur le 52’ – documentaire unitaire : Rémunérations selon la présence d’un co-auteur
Zoom sur le 52’ – documentaire unitaire : Rémunération selon la chaîne
Zoom sur le 52’ – documentaire unitaire : Rémunération en fonction du budget du film
Zoom sur le 52’ – documentaire unitaire : Influence du sexe, de l’âge et de l’expérience

II. La rémunération proportionnelle – p. 20

– La question des à-valoir et l’accord « Transparence audiovisuelle »

III. Quelle transparence dans les relations professionnelles ? – p. 22

– La reddition de comptes
– Quand les comptes n’arrivent pas…
– La communication des autres éléments financiers

IV. L’évaluation des producteurs et des productrices – p. 26

– Le regard sur la relation professionnelle
– Finalement, quelle est la marge de négociation ?

V. Quelle rémunération pour l’accompagnement des films ? – p. 29

VI. Revenus annuels et situation matérielle – p. 30

– Des revenus globalement faibles
– Des revenus professionnels non majoritaires
– Les droits Scam
– Évolution de la situation matérielle
– En vivre, survivre, se reconvertir
– Devenir producteur ?

Annexe – p. 33

Charte des usages professionnels relatifs aux œuvres audiovisuelles relevant du répertoire de la Scam


contact presse

Astrid Lockhart – 01 56 69 64 05 – 06 73 84 98 27 – astrid.lockhart@scam.fr