Sur Internet, 80% des revenus publicitaires sont captés par les plateformes. Leur attractivité serait-elle identique sans les biens culturels auxquels elles donnent accès ?

Afin d’évaluer la contribution des biens culturels à la valeur économique des plateformes internet, le cabinet Roland Berger a mené une étude européenne à la demande de l'Adami, la Sacem, la Saif, la Scam, la Spedidam et la Sppf, en partenariat avec le Gesac.

Les résultats de l'étude s’articulent autour de trois questions clés :
1 –
Qui sont les intermédiaires de l’Internet ?
2- Quels sont leur modèle économique, pour quel chiffre d’affaires ?
3- Comment et à quel niveau les biens culturels participent-ils à leur création de valeur ?

Les plateformes Internet pèsent près de 22 milliards d’euros en Europe

Les études d’usages montrent que les revenus des intermédiaires en ligne atteignent en Europe 21.985 millions d’euros (en 2014) et sont concentrés pour 88% sur les moteurs de recherche (notamment Google avec plus de 15 Mds d’euros de chiffre d’affaires) et les réseaux sociaux (Facebook avec 2,5 Mds d’euros) ; Les plateformes vidéos étant loin derrière (YouTube représentant 700 millions d’euros).

 


Les biens culturels représentent une part significative des usages de Google et de Facebook  (30 % des sites visités après une requête sur Google et 42 % de toutes les actions effectuées sur Facebook).

Sur les moteurs de recherche, les études d’usages ont montré que 30% environ des sites Internet consultés après une requête sont consacrés à des biens culturels. La moitié de ces sites permet un accès direct à des œuvres culturels (presse en ligne, musique, jeux vidéo…) et plus d’un tiers proposent des informations autour des biens culturels (comme wikipédia, sites de chaînes de télévision ou de radio…).

Sur Facebook, les études ont montré que plus de 40% des actions effectuées en France (et près de 60% en Italie) sont liées à des biens culturels. Environ 2/3 de ces actions concernent des liens directs vers des œuvres culturelles et 20% des publications de groupes ou pages consacrées à des contenus/artistes culturels ou à des partages de scores de jeux vidéo…


Les usages liés aux biens culturels contribuent directement à près du quart (23%) de la valeur des Intermédiaires en Europe sans ou (faible) rétribution pour les industries culturelles et les ayants droit.

En Europe, la contribution directe des biens culturels représente près du quart de la valeur économique des intermédiaires (23% soit 4.980 millions d’euros en 2014) dont 18% pour Google et 43% pour Facebook.

En y intégrant les comportements indirects (qui représentent près de 40%), les contenus culturels participent au total à 62% de la création de revenu des intermédiaires sans ou (faible) rétribution pour les ayants droit et les industries culturelles et créatives.

Impact direct des usages des biens culturels


Lien vers l'étude complète (version anglaise) – pdf

Lien vers la synthèse (en français) – pdf