À l »occasion de la Biennale des arts numériques Némo, cinq finalistes présélectionnés pour le Prix Émergences 2019 défendront leur projet de résidence, devant le public et le jury, avant la projection de leur film de fin d’études.



Les films :

*Ellipse temporelle de Capucine Lageat et Antoine Perroteau

Art vidéo expérimentale documentaire – 2018 – 9'46 – École des Beaux-Arts de Nantes


Ellipse temporelle
est une vidéo faisant partie du projet Hutong Stories, un ensemble de trois pièces portant sur le sort des quartiers communautaires éponymes à Pékin. La municipalité s’emploie en effet à raser de nombreux quartiers populaires afin de développer ses infrastructures et maîtriser sa démographie. Une politique de patrimonialisation permet de cibler les quartiers traditionnels du centre historique. Avec sa composition en polyptyque de quatre panneaux, la vidéo Ellipse temporelle est traversée par les temps de la destruction et de la reconstruction. La lointaine appropriation de la ville par ses habitants pendant l’établissement de la République Populaire semble s’évanouir sous les filets anti-poussières qui recouvrent avec pudeur les zones temporaires de destructions.

Projet de résidence : Exploration Urbanistique Romaine


*Safe place de Lina Abssi

Art vidéo expérimentale documentaire – 2019 – 18’49 (extrait projeté 8’35) – École supérieure d'art et design Saint-Étienne
En chacun de nous existe un paysage imaginaire, lieu refuge et rassurant, éloigné des préoccupations quotidiennes, entre rêve et monde réel. Puisqu’à ce jour aucune technologie n’est en mesure de retranscrire avec fidélité nos pensées et nos songes, j’ai recueilli auprès de personnes proches un ensemble de témoignages sur leurs paysages intérieurs. À l’aide d’outils numériques, j’en ai proposé une interprétation visuelle et sonore. Le résultat est une succession de trois environnements tridimensionnels : une chambre, une montagne et un désert. La vidéo issue de ce processus invite donc le spectateur à partager ces paysages intimes de manière contemplative. À travers différents plans et points de vue, plusieurs lectures de ces lieux imaginaires sont proposés, invitant le spectateur à se questionner sur ses propres paysages intérieurs.

Projet de résidence : Blå Lagunen


*Scopes de Vincent Pajot

Art vidéo expérimentale documentaire – 2019 – 8'15 – École Supérieure d’Art et de Design Marseille Méditerranée

Scopes
est son propre tournage. Les caméras sont décors, l’acteur est opérateur. Une voix médite sur le processus et les gestes de la recherche. Le projet du film naît pendant le workshop intitulé Mésographies, animé par Lia Giraud en octobre 2018. Un premier script est écrit, mettant en scène un opérateur et une série d’instruments, d’objets à manipuler. Certaines pièces ont déjà été réalisées, d’autres sont pensées en intime lien avec le film. La production de ces pièces prend plusieurs mois et accompagne une évolution du scénario, qui s’achève sur un tournage en mars 2019. Au Musée d’Art Contemporain de Marseille en juin 2019, le film est présenté dans une salle noire, donnant sur un espace éclairé dans lequel on pouvait découvrir les pièces présentes dans le film.

Projet de résidence : 104Scope


*Template Message de Marin Martinie

Animation – 2018 – 10'56 – ENSAD

Template Message
est un court métrage d’animation en noir et blanc, projet de diplôme à l’ENSAD, il tient autant du film-essai que du film expérimental. Il s’est développé à partir d’une série de recherches plastiques et cinétiques, elles-même rattachées à des interrogations formelles générales sur le médium animation. Ces questionnements se résument en deux axes : 1/ Quelle tension fondamentale existe entre l’image fixe (icône, tableau, estampe) et l’image animée ? Cette tension peut-elle se résoudre dans le procédé du « faux-fixe », forme vibrante ni tout à fait figée ni tout à fait mouvante ? 2/ L’idée du « cadre » peut se comprendre à la fois dans un sens pictural, un sens proprement cinématographique et le sens d’une interface numérique. Si le cadre est le lieu de métamorphoses des figures, qu’advient-il quand il est lui-même sujet à des mutations ?

Projet de résidence : Püki Bal ! (Version Internationale)


*Râ226 de Corentin Laplanche-Tsutsui

Installation expérimentale documentaire – 2019 – 30'50 (extrait projeté 10’52) – ENSAD

Ce projet, tourné au CEA Saclay, est un documentaire expérimental et poétique. L’architecture insuffle le récit autant qu’elle porte les symptômes de l’idéologie qui la fît naître. Un temple rationaliste bâti par le pape du classicisme rationnel, Auguste Perret. Entre fascination critique et répertoire filmique, il interroge : comment l’idéologie établit un système formel. Ici, je m’intéresse à la propagande d’après-guerre, ce grand récit dans lequel on embarqua la science française, qui emprunte des formes fictionnelles, qu’elles soient de l’ordre du mythe ou de la science-fiction — sans échapper à leur nature dérisoire. Le film est projeté dans une installation. Un diorama, des éditions, photos et sculptures constituent un groupe d’objets dérivés qui posent le décor d’un musée scientifique aux allures de sanctuaire.

Projet de résidence : Ville Composite


Deux lauréats des années précédentes viendront présenter l'évolution de leur projet de résidence pour lequel ils ont été primés :

Ismaël Joffroy Chandoutis, lauréat 2018 pour son projet de résidence : Arrow (film de fin d'études Swatted).

Ugo Arsac, lauréat 2017 pour son projet de résidence : Membrane (film de fin d'études Jouons à la guerre).


Le jury de cette édition est composé de : 

Véronique Baton, directrice artistique, Fond de dotation EDIS,

Géraldine Brézault
, autrice et membre de la commission Écritures et formes émergentes de la Scam

Gilles Coudert
, auteur et membre de la commission Écritures et formes émergentes de la Scam,

Ismaël Joffroy Chandoutis
, lauréat 2018 avec le film Swatted, et le projet de résidence Arrow,

Julie Sanerot
, directrice de production et adjointe à la programmation artistique au CENTQUATRE-PARIS.

 

Les lauréats et les lauréates des années précédentes :

Ismaël Joffroy Chandoutis (2018), Ugo Arsac et Hannah Hummel ex aequo (2017). 


Le Prix Émergences est doté de 6 000 € : 3 000 € par la Scam en récompense d’un film d’école, et 3 000 € par le fonds de dotation EDIS pour une résidence (au CENTQUATRE-PARIS et/ou à l'Ardenome d'Avignon). Le prix est soutenu par l'AndÉa. Il a pour but de stimuler et de soutenir la nouvelle création. Le Prix Émergences propose aux jeunes auteurs et autrices étudiants·es en fin d’études, sortant des écoles d’art, d’audiovisuel et des établissements d’enseignement supérieur, de présenter un film personnel à caractère expérimental, réalisé dans le cadre de leur année diplômante, ainsi qu’un projet d’œuvre numérique en devenir, à réaliser lors de leur résidence.

 

Contact

Caroline Chatriot – prixemergences@scam.fr