La Scam attend une réforme ambitieuse au bénéfice des territoires dans laquelle le documentaire et le magazine seraient au cœur de la politique éditoriale.

La Scam, très concernée par l’avenir de France Télévisions en général et en particulier de France 3 compte tenu de la nécessité de disposer d’une création originale dynamique en région, a eu l’occasion de présenter à Anne Brucy son analyse. La Scam qui a créé un groupe de travail des Auteurs en région a par ailleurs développé une concertation avec les équipes de la chaîne en charge du documentaire. C’est dans ce contexte que la Scam a lu avec attention le rapport qui vient d’être remis par Anne Brucy.

Celui-ci questionne à raison l’avenir de la chaîne nationale et de ses antennes régionales. France 3 est indubitablement « un atout majeur du service public », comme le souligne ce rapport et celui du député Stéphane Travert avant lui, mais son éditorialisation doit être repensée à l’aune notamment d’une offre médiatique en mutation.

Les propositions faites par Anne Brucy, qui a raison de rejeter la création de télévisions régionales de plein exercice, marquent une volonté intéressante de modernisation de la chaîne et de rajeunissement de l’audience. Mais elles sont à budget constant et donc nécessairement bridées par une réalité que la Scam combat : le refus d’augmenter le montant de la Contribution à l’Audiovisuel Public.

Ceci étant, sur différents points, le rapport mérite d’être suivi d’effets : le retard pris dans l’accès numérique aux programmes régionaux est contraire à l’esprit de proximité qui est l’essence du service public audiovisuel en régions. Faire des régions le fer de lance d’expérimentations numériques est à cet égard une excellente idée. De même, le redéploiement des personnels et la mise en œuvre de moyens nouveaux pour combler ce retard constitue sans doute un trait essentiel pour une réforme de France 3.

Comme le rapport l’a justement souligné, France 3 régions ne saurait se résoudre à être un tissu de chaînes d’informations régionales. Elle doit conserver une offre de programmation diversifiée en proposant notamment des magazines et des documentaires. Mais la création en régions ne doit pas non plus se cantonner à la promotion des territoires et au folklorisme. L’ancrage thématique sur lequel le rapport semble insister pourtant, au nom des desiderata de l’audience, risque de nuire à la production régionale et de faire perdurer le centralisme audiovisuel que France 3 régions peut précisément dénouer. Il est au contraire nécessaire, pour les auteurs, d’ouvrir la programmation à des thématiques externes, de favoriser l’émergence depuis les territoires d’une vision de l’actualité en général ainsi que de la culture, de l’histoire etc.

Sans se départir d’une certaine harmonie, la Scam partage la recommandation selon laquelle la chaîne doit permettre à ses antennes de bénéficier de plus d’autonomie dans leur programmation.
La Scam formule en revanche des réserves sur le principe de diminuer le nombre de documentaires même si cette proposition se veut le corollaire d’une amélioration des moyens de production unitaires.

Les auteurs de la Scam souhaitent que France 3 soit l’objet d’une réforme animée par une réelle ambition décentralisatrice, dans laquelle le documentaire et le magazine qui représentent un lien social de proximité essentiel soient au coeur de la politique éditoriale. Ils attendent qu’elle se fasse au bénéfice des territoires, et que France 3 ait, tout en améliorant sa gestion, les moyens d’une politique de création ambitieuse.

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