Claude Lanzmann a reçu, à Berlin, le prestigieux prix littéraire du quotidien « Die Welt » pour ses mémoires intitulées « Le lièvre de Patagonie ».

« Le lièvre n’est pas seulement le symbole de la peur et de la fuite. Il est aussi le symbole de la fécondité et de la productivité -c’est-à-dire non seulement de la survie mais aussi de la perpétuation de la vie, des expériences et de la création ».

A 84 ans, l’écrivain, journaliste et cinéaste français, membre du conseil d’administration de la Scam, s’inscrit ainsi dans la lignée d’écrivains tels qu’Irme Kertesz, Amos Oz et Philip Roth, précédents lauréats de cette récompense dotée de 10.000 euros.
« Le lièvre de Patagonie » publié aux éditions Gallimard en 2009. Une autobiographie sur son parcours de jeune résistant à la direction de la revue « Les temps modernes », en passant par les douze années de travail pour réaliser « Shoah », ses reportages de journaliste et sa rencontre avec Sartre et Simone de Beauvoir. 

Né à Paris le 27 novembre 1925, Claude Lanzmann fut un des organisateurs de la Résistance au lycée Blaise-Pascal à Clermont-Ferrand en 1943. Il participa à la lutte clandestine urbaine, puis aux combats des maquis d’Auvergne. Il est médaillé de la Résistance, commandeur de la Légion d’honneur, grand officier de l’Ordre national du Mérite. Il est également docteur honoris causa en philosophie de l’université hébraïque de Jérusalem et de l’université d’Amsterdam. Lecteur à l’université de Berlin pendant le blocus de Berlin, il rencontre en 1952 Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, dont il devient l’ami.
Il n’a jamais cessé depuis lors de collaborer à la revue Les Temps modernes : il en est aujourd’hui le directeur. Jusqu’en 1970, il partage son activité entre Les Temps modernes et le journalisme, écrivant de nombreux articles et reportages, vivant sans contradiction sa fidélité à Israël, où il s’est rendu pour la première fois en 1952, et son engagement anticolonialiste. Signataire du « Manifeste des 121 », qui dénonçait, en appelant à l’insoumission, la répression en Algérie, il fut l’un des dix inculpés ; il dirigea ensuite un numéro spécial des Temps modernes de plus de mille pages consacré au  » Conflit israélo-arabe « , dans lequel, pour la première fois, Arabes et Israéliens exposaient ensemble leurs raisons, et qui demeure aujourd’hui encore un ouvrage de référence.

Lien vers le quotidien « Die Welt »