[1] Chiffres clés, statistiques de la culture, ministère de la Culture, 2022
Nos œuvres enrichissent quotidiennement les catalogues des plateformes de streaming et participent à leur attractivité.
Nous nous étions réjouis lorsqu’en 2021, le ministère de la Culture avait mis en place, grâce aux préconisations du rapport Hurard – Phoyu-Yedid, un fonds de soutien à l’écriture sonore doté de 500 000 €. Renouvelé en 2022, il a fait aujourd’hui long feu devant les arbitrages de Bercy.
C’est une injustice majeure quand des soutiens publics existent de longue date pour tous les autres répertoires (cinéma et audiovisuel, musique, arts plastiques…).
Notre colère et notre déception sont immenses face à cet angle mort de la politique publique.
Contribution des streamers à la création de contenus : le podcast concerné au premier chef
Le Président de la République l’a annoncé le 21 juin dernier : si les acteurs du streaming audio et de la filière musicale ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente avant le 30 septembre prochain, une « taxe streaming » devra voir le jour dans le projet de loi de finances pour 2024. Son produit permettra de nourrir une offre de subventions publiques pour accompagner la production de nouvelles œuvres. Netflix et consorts sont soumis à une taxe similaire depuis leurs débuts, et son produit participe au financement du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC).
Bien, mais… seuls les ayants droit de la filière musicale sont invités à la table de la concertation.
Dans la mesure où les revenus d’abonnement des plateformes sont à mettre au crédit de la musique et des podcasts, nous demandons que la discussion engagée intègre les représentants des auteurs et producteurs de podcasts et que le mécanisme retenu de financement de la création profite à la fois à la musique et au podcast. Il s’agit de donner enfin une place à la création sonore dans les politiques culturelles, et de construire ce nouvel outil dans la plus parfaite équité.