2 septembre 2024
La plus forte des voix : Henri Leclerc (1934-2024)
À qui l’interrogeait sur sa vocation, Henri Leclerc citait une phrase de Victor Hugo qui avait guidé toute sa vie d’avocat. « S’il n’en reste qu’un, je serai celui-là ».
Il a d’abord défendu les pauvres, les parias, les damnés, les sans-voix. Quelques riches figures aussi, mais toujours avec cette foi chevillée au cœur, qu’un humain, n’importe quel humain, d’où qu’il vienne et quoi qu’il ait fait, doit être défendu avec la vigueur du dernier souffle. Il parlait de ses « sœurs et frères en humanité ». Il a contribué à sauver mille vies.
Sa voix forte et magnifique nous enchantait encore en mai dernier sur France Inter [1].
Il faut l’écouter, le réécouter encore.
Tant de fois, il s’est posé en éclaireur, à tous les sens du terme.
Quand on doutait, sur telle ou telle cause, il recommandait toujours une simple direction : revenir aux principes fondamentaux des droits de l’Homme et s’en inspirer.
Il a été un défenseur ardent des libertés, de toutes les libertés.
Pour cela, la Scam, au nom de la communauté des auteurs et autrices, lui avait décerné en 2011 le prix Jean-Marie Drot. Avec cette candeur bonhomme qui était parfois la sienne, il en avait été tout surpris.
Il n’en restait qu’un, il n’est plus. Henri Leclerc est mort le 31 août, il venait d’avoir 90 ans.
La parole et l’action[2], son livre de mémoire se termine par ces mots : « Je crois au matin ».
Il restera pour les générations futures un modèle d’avocat. Un modèle d’homme, un Juste.
Depuis l’annonce de sa disparition, samedi, nous sommes saisis d’une infinie tristesse.
[1] https://www.radiofrance.fr/personnes/henri-leclerc
[2] Fayard, 2017
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