La Scam expose le portfolio photographique de Philip Blenkinsop, lauréat du Prix Roger Pic 2004

Le jury, présidé par Sarah Moon et composé de Marc Le Méné, Peter Knapp, Monique Plon et Sabine Weiss a attribué le 19 mai dernier le Prix Roger Pic à

Philip Blenkinsop
pour son portfolio intitulé
« Laos, la guerre secrète continue ».

Un travail que la Scam expose à partir du 9 septembre jusqu’au 21 décembre avec trois autres portfolios photographiques remarqués par le jury :
* Patrick Artinian :
Les Afghans sont aussi des sportifs
* Lu Guang – Gamma :
Les « villages du sida » du Henan (Chine)
* Noël Quidu – Gamma :
Au cœur des ténèbres (Liberia)</p > Pendant la guerre du Vietnam, les Etats-Unis avaient recruté les Hmongs pour les aider à combattre les Nord-Vietnamiens au Laos, intercepter les mouvements de troupes le long de la voie Ho Chi Minh…
Lorsque les américains se retirent du VietNam en 1975, le Laos et les Hmongs perdent le soutien des Etats-Unis. Quand le parti communiste laotien du Pathet reprend le contrôle du pays, il considère les Hmongs comme une menace et les persécute. Vivant cachés dans les montagnes, les derniers survivants de cette armée oubliée, abandonnés à leur triste sort, luttent, aujourd’hui encore. “Laos : la guerre secrète continue” a été largement publié : Le Monde 2 et L’Express (France), Gazeta (Pologne), L’Espresso (Italie) Horizonte (Allemagne), Volkskrant (Pays Bas), Le Soir (Belgique), Eight (Angleterre), Time Magazine et PDN (USA), El Mundo (Espagne) notamment.

D’origine anglo-australienne, Philip Blenkinsop est né en 1965 et vit en Asie depuis 1989. Membre de l’Agence VU. Qu’il s’agisse de l’actualité évènementielle (le coup d’état à Phnom-Penh de 1997, la guerre au Timor oriental, les Hmongs et la guerre oublié, les violences inter-ethniques de l’île de Kalimantan, en Indonésie en 1999) ou de la vie quotidienne, les images de Philip Benkinsop sont violentes. D’une violence souvent extrême. Les images, de façon parfaitement volontaire, sont directes et restituent le sentiment de cette violence. Le propos de Philip Blenkinsop est parfaitement clair et assumé. Si la réflexion est parfaitement claire, la forme est tout aussi réfléchie : on ne rejoint pas une guérilla en emportant, en même temps que son Leica, une chambre et du négatif Polaroïd si l’on n’a pas un réel projet photographique. Les portraits figés d’individus ou de groupes instaurent un face à face, une présence du regard et des acteurs – de l’action comme de la photographie – qui dialogue avec les instantanés arrachés à l’action et en relativisent la valeur exemplaire.
Beaucoup plus subtil et complexe qu’il n’y paraît, le travail de Philip Blenkinsop interroge la pertinence de la forme de l’information..