une pétition lancée par ADDOC, le Groupe 25 Images, le SFR-CGT et la SRF



POUR SIGNER CET APPEL : http://3595.lapetition.be/

Les films sont là… leurs réalisateurs sont des fantômes

Les films circulent, se diffusent toujours plus vite, sont montrés à de plus en plus de spectateurs et pourtant leurs maîtres d’œuvres, les réalisateurs, en sont les «fantômes économiques »: la fonction de réalisateur est le seul métier de l’audiovisuel et du cinéma qui ne bénéficie d’aucun salaire minimum hormis le SMIC !
La renégociation actuelle des conventions collectives du cinéma et de l’audiovisuel doit être l’occasion de mettre fin à cette incohérence majeure en fixant enfin un salaire minimum au réalisateur.
Dans l’audiovisuel comme dans le cinéma, les producteurs s’abritent derrière la «double casquette» du réalisateur (auteur et technicien) et la nécessité de considérer la rémunération du réalisateur «dans sa globalité» pour justifier l’absence d’un salaire minimum pour les réalisateurs. Or ils confondent à dessein deux choses totalement distinctes. D’une part le droit d’auteur (une rémunération proportionnelle à la recette de l’œuvre) et d’autre part la rétribution du temps de travail conformément au Code du travail. La rémunération du travail est due quelle que soit la fortune de l’œuvre et ne peut en aucun cas, aux termes de la loi, être indexée sur autre chose que le temps et la nature du travail fourni. C’est le montant du salaire qui détermine l’ensemble des droits sociaux (Congés spectacles, Assedic, indemnités maladie et incapacité, formation professionnelle, retraites…).
C’est pourquoi notre revendication est la suivante :
« Entre autres responsabilités, le réalisateur, en tant que maître d’œuvre aux termes de ses définitions de fonction dans le cinéma comme dans l’audiovisuel, dirige les personnels techniques concourant à la réalisation. En conséquence, le salaire hebdomadaire réel du réalisateur doit être supérieur au tarif hebdomadaire minimum de référence le plus élevé des techniciens intermittents placés sous son autorité ».
En l’absence de salaires minima conventionnels, de plus en plus de réalisateurs sont sous-payés, de plus en plus de réalisateurs sont en détresse, réduits aux allocations chômage voire au RMI (quand ils y ont droit). La réforme de l’assurance chômage des intermittents du spectacle de juin 2003 n’a fait qu’aggraver cette situation. Les Assedic sont simplement devenus le complément de salaire des professionnels les mieux installés.
A l’heure où on discute d’une télé publique audacieuse sans publicité qui doit favoriser une « French touch » de la création audiovisuelle, il serait temps de se préoccuper de ses créateurs, les réalisateurs, et de leur réalité économique.
Nous aimons notre métier, nous l’avons choisi, nous croyons en ce que nous faisons, nous voulons en vivre!
Seul un sursaut, tous ensemble unis, pourra sauver notre métier en exigeant des partenaires sociaux un salaire minimum.
Les réalisateurs rassemblés, appuient la revendication d’un salaire conventionnel minimum du réalisateur à un niveau tenant compte de son rôle primordial dans la création cinématographique et audiovisuelle.

Une pétition lancée par :
ADDOC (Association des cinéastes documentaristes)
Groupe 25 Images (Réalisateurs de fiction de télévision)
SFR-CGT (Syndicat Français des Réalisateurs)
SRF (Société des Réalisateurs de Films)